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mardi 27 septembre 2022

VENDRES tour d'horizon...

Un dernier point sur le site officiel de la ville de Vendres, commune du littoral languedocien : suite aux onglets "Découvrir" "Le village", en illustration, une carte ancienne des plus intéressantes rappelle que le Canal du Midi aurait pu passer par l'Etang de Vendres avant de longer la côte vers Agde... sauf que cette carte indique un tracé autre que celui prévu initialement par les étangs au nord (Capestang, la Matte, de Vendres) puisque ce "Nouveau Canal" serait parti de la Robine, en amont de Narbonne pour passer, semble-t-il, par Coursan, Salles et Fleury (Pérignan sur la carte !). Ah ! si la proximité coléreuse de l'Aude n'avait pas menacé le trajet ! Ah ! si en prime Riquet, malgré le Malpas à passer et l'escalier d'écluses de Fonséranes à prévoir, n'avait pas tenu à conduire son canal par sa ville, Béziers !  Ah ! si le nez de Cléopâtre... 

(sans autorisation pour la publier, je vous renvoie au site ci-dessous) 
https://vendres.com/Decouvrir.php#HISTOIRE 

Fontaine Place de Vendres 2009 wikimedia commons Auteur Mairie de Vendres

Vendres, c'est une charmante promenade sous les platanes. Au bout, une fontaine, des gens qui viennent pour cette eau de source, et pour les nouvelles et ragots du village, presque comme dans "Jean de Florette", à l'époque des cruchons en terre, de ceux qui gardent bien la fraîcheur en été. Signe des temps procéduriers dus à de mauvais coucheurs, il y a longtemps que l'eau est dite "non potable"... 

Vendres, ce sont des exploits au rugby (champion 1968 Languedoc 5e série, 1969, France 3e série, 1973, 1975 France Honneur, 1978 France 3e Division)... 

Vendres, c'est "l'Alexandra", une boîte de nuit des années 60-70 qui drainait la jeunesse  de toute la région... 

Vendres, c'est un clocher-tour sur une hauteur, familier dans le paysage, et son vieux cimetière à portée si on monte vers le Crès et Sérignan. 


Vendres c'est l'étang du même nom, un site magnifique, au pied des collines dont le Crès de galets roulés (alluvions de l'Orb ?). Un temple de Vénus au bord de l'eau sinon des bains alimentés par un aqueduc ou une villa romaine Un étang pour une faune devenue aussi fragile que rare... et dire que dans les années 60 on y tirait la nuit, à faire des centaines de victimes, dans les dortoirs des étourneaux ! 

Dans le dictionnaire topographique de l'Hérault (1865) par Eugène Thomas, en plus de la mention d'un moulin sur l'Aude mais dans les limites de Lespignan, sont mentionnés les fermes et gros domaines du territoire. A l'entrée "Vendres", on ne trouve que : 

"... Terminium de Veneris 1140 Livre noir [du Chapitre de Saint-Nazaire] : [816-1209] / par J. Rouquette,... Vendrés 1760 mais la première version "Vendres" semble apparaître en 1625..." 

Oh ! un livre noir qui mérite assurément d'investiguer plus loin ! N'en prenant pas l'initiative et non sans ressortir que ce  blog a déjà évoqué et le Canal du Midi et le tour de l'Etang de Vendres (il suffit de cliquer dans "rechercher dans ce blog", relevons seulement qu'à parler des moulins, il est dit quelque part dans l'historique de nos contrées qu'au moins les moulins de Vendres appartenaient ou devaient payer Fleury (banalités pour les moulins ?). De ce rapport dominant-dominé, est-il resté un vieux litige sur les limites du département et des communes limitrophes, l'Aude, dans ses caprices, ayant poussé ses méandres plus au nord ? (à suivre)


mardi 6 septembre 2022

LESPIGNAN (7) rien de clos tant qu'on veut tourner ses pages sous son pouce gauche...

"Viens avec moi, petit... Viens, donne-moi la main
Nous allons parcourir le caillouteux chemin
Qui mène en serpentant aux Pins de la Mairie.
Là, tu découvriras la superbe prairie
Qui met son tapis vert aux pieds de Lespignan..."

Pierre Bilbe. "Viens avec moi petit..." 

Diapositive François Dedieu / années 60. 

