lundi 6 avril 2015

PAS QUE... / Fleury d'Aude en Languedoc

Pas que... pas que ça...
Peu importe si nissan (1) est antérieur à Nicée... Mais non, pas la marque nippone (ni mauvaise non plus) ; ensuite, si vous prononcez "niquée", c'est que vous confondez avec l'Athéna, qui l'était, et majuscule qui plus est ! Peu importe si la Pâque prélude aux Pâques, ce qui préexiste sans contestation aucune, sous les climats à quatre saisons, c'est l'équinoxe de printemps, le renouveau, la promesse de la terre, l'espérance universelle que demain encore sera. « Que sera, sera... » (2)





Alors tous les signaux, même exhibés en signes de ralliement au nom de dogmes sectaires, je me les récupère car je les aime, mes semblables quand, cessant les fanfaronnades, ils se regroupent pour s'en remettre à plus fort qu'eux. Alors chez moi, quand les bourgeons gonflent, dehors et dans ma tête, fin mars, début avril, je me les fais miens les lauriers, le buis, l'olivier et tous ces rameaux élevés vers le ciel : je leur fais dire la même chose qu’en troupeau, mais autrement, en marmonnant, doucement pour qu'on croie avoir entendu, sans comprendre vraiment. Mais c'était avant, c'est apaisé maintenant... Pas comme là-bas, de l'autre côté, où une bête immonde exhale sa barbarie, où "... Pas besoin d'être Jérémie pour d'viner l'sort qui..." leur est promis.

Non, non, contrairement à ce que vous croyez, je ne vais pas encore vilipender nos dirigeants mouillés un tant soit peu et valant si peu, d'ailleurs. Je reste avec Pergaud et Brassens, vaut mieux...
Fichtre ! un peu de hauteur, ça sent meilleur là-haut ! La chasse aux papillons, Pâques fleuries, mon clocher et ces volées de souvenirs qui grifferont jusqu'au dernier jour...
Je cours relire, avec une envie toujours renouvelée, ce que nous écrivions avec papa, à quatre mains presque. Lui, reprend un martelet que j'ai dû évoquer même si c'était un peu tôt, de la part des jeunes désœuvrés, pour taper chez les gens endormis. Sa touche personnelle, plus captivante, vient juste après : 


« ... Dimanche des rameaux 1953 : Le mauve de la glycine qui étale ses grappes près d’un portail de la place du Ramonétage m’a fait penser à l’entrée monumentale du château de Saint-André-de-Sangonis, et en ce jour des Rameaux je revois Marcellin, le vieux serviteur zélé jonzacois qui, de retour de la messe, parcourait une à une les pièces de la grande maison pour laisser dans chacune d’elles une branchette de laurier bénit destinée à remplacer celle de l’année précédente. Pauvre Marcellin, si gentil au fond, qui revenait avec nostalgie sur ses cinquante années passées au service des familles Martin, puis Gaudion de Conas, Romilly enfin ; il évoquait la cure à lui payée jadis annuellement à « Châtel » (Châtelguyon), les tenues de service auxquelles il avait droit, bref les beaux moments de sa vie de fidèle domestique. Et maintenant ? La comtesse, toujours à court d’argent, lui devait même sept mois de gages, quelle misère ! Aurait-il mieux fait de rester au service de la maison Martell qui portait si haut depuis si longtemps le renom du cognac français, celui de son pays qu’il ne reverrait plus ?.. » François Dedieu, p. 185 Le Renouveau  / Caboujolette 2008.


Moi : « ... Le samedi reste empreint de mystère mais notre communauté villageoise renaît le dimanche dans l'église inondée de soleil, pleine de monde, lorsqu'une élégante voulant se mettre en évidence se signe en retard devant le bénitier. Ensuite les familles se retrouvent pour le repas de fête avec les œufs au mimosa, farcis d'anchois, le gigot de l'agneau pascal et le bras de Vénus à la crème pâtissière.

Une tradition qui n'a rien de religieux veut que l'omelette pascale soit préparée pour le pique-nique du lundi de Pâques. La Saint-Loup (3) est un jour férié. Les groupes joyeux se retrouvent dans les pins, dans les prés, à la mer aussi… aux Cabanes, à Saint-Pierre... » Jean-François Dedieu, p. 161 Le Renouveau / Le Carignan 2008.   




Lundi de Pâques 6 avril 2015, comment laisser passer un jour indissociable de son dimanche, sans trop penser à « l’agnus pascalus » qui a eu plus de chance que son alter ego « paschalis » parce que « sans le latin, sans le latin... », même Brassens n’a plus voulu suivre (4) ! 



(1) mois hébraïque.
(2) « When I was just a little girl
I asked my mother, " What will I be ?
Will I be pretty, will I be rich ? "
Here's what she said to me... » Doris Day (1956).
(3) Quel est ce saint mystérieux ? A Coursan, ils disent « faire pâquette ».
(4) langue de l’Eglise alors que la Nouveau Testament est écrit en grec. 

photos 1 tulipes F. Dedieu 1965. 2 & 3 ciste cotonneux et ciste de Montpellier JFDedieu.

dimanche 5 avril 2015

UNE CONSTITUTION LEGALISANT LES SIEGES EJECTABLES ! (Mayotte & France)




Merci à tous ceux qui se manifestent et ce, dans le monde entier. Ce n'est pas sans émotion que je pense à mon lecteur quand son pays lointain s'inscrit sur ma page. La magie de blogger est celle du Net nous est d'autant plus précieuse qu'elle permet la progression des valeurs démocratiques. 
Sur, facebook (Fleuryd'Aude en Languedoc & Mayotte en Danger), un support au spectre moins large, ceux qui se sentent visés par certaines vérités aiment pour ne plus aimer, manière de signifier qu'ils ont "moinssé" ! Même s'ils sont très minoritaires, même s'ils défendent des privilèges de caste, je leