mardi 22 octobre 2019

ÉCHOS DE VENDANGES ET PREMIÈRES SENTEURS DE CAVES / Les vendanges à Fleury.

Norbert et Mignon
Suite du carnet de 1939 :  

"... Dimanche 22 octobre (St Mellon). Aujourd’hui nous pressurons pour tante, puisque, cette année, du fait que l’oncle Noé est mobilisé du côté de Nice et Biot, nous vendangeons et pressurons ensemble. Tante demandait chaque jour à Norbert, à la vigne, si son père avait écrit. Mon cousin Norbert, à 15 ans, avait dû conduire le cheval et rentrer chaque jour la récolte vendangée et il s’en tirait, ma foi, très bien. Il faut dire que Mignon, leur cheval, d’un âge canonique, se montrait fort docile. Il n’empêche que le charretier était quand même bien jeune. C’est quand il revenait d’un voyage de comportes dans l’après-midi que tante Céline demandait des nouvelles. Presque toujours une lettre était là. Le soir, elle répondait, revivant l’époque déjà lointaine de ses dix-sept ans, quand elle allait se marier, pour le meilleur et pour le pire, avec son cher Noé qui revenait alors la voir, le plus souvent possible, depuis sa caserne de Lunel où il effectuait le service militaire..."
Caboujolette / 2008 / François Dedieu.  


Dans son roman, Les Vignes de Sainte-Colombe, Christian Signol n'hésite pas à présumer de la psychologie féminine lors d'un épisode de caponage : 

"... Charlotte ne put s'empêcher de penser à ce jour où, à treize ans, parmi les enfants qui jouaient à imiter les adultes, elle avait été mascarée pour la première fois par un fils de montagnard qui ne savait pas qui elle était. Ce qu'elle avait appris ce jour-là, elle ne l'avait jamais oublié, et elle se disait parfois que le meilleur de sa vie se trouvait sans doute entre deux ceps de son domaine, du jus de raisin plein la bouche, maintenue par des bras vigoureux, les yeux grand ouverts sur le feu du soleil et le regard de l'homme. Elle se demandait si ce moment, ce souvenir, ne serait ps le seul qu'elle emporterait, à l'heure de quitter cette terre... " 





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