mardi 8 septembre 2015

J’AI UN ACCENT... ET ALORS ? / Mayotte, Languedoc, France


Comment peut-on, malgré les valeurs démocratiques et laïques de tolérance, de respect, trouver à redire à l’accent mahorais ?! 

La prononciation ? Demandez-donc aux présentateurs de la télé brachycéphale et ethnocentrée de dire « juin » et vous vous entendrez répondre « jouin » !A moins d’être un espion infiltré, la façon de prononcer, au même titre que l’accent, marquent l’identité, reflètent la diversité des origines, des terroirs et n'ont pas à se cacher... 

Pas question d’exiger que chacun se coule dans le moule d’une uniformité parisienne au départ puis francilienne et finalement « nordiste » (pour un dolichocéphale à l’indice moins performant tel celui qui vous parle!) ! 


 Une anecdote, en passant : à la télé, je zappe un jour sur le jeu en cours de Lepers, au moment où il demandait aux candidats à quoi correspondait «un nectar»... Surprise, incompréhension à propos de l’équivalence en m2 d’un « hectare » ! (S’il ne bouffait pas systématiquement les "e" finaux, lui aussi... )

Attention, les donneurs de leçons... Le racisme de Céline, collabo notoire, la bêtise crasse d’un Derrida (1) (si,si, même les philosophes peuvent être touchés...) sur les accents et plus près de Mayotte, celle d’un chef du vice-rectorat, François-Marie Perrin, célèbre pour s’être fait intelligemment remarquer sur l’utérus des Mahoraises puis sur l’accent des Mahorais (courant 2011) attestent que la connerie est un travers bien partagé et que l’Éducation Nationale ne déroge pas à la règle, en dépit des responsabilités qui lui incombent (2)... 

Cette carence pèse-t-elle dans un bilan au passif toujours plus marqué depuis 1981 ? En cause, l’idéologie démagogique des « sinistres crétins », politiques, ministres tirés par les ficelles, "éminences grises" des cabinets qui nuisent d’autant plus qu’un relatif anonymat les épargne !
Heureusement, au cours du colloque, de la conférence de rentrée (3), organisée à M’tsangachéhi (plutôt qu’à M’tsangabeach, basi (assez !) !) les intervenants locaux ont su introduire cette problématique par le bon bout... Enfin un motif de soulagement et d’apaisement concernant la question scolaire à Mayotte. 


Gardons, nous, néanmoins, de baisser la garde (même si la résistance à l’autoritarisme n’a finalement pas voulu gâcher cette rentrée à M’tsangachéhi...) : le vice-rectorat est là pour imposer les réformes au forceps, quels que soient les moyens mesquins et sournois qu’ils devront déployer à cet effet ! 

(1) compagnon antérieur de madame Jospin. «... l’accent, quelque accent français que ce soit, et avant tout le fort accent méridional, me paraît incompatible avec la dignité intellectuelle d’une parole publique. (Inadmissible n’est-ce pas ? je l’avoue.) Incompatible a fortiori avec la vocation d’une parole poétique : avoir entendu René Char, par exemple, lire lui-même ses aphorismes sentencieux avec un accent qui me parut à la fois comique et obscène, la trahison d’une vérité, cela n’a pas peu fait pour ruiner une admiration de jeunesse […] " Jacques Derrida, Le monolinguisme de l’autre, 1996 » 

(2) un terroriste des années 90 a même osé dire " Avec 4000 Francs je pourrais acheter une mitraillette et en finir avec L’Occitan ". Il était cependant principal adjoint d’un collège de la banlieue toulousaine... (PUJOL J-P., 2004. Sottisier à propos des minorités ethniques. Le Petit Florilège chauvin, éd. Lacour- Rediviva / source wikipedia). 

(3) les pontes du vice-rectorat ne semblent pas utiliser un dictionnaire de synonymes...

UN PAYS DE BEAUX PARLEURS ! / France, Mayotte en Danger


Aujourd’hui, samedi 5 septembre, un “séminaire d’accueil” organisé par le vice-rectorat (vocabulaire éminemment laïque...) prétend mettre au parfum les nouveaux arrivants.

Nombreux seront ceux qui viendront gober la bonne parole...
... Mayotte terre de mission... un front pionnier aux dires d’un pathétique syndicaliste inféodé... Un front, certes, mais qui, hélas, n’avance guère, enlisé depuis des lustres dans des boyaux qui n’ont rien d’historique... Un front s’enterrant plutôt toujours plus profond, incapable de remonter à l'attaque contre les problèmes du temps... Le dire, ce n’est pas nier et occulter ce qui est fait, sauf que le pays régresse, que Mayotte piétine. La faute aux politiques, à l’appareil d’État, au peuple aussi qui laisse faire (en vertu du rapport entre cause et conséquence, le délitement de la société n’en est pas moins imputable aux premiers nommés !) !

Certes, on construit des écoles, des collèges mais n’est-ce pas masquer que le premier défi serait de coopérer avec les Comores pour arrêter le flux migratoire ?

La pompe des inaugurations ne s’accompagne pas d’un effort foncier au service de la démocratie : nos “élites" sont en cause ! La solennité des cérémonies ne suffit pas pour garantir et servir les valeurs de la République... “C’est avec des hochets que l’on mène les hommes” disait Buonaparte, aussi lucide que cynique... 



Le bilan, pourtant lamentable, puisqu’il faut le qualifier ainsi, se retrouve escamoté grâce au sang-froid, au talent oratoire sans lesquels on ne dirige pas.

L’autre jour, j’écoutais le préfet, à la radio et j’ai failli me laisser endormir, à deux doigts de revoir ma façon de dire les choses, exagérée, trop virulente... C'est vrai qu'il parle bien ! Une faiblesse de sa part rappela heureusement le réalisme de la situation... Dans son énonciation stratégique de la bonne volonté affichée tous azimuts, dans sa subtile manœuvre pour éluder tout ce qui n’a pas été entrepris par l’État (Sommes-nous en droit de lui faire endosser les impérities et autres gabegies dont le pouvoir est coupable depuis au moins 40 ans ?), il lui a cependant échappé, à propos de l’immigration incontrôlée, qu’Anjouan n’était qu’à 70 kilomètres !

Si un discours aussi poussif qu’agacé tel celui de la vice-recteur confondant guérilla et “guerillera” 
(http://dedieujeanfrancois.blogspot.com/…/mayotte-en-danger-…) dénote sur le champ l’embarras, la méforme liées sûrement à l’insincérité de la prestation, ce n’est pas pour autant qu’il faut se laisser bercer et ramollir par un langage châtié et fleuri...

Les circonstances actuelles exigent un parler vrai, sans artifice, fruste même ! Quand j’entends notre premier ministre concéder qu’il faut s’habituer à vivre avec le terrorisme (1), je préfère Poutine affirmant qu’on ira les chercher jusque dans les chiottes !

                              Vladimir Vladimirovich Putin

(1) ne parlons pas de ses contradictions flagrantes concernant les quotas d'immigrés dans l'UE !

photos autorisées : 1. Aigle impérial : wikipedia.
 2. "Vladimir Putin-5 edit" by Kremlin.ru. Licensed under CC BY 3.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/…/File:Vladimir_Putin-5_edit.…