mercredi 3 janvier 2018

MUTATA EST VICE-RECTOR ! « Il faut muter, renvoyer, virer la vice-recteur ! »



 
Patrick Millan (propriétaire KweziFM) : Mais qui veut la tête de Nathalie Costantini ?.. Certaines personnes demandent…
  


Constance Cynique : c’est très violent, je trouve ça un peu affligeant, je représente l’institution, un ministère, l’Etat je n’ai pas à rougir. Ce qui est violent c’est cette parole qui n’est pas maîtrisée. Cette démocratie qui n’est pas mise en œuvre jusqu’au bout des arguments très flous. Je ne me permettrai pas de juger ce que disent les gens.

Visiblement, la vice-recteur et ses satellites tournent en rond et font la ronde par solidarité de caste. Ce qui est très violent, madame, c’est votre prétendue supériorité qui n’en finit pourtant  pas de nous tirer vers le bas. Et pour nous, ce n’est pas « un peu affligeant », c’est d’autant plus lamentable que, trop sûre de vous, vous n’êtes même pas en capacité d’évaluer la portée de votre crétinerie ordinaire !
Comment ça, la parole qui ne serait pas maîtrisée ? Vous parlez peut-être de votre langue de bois permanente. L’institution est vraiment à l’image des pions pitoyables que ses réseaux promeuvent. Au garde-à-vous de sa connerie, de sa légalité dévoyée, elle saborde le pays depuis que la nomenklatura mitterandienne s’est enkystée ! 

Vous en voulez des arguments « très flous », vous qui n’avez même pas le courage de juger ce que disent « les gens » parce qu’à part votre mentalité de cooptée arquée sur ses privilèges, de « collabo » engagée, zélatrice même pour des errements, vous ne brassez que du vent, vous ne barattez que du temps à commencer par celui de générations d’enfants cyniquement sacrifiés à vos dogmes imbéciles ?

Vous en voulez des arguments « très flous » ?

* remettez les écoles en état avant de nous embarquer dans des réformes démagogiques, vous qui, dès la construction des écoles, n’avez rien fait contre les malfaçons pénalement répréhensibles !

* baissez le nombre d’enfants par classe !

* refondez la formation des enseignants !

* mettez en place le « plus de maîtres que de classes » !

* contre les inégalités, donnez plus de moyens aux écoles défavorisées !

* assurez un vrai suivi des enfants en difficulté !

* ne cédez pas à cette démagogie niant l’autorité et la discipline ! 

Le mammouth, le machin, pôvre Claude Allègre qui focalisait sur les profs à « dégraisser », ce sont 850.000 enseignants encadrés par 300.000 fonctionnaires devant assurer la stabilité, la continuité, le suivi d’expérience… 
Or, depuis 40 ans, la stabilité, la continuité enfoncent l’institution chaque jour dans plus de médiocrité. C’est la catastrophe concernant le fonctionnement autoritariste de l’administration, des enseignants laminés par la coercition généralisée, les menaces, les pressions qui encouragent l’esprit courtisan, la flagornerie, la cooptation en guise de promotion au grade d’inspecteur ou de recteur ! Les pédagogues réduits au rôle borné d’exécutants n’ayant plus à émettre la moindre des propositions (en 1991, un inspecteur me disait déjà qu’entre son honnêteté et sa sécurité, un enseignant devait choisir sa sécurité !) ; le dogme, l’idéologie aveugles, les enfants loin derrière, le rôle pourtant central des parents contesté, contourné au point de promouvoir un ABCD de l'égalité, une théorie du genre générée par la débilité des fossiles des cabinets, rendue crédible à cause du fond gauchisant de socialistes par ailleurs si libéraux (virulence des Peillon, Belkacem suivis par l’impuissance pathétique d’un Hamon !). 
Si les classements internationaux traduisent régulièrement l’apathie mortifère, la médiocrité française, nous devons évoquer des conséquences autrement inquiétantes… Dans quelle mesure l’École n’est pas responsable des enfants qu’elle a eus en charge pendant plus de dix ans et qui sont pourtant devenus intégristes sinon vecteurs d’un terrorisme religieux quand ils ne crachent pas sur leur pays (thèse avancée par Natacha Polony) ?     