Des villages s'offrant à la vue depuis la petite centaine de mètres de la Clape dominant directement le village, Lespignan semble le bout de l'agrafe fermant la plaine de l'Aude avant que le fleuve, tel un ailier ne prenne le couloir pour aller à la mer comme on file à l'essai. Les rimes de Pierre le disent bien, la vue de la plaine et de Lespignan dans ses collines blanches nous rapprochent. Autant celui qui le dit que ceux qui le lisent doivent revenir sur ce rien à dire supposé quand, par facilité, on ne voudrait que survoler. Pourtant, si l'esprit se pose, le questionnement ressemble à un carottage à travers toute la sédimentation que les années ont accumulée, apparemment riche mais toujours à explorer... 

Ainsi, l'Aude, le pont, les mentalités "village" promptes à s'échauffer agrémentaient notre premier volet ; un vernis seulement tant le liant de notre Languedoc méditerranéen demeure fort.     


Dans un deuxième temps, la nature d'alors nous rappelle que ce qu'il en reste doit nous préoccuper : la plaine, le fleuve en imposent au point de porter jusqu'au surnaturel de la dame blanche. Un concert de grenouilles, est-ce que ça existe encore ? 


Des vestiges de villas, un port romain du temps de la transgression marine puis les divagations du fleuve sur ses limons : son vieux lit a laissé bien des terres côté audois et bien des jalousies en regard, dans l'Hérault. Une réalité rappelant de loin le Couesnon qui, "dans sa folie, mit le Mont en Normandie". 


Après une forte pluie dans le bas du village, l'huile de pépins de raisins, le moulin de Mauriçou, les gitans... 


Conter fleurette tant la plaine et ses abords bucoliques, comparés aux étiques garrigues, inspirent des amours cachées. Sinon, des vignes qu'on dirait orphelines depuis que sa cave coopérative, comme celle de Vinassan, a été livrée aux démolisseurs... Et je voudrais croire que les Lespignanots savent encore faire la fête, en été et surtout pour Carnaval, une tradition si ancrée dans les mémoires dans l'espoir du renouveau et la consolation de peines pourtant ineffaçables. 


L'horloger d'antan, l'oléiculteur d'aujourd'hui... 

Alors pour effacer cette impression d'en garder sous le coude, en complément, un dernier jet... du jus de raisin plutôt puisque les Amis de Lespignan fêtent les vendanges à l'ancienne le 17 septembre (j'attends leur permission pour ajouter leurs affiches). Amis ils sont et en tant que tels ils savent se retrouver l'hiver pour un loto occitan à l'ancienne (formidable initiative !) et, aux beaux jours, autour d'une bonne table au meilleur endroit, devant le moulin de Mauriçou (sa restauration leur doit beaucoup) ! 

Insolite : sur cette hauteur ouverte aux vents marin et d'Espagne, une plate-forme de lancement pour parapente a été réalisée. Une activité récréative mais nécessitant beaucoup de sérieux... On en est plus que convaincu quand le journal fait état de l'accident du 18 avril 2022 : deux jambes cassées non loin, qui plus est de l'autoroute très fréquentée... 

Pour ajouter à cette reprise des six précédents articles, les détails donnés par le DICTIONNAIRE TOPOGRAPHIQUE. 

Des moulins existaient sur l'Aude, ce qui paraît étonnant quand on sait que le cours du fleuve a longtemps divagué dans la plaine avant d'être canalisé de Coursan jusqu'à l'embouchure.   

Brousse écart
Cazimbaud 2 moulins sur l'Aude 1809
Clotinières ferme 
La Comboulette, la Coumoulette
Déjean moulin sur l'Aude 1809
Font de Lisse écart
St-Aubin-Causse f., St-Aubin le bas ou St. Aubin rivière (recens 1840) f. , St Aubin le Haut f., 
St. Paul f., 1184 
Lespignan ecclesia sant Petri de Laspiniano 1156 / Laspignanum jusqu'en 1173 / Lespignanum 1222 / Lespinha 1370 - 1504 / De Lespignaguo 1518 / Lespignan seigneurie de la viguerie de Béziers 1529 / L'Espignan 1635 - 1721 / Lespinhan 1649 / lespignan 1625 - 1688 / Prieuré-cure 1760 appartenant à l'archip. de Cazouls et ayant pour patron S. Petrus ad Vincula 



 Les affiches promises même si elles arrivent en octobre... quoique on peut encore grappiller quelques raisins... Quant au loto de mars, avouez que la langue occitane a plus que des accents rabelaisiens ! 

Et de la part de nos voisins et amis il ne reste plus qu'à espérer las castanhos e lou vi nouvel, les châtaignes et le vin nouveau, en octobre, qui sait ?!