mercredi 28 juin 2017

ODE A L’AUDE / Robert du delta / 1. la rivière / Fleury en Languedoc.

   


Il l’a aimée cette vie même si, pour joindre les deux bouts, il eut un temps, un emploi à terre, plus sûr. Et si on marquait quelque intérêt pour son métier de pêcheur, non seulement il racontait la rivière (1), la mer, les étangs, les poissons cachés dedans, mais il vous invitait à l’accompagner pour les chercher.
  

Avec Robert, c’est l’Aude quand l’été il remontait le cours du fleuve. Pour installer le globe (2), avec son fils, ils avaient d’abord bien préparé les postes, défriché, nivelé la berge au rabassier (3), choisi, sur l’autre rive, les deux arbres chargés de retenir le filet tendu par deux treuils, sur le principe de cabestans mais horizontaux (4). Peut-être occupaient-ils quelques uns de la douzaine de sites jadis attribués par la prud’homie, par tirage au sort et par roulement, aux pêcheurs des Cabanes (5) ? Bivouac jour et nuit, parfois dans la fumée âcre d’un feu de roseaux censé éloigner les bataillons de moustiques. Nous les trouvions sous les grands peupliers, dans les canotes (6), au bord de l’eau, alors que nous voulions nous rendre compte de la migration des muges et de leur progression en amont, vers le pont. Échanges aussi amicaux que joyeux, sans cette mesquinerie liée au lucre ou aux rapports difficiles entre professionnels et pêcheurs au lancer. D’ailleurs, nous lui devions souvent les mailles de nos salabres (épuisettes). 


 


De grands ploufs sporadiques, proches des roseaux ou d’un tronc immergé, nous indiquaient, tôt le matin sinon au crépuscule, les chasses des loups. Avec l’eau douce, les remontées de sel et leur mélange saumâtre, la rivière était riche d’espèces : ablettes, sandres, quelques carpes parfois, anguilles, aloses, saurels, muges, loups... (7)
Hors saison peut-être, des palangres étaient posés jusqu’à la limite du maritime. Il m’a montré, Robert, entre l’Horte de Lami et le pont, cette branche de guignier cassée par le carnassier parti avec l’hameçon dans la gueule.  


(1) ainsi nomme-t-on l'Aude, fleuve côtier
(2) à La Nouvelle, avant la guerre, dans le chenal (et aussi au grau de la Vieille Nouvelle), les globes qui se touchaient pouvaient prendre jusqu'à trois ou quatre cents kilos de poissons en âge de se reproduire. est-ce la raison pour laquelle cette pêche a été interdite (avant 1941) par l'administration maritime de Toulon; (source Mlle Narbonne / revue Garae, oct. 1941).
(3) sorte de houe, de déchaussoir.
(4) le filet est relevé tous les quarts d’heure. Après observation de sillages éventuels dans la poche se formant au centre, à plat ventre sur la pointe de la barque, le pêcheur se déplace en tirant sur les mailles afin de coincer les prises qu’il prend à l’épuisette avant de les jeter sur le fond plat de l’embarcation. Suivant les saisons, en amont de la zone littorale, le globe prend anguilles, aloses, loups, muges, mélette (friture)...
(5) Les-Cabanes-de-Fleury sur l’estuaire du bras oriental, le seul restant du delta originel. les emplacements pour le globe avaient pour nom «lou perdigal", «al fouralhou", l'horte de lami", la batisse
(6) appelées aussi sénils, « roseau des étangs » dans les définitions multiples des roseaux si nous en retenons l’utilisation en tant que chaume (toitures).
(7) Depuis la construction du barrage antisel, les espèces d’eau douce dominent dont le silure, envahisseur des temps modernes...

mardi 27 juin 2017

SOIS PAS TRISTE COSTANTINI ! La réforme réformée

Sois pas triste Constance Cynique ! Toi qui es si obéissante, zélée et dévouée quand ça descend du ministère des sinistres crétins, tu vas pouvoir donner toute la mesure de tes capacités !

Tu as entendu Macron et Blanquer à l’Éducation Nationale ?
Ils ont dit 12 élèves en CP concernant les REP, ex ZEP, enfin les zones prioritaires (changer d'acronyme ça donne l'illusion que quelque chose a changé...) ! 

Tu saisis, Constance ? 12 alors que toi, tu en mets 58 dans le même local avec ton système de rotation qui fait tant penser aux ouvriers des 2 x 8 !

Et 58 / 12 ça fait ?.. toi qui pour te faire bien voir a toujours clamé que la France faisait assez à Mayotte, manière de pas dépenser... ce qui t'a garanti force promotions et primes ! Tu te souviens de cette rallonge... un 28 décembre quand, entre Noël et le nouvel an, le peuple ramolli par les festivités, ne devrait rien subodorer :

"... Le système donc, aux dires de la FAEN, récompense la « manière de servir » de ces gens-là. Ainsi un arrêté du 28 décembre 2014 vient presque doubler la prime annuelle aux recteurs de l’Éducation Nationale ! 25 620 euros soit 10 420 d’augmentation ! 68 % d’un coup ! On tousse au ministère : Najat a avancé une simple « mise à niveau » par rapport à la crème des fonctionnaires : mariée à Boris Vallaud, elle sait de quoi elle parle ! Son sens inné du ridicule lui a fait même prétexter une « crise de recrutement » qui nous fait bien rigoler quand on subodore les luttes d’influence entre réseaux, entre courtisans pour décrocher les faveurs des caciques, des apparatchiks du prince !.."
Article ici-même du 17 janvier 2015. 

Je m'égare, je m'égare... alors 58 /12 ça fait 5 salles de classe là où tu dis qu'avec une, maman la France fait de son mieux !

Sois pas triste Nathalie Costantini, va falloir t'accrocher pour une nouvelle prime ! T'es pas dans la mouise, hé (hein chez les nordistes), mais ils vont te rapatrier avec des fleurs et des flonflons et surtout sans évoquer le merdier que tu laisses derrière toi !