Comme le remarque à juste titre Patrick Millan le journaliste, ce n’est pas en faisant tomber la tête de la vice-recteur que les choses changeront. C’est vrai, mais pour le peuple, les citoyens, les parents, baisser les bras discréditerait l’opposition légitime, le bon sens commun contre une gouvernance dangereusement dévoyée depuis trop longtemps, par rapport aux principes républicains et démocratiques... La rue ne bouge que quand les élites ont failli et trahi ! 

Et puisque tout doit changer avec un président de quarante ans à peine, les institutions étatiques doivent cesser de faire semblant d’écouter en engageant un énième diagnostic, en proposant une énième mission, un énième état des lieux ! Une façon de faire indigne, dilatoire, dispendieuse, stérile, méprisante avec la faillite à la clé, la catastrophe, la démocratie confisquée après quarante ans de vos métastases qui rongent toujours plus profond ! 

MUTATA EST VICE-RECTOR ! il faut se débarrasser de ces prétendus grands commis et serviteurs de la République, ennemis du peuple, traîtres au pays !  

PS : poussez les parents et l’UDCSF Mayotte à lancer une pétition réclamant le renvoi de la vice-recteur ! udcsf.mayotte@laposte.net 





dimanche 17 décembre 2017

« ... ENFANT, J’ETAIS BILINGUE, OCCITAN-FRANCAIS… » / En bas des châtaigniers, la vallée des cerisiers.

« … Fasen un traouc a la nèit, la fenno, per veïre si dema i fa journ. »
 
 
Jean-Claude Carrière de Colombières-sur-Orb annonce la couleur ! C’est dit sans fioriture, avec l’accent de ceux qui l’ont en partage, ça fout un pic d’amour-propre à faire gonfler le jabot ! On rayonne d’avoir l’occitan en plus grand commun diviseur ! En flagrant délit de vanité, on se prend à penser que cet homme remarquable est des nôtres, qu’il boira son verre comme les autres !

Remarquable, Jean-Claude Carrière l’est avant tout pour la démarche foncière qui le fait toujours s’effacer par rapport au sujet de sa réflexion ; il fait tout pour que son questionnement, son cheminement intellectuel, l'objet de son intérêt détournent les lumières de sa personne. Mais en se voulant ordinaire, accessible, ni snob, ni star, le résultat va complètement à l’encontre de son obsession. Pourquoi s’auto-amputer lorsque le talent, l’originalité de l’approche, la curiosité, le doute, le travail surtout justifient l’ascendant sur ses tenants, ses partisans ? 
Qui serait assez fou pour nier l’héliocentrisme ? Qu’il se rassure : ni guide, ni berger, il est de ceux qui vont plus loin, qui savent exprimer ce qui est ressenti et partagé par tant d’autres. 

Pardon de me laisser embarquer ainsi… et si j’apprécie l’adhésion qu’il sollicite, sa curiosité tous azimuts, je l’aime pour « Le Retour de Martin Guerre » (Nathalie Baye, G. Depardieu, Bernard-Pierre Donnadieu dans l'Ariège), pour ses souvenirs du « Le Vin bourru », pour notre langue d’Oc en héritage, parce qu’il honore de sa présence la Mirondella de Pézenas et qu’il est de chez nous, macarel ! 
Pardon d’être ignare parce qu’il y a tous ses livres, ses scenarii, ses essais philosophiques (dernièrement sur la croyance, sur la paix), sa controverse de Valladolid (la voix grave et chaude de Jean-Pierre Marielle dans le rôle de Bartolomé de las Casas !), ses collaborations avec Buñuel, Forman, Schondorf, entre autres, ses accointances, ses conversations sur l’invisible, menées depuis trente ans avec des astrophysiciens... Mais ça c’est son côté érudit, parisien, international, à partager avec tous ! Laissez-moi le méridional, celui qui revendique la défense culturelle du Sud :
  
 « … depuis trente ans je préside le Printemps des Comédiens à Montpellier, j’ai animé beaucoup de rencontres dans les villages, nous sommes ici dans le Midi, le pur Midi de la France… »

https://www.youtube.com/watch?v=73TSvLNDDAc

Écoutez-les les deux minutes de la vidéo, regardez-le dire

« … nous avons un lien particulier avec la terre où nous sommes nés […] on peut dire simplement  que si ce n’était pas là, ça manquerait… »

« … Quand j’étais enfant, j’étais bilingue, occitan-français… »

Cet imparfait répété n’exprime-t-il pas la réserve viscérale de l’auteur … contrebalancée aussitôt pourtant par l’affirmation nette d’un bilinguisme avec l’occitan comme première langue. Et cette allégorie magnifique du couple de paysans s’interrogeant sur le mystère du jour succédant à la nuit ? N’y retrouve-t-on pas l’esprit même des contes des petits vieux et du haricot géant ? Est-ce intentionnel de la part de Carrière ? Mais l’image est symbolique de sa quête, de la mise en relation des mythes et de la science, de ses « conversations sur l’invisible » avec des astrophysiciens de renom. Elle en appelle une autre, une gravure sur bois attribuée à l’Allemagne médiévale mais marquant plutôt le renouveau de la Renaissance, la remise en question de l'obscurantisme, des diableries et autres tabous religieux comme la Terre plate ! 
  
L’homme de la gravure de Flammarion, dite aussi « du pèlerin », passe sous la voûte céleste et montre sa surprise à cause de ce qu’il trouve derrière, exactement comme ces deux qui veulent déchirer la nuit !     
Et puis vous l'avez, la traduction de ces quelques mots d’occitan :

« Faisons un trou à la nuit, la femme, pour voir si demain il fait jour »

L’occitan, il en parle Jean-Claude Carrière dans « Le Vin bourru » (2000) : sept pages magnifiques grâce à l’originalité de l’approche, à la précision du vocabulaire, au rejet de tout artifice académique.

Si la quatrième de couverture relève une rare imp(r)udence sous sa plume, la suite du paragraphe demeure conforme à ce qu’il est :

« … je mesurais pour la première fois la quantité étonnante de choses que l’on m’avait apprises et qui plus tard ne m’ont servi à rien. Car, né dans une culture, j’ai vécu dans une autre. De là mille questions sur ce qui nous fait et nous défait. Sur ce que nous avons perdu, gagné, sur ce qui nous reste… »

Jean-Claude Carrière de la vallée souriante, de la montagne belle, du pays des châtaignes et des cerises tient à ses racines. Contrairement à ces renégats montés à Paris et qui, vergogneux, regardent leur berceau de haut et considèrent la maison natale avec condescendance et mépris, Jean-Claude Carrière est resté des nôtres sauf qu’ici nous ne cultivons pas ce complexe de supériorité qui fait toujours tirer la couverture à soi ! On en laisse aux autres, nous... 
 
A propos, c’était pour savoir si on tuait le cochon, au village de Jean-Claude, petit garçon qui n'a plus goûté le vin bourru à partir de 1945. Mais comment passer à Colmbières sans dire que sa présence nous fait du bien ?  

crédit photos commons wikimedia : 
1.  Colombières-sur-Orb église St-Pierre auteur Fagairolles 34. 
2. Jean-Claude_Carrière_à_la_BNF Author Roman Bonnefoy
3. gravure de Flammarion ou "du pélerin" Author Heikenwaelder Hugo, Austria.