Il y a
bien le curé de Cucugnan et je ne peux que vous renvoyer à une recherche
web dont, entre parenthèses, les trois articles de ce blog ne donnant
pas, je l’espère, dans un mauvais folklore (1).
Cette histoire, indissociable de Daudet (2), révélatrice du poids de la religion d’une vie de tous les jours enfermée dans un cilice sinon un carcan communautaire, nous ouvre à une tradition, à une culture aussi provençale que languedocienne, catalane même, profondément sudiste, occitane, ne nous en cachons pas, n’en déplaise aux barons du Nord toujours aussi jacobins ! Dans ce cadre et plus précisément en haut de la colline, le moulin d’Omer vient nous le rappeler. Tout beau, tout neuf, entièrement restauré, il a tout du sujet de la crèche aux santons plaisant tant aux touristes des marchés de Noël ! Surtout ne vous laissez pas attraper !.. Parce qu’il est plus qu’authentique ce moulin, autorisé, dans le respect de la réglementation, à produire son contingent de mouture !
Cette histoire, indissociable de Daudet (2), révélatrice du poids de la religion d’une vie de tous les jours enfermée dans un cilice sinon un carcan communautaire, nous ouvre à une tradition, à une culture aussi provençale que languedocienne, catalane même, profondément sudiste, occitane, ne nous en cachons pas, n’en déplaise aux barons du Nord toujours aussi jacobins ! Dans ce cadre et plus précisément en haut de la colline, le moulin d’Omer vient nous le rappeler. Tout beau, tout neuf, entièrement restauré, il a tout du sujet de la crèche aux santons plaisant tant aux touristes des marchés de Noël ! Surtout ne vous laissez pas attraper !.. Parce qu’il est plus qu’authentique ce moulin, autorisé, dans le respect de la réglementation, à produire son contingent de mouture !
Alors, s’il est connu, si les télés multiplient les reportages, il le mérite bien. Comment vous en parler ? C’est l’histoire d’un ingénieur en technologie de pointe à Paris, cadre ainsi que sa compagne, qui, se laissant guider par une intuition, une idée folle, laisse tout tomber pour un moulin en ruines, dans le Midi. Il revient donc dans ce Sud qui le vit naître et dont il a gardé l’accent (3). Et son discours a tout d’une atmosphère, de vent, de farine et d’eau. Imprégné de Daudet, de Pagnol, sans rien dire des galères, sans s’attarder sur les mauvais ferments qui ont dû lever en autant de doutes et découragements avant qu’il n’arrive à l’aboutissement du projet, il nous fait partager sa passion pour un pain mythique venu des tréfonds de l’humanité. Le pain, alchimie mystérieuse, magnifique, de sel, d’eau, de farine, de levain. Les pains des « Maîtres de mon Moulin » (le boulanger, maître meunier, se cache derrière un pluriel) sont à base de céréales bio, de blés « de population », de grand épeautre, de « barbu du Roussillon », et de ce petit épeautre de Haute-Provence connu des hommes depuis 12.000 ans !
En bouche, un goût de pain millénaire. Des miettes sur la table, autour de ton verre des tâches de vin... oui, comme dans la chanson de Reinhard (Frédérik) Mey (1968)... Tiens je ne savais pas qu’il s’inviterait celui-là, au bord du Verdouble et qu’en cherchant l’année de « La cruche en pierre », il me mettrait mal pour Etienne, son copain des vacances en Ardèche, fauché à douze ans par une voiture, pour son fils Maximilian, né en 1982, mort en 2014 après cinq ans de coma.
Ce ne sont pas les tâches de vin qui font pleurer. Il réchauffe au contraire, réconforte et témoigne de ce que les hommes ont de bon. Comme le pain, il est le résultat d’une magie d’eau, de sucre, de tanin, de levure, entre autres éléments. Au même titre que les moissons, les vendanges marquent autant le calendrier des saisons que l’horloge biologique des humains. A Cucugnan, terminons comme nous avions commencé, dans les vignes, pour les vendanges. Au domaine du Verdouble, un vigneron-conteur, raconte une fois encore ces cycles vitaux qui nous transportent, serait-ce par le biais de photos publiées sur le Net. Faire défiler ses « tronches de vendangeurs », c’est communier dans un culte pudique où la passion du terroir se conjugue avec celle des êtres, sur fond de cet "amour infini montant dans l’âme" dont Rimbaud fut un sublime médium (Sensations).
« ... Ainsi naissent des vins naturels riches de la terre et de la mémoire des hommes » Laurent Battist, vigneron-conteur, Cucugnan
Aimer sa terre, aimer les autres... Faute de quoi, sans cet Amour, la Terre, elle aussi majuscule continuera de tourner mais sans nous.
(1) https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2014/05/corbieres-mysteres-v-suite-2-le-sermon.html
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2014/05/fleury-languedoc-corbieres-mysteres-v.html
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2014/05/fleury-en-languedoc-corbieres-mysteres.html
(2) Marcel Pagnol aussi a aussi puisé dans un mesclun de références sudistes, comme, entre autres, l’oncle Jules qui vient réellement du Roussillon, de même que l’ingénieur des eaux (le regretté Ticky Holgado), roulant les « R », de Manon des Sources. Pagnol a aussi tourné trois des lettres de mon Moulin... Bouclons la boucle.
(3) Laurent Feuillas, le boulanger de Cucugnan https://www.franceinter.fr/emissions/partir-avec/partir-avec-15-mars-2015
(4) Laurent Battist https://www.facebook.com/laurent.battist/media_set?set=a.10210942873786808.1073741836.1202300262&type=3&pnref=story
photos autorisées commons wikimedia :
1. Cucugnan_(France)_Route_des_vins Author Serbus
2. Cucugnan Moulin d'Omer Author Stanislav Doronenko
4. Cucugnan vignes Author Stanislav Doronenko
photo autorisée
3. Laurent Battist album "tronches de vendangeurs".
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