dimanche 24 mai 2015

LE PEUPLE ÉLU DE L'EMBOUCHURE.../ Fleury d'Aude en Languedoc

Parmi les grands projets qui ont concerné notre commune et son voisinage, bons ou mauvais, certains ont abouti, d'autres non.

Chronologiquement, en 1963, suite à la perte de la base de Reggane en Algérie, citons le projet de cosmodrome entre Pissevaches, Lespignan et l'étang de Vendres. Finalement il se fera à Kourou, en Guyane. 




L'aménagement touristique du littoral par la mission RACINE (années 60), se traduira seulement chez nous par les campagnes de démoustication, et, de façon moins directe, par le développement imputable à la création des stations nouvelles (Gruissan non loin).

Au début des années 80, la possibilité d'une centrale nucléaire a mis dos à dos tenants et opposants, heureusement avec le résultat que l'on sait concernant cette énergie soit disant propre et indépendante (sauf que l'uranium vient surtout d'Afrique !) et malgré la manne en milliards potentiellement alléchante...

Encore dans ces années 80, des scientifiques menés par monsieur Pignolet ont repris l'idée du cosmodrome européen sur les étangs de Vendres et Pissevaches. Cette "chance" des 200.000 emplois pour Narbonne-Béziers ne se concrétisera pas, au grand soulagement de ceux qui préfèrent une nature d'étangs et d'oiseaux.

http://www.montpellier.fr/uploads/Externe/d0/398_254_FRAC34172_MNV097_041987.pdf

Dans ces mêmes années 80, l'architecte Roland Castro travaillait sur le projet NYSA (« la vallée retrouvée ») pour une station de 20 000 lits à l’embouchure de l’Aude reliée au canal du Midi ! Plus fort que l'arche de Bercy, un bâtiment enjambant le fleuve était prévu, non sans se soucier, paraît-il, de l'intégration à l'environnement ! Vaut-il mieux être sourd que d'entendre ça ? 


Après tant de périls sinon autant d'occasions ratées, le peuple élu de l'embouchure de l'Aude hérita enfin d'une bulle qui devait accueillir Mitterand sous l'eau et J.L. Chrétien, ex adepte de Pignolet, dans l'espace ! Une "chance" pour nos impôts qui grimpèrent d'un coup de 30 % ! Mais plaie d'argent n'est point mortelle... Et s'il faut refuser les pompes à fric et tout ce qui est sale chez les politiques et les flatteurs divers (1), restons heureux et optimistes, en gardant ce qui demeure de la "vallée perdue" !

http://anticor11.org/?p=366 (17 avril 2010).

(1) dont le publicitaire Séguela qui en aurait eu l'idée... vous savez, celui de la montre de grande marque, ce gars-là... 


vendredi 22 mai 2015

LE NATUREL DE MEDIAPART / Mayotte en Danger


Dernièrement, le site Mediapart a publié un reportage << A Mayotte, "comme au temps des colonies" >>. Localement, Kwezi FM et France Mayotte Matin en ont fait état parce qu’une fois de plus, une certaine bien-pensance trouve normal de toujours aborder le sujet plutôt dans une optique trop sûre de sa morale, de son progressisme, de son sens de l'Histoire. Revenons sur ces écrits pour ce qu’ils disent de partiel, d’univoque... pour quelques nuances sans prétendre que toute la vérité est là, sans tomber dans le travers dénoncé ! (en gras, les thèses de Mediapart)


"Mayotte partage avec les autres îles de l’archipel des Comores, culture, langue, religion et passé colonial..."
Le dire ainsi des Alsaciens, des Bretons, des Chtis, des Occitans, des Basques, des Catalans, des Auvergnats (liste non exhaustive) reviendrait à gommer les différences culturelles (animisme plus marqué à Mayotte), de langue (le shingazidja de la Grande-Comore est incompréhensible pour les trois autres îles). Même l’histoire coloniale n’est pas la même pour ce qui est de la chronologie, du statut (Territoire ou Protectorat). Il ne reste que la religion et si elle est "contenue" à Mayotte parce qu’elle est la France, de nombreux locaux s’en félicitent, serait-ce en toute discrétion. 

« Mayotte devenue le dernier département français par référendum en 2011...»
Le dire ainsi c'est faire croire au lapin sorti du chapeau alors que Mayotte demande inlassablement le statut de département depuis 1958 au moins... En outre il serait honnête de préciser que pour le moment, la départementalisation se marque par plus de devoirs que de droits. Est-ce utile de préciser que le citoyen à Mayotte coûte 4700 euros à la collectivité alors que le métropolitain bénéficie de 17300 euros, soit quatre fois plus ! (certains chiffres de l’Insee ne souffrent pas l’ambigüité).

"soumission à la France de peur de se faire éjecter"
Si la posture reflète le rapport du petit au puissant, la cession d’un territoire est légalement, constitutionnellement impossible sans le consentement des populations intéressées (article 53 de la Constitution). Néanmoins, le fait de ne pas se donner les moyens contre l’immigration clandestine (voir plus loin les conséquences), pourrait aboutir à un largage, issue qui contenterait le camp prétendument anticolonialiste et contempteur d’une soit disant légitimité onusienne !
Dans quelle mesure ce rapport de force annihile la demande locale alors que tous les secteurs socio-économiques sont sinistrés ?

"La petite île de 374 km2 pour 212000 habitants..."
Le dire ainsi, c'est oublier que l'Insee justement a pour consigne d'embrouiller si des chiffres fâchent, ce qui rend ces derniers d'autant plus difficiles à trouver, à trier, à décrypter. Depuis 2014, dans les interventions publiques des édiles, des élites, le fait que les étrangers seraient plus nombreux à Mayotte que les nationaux est implicitement reconnu. Pour contourner les statistiques officielles, en mars 2014, une enquête reprise par FMM (France Mayotte Matin) pour évaluer la population par rapport au tonnage de riz importé donne, au bas mot, un nombre compris entre 300 et 400.000 habitants (évaluation aussi avancée en 2015 par la Maire de Sada). 

"îles éparses et ZEE"
L’article lie la présence française à des intérêts sonnants et trébuchants liés aux ZEE (Zone Économique Exclusive) que Mayotte et les Iles Éparses valent à la France. Tout n’étant pas blanc ou noir, il serait utile de nuancer ces arguments lapidaires grâce à quelques pistes historiques comme :
- Andrian Tsouli, le sultan qui a vendu Mayotte l’aurait proposée aux Anglais...
- En 1974-75, la situation internationale (guerre froide, décolonisation, la France expulsée de la base de Diego Suarez, les immixtions dans la zone des Sud-Africains, des Chinois, etc...) a pesé sur le passage à l'acte de Mayotte
- Pourquoi garder Mayotte et non Djibouti au débouché stratégique de la Mer Rouge ?
(A suivre)

photos autorisées 1. flickr.fr A Moroni. 2. pixabay Vue de Sada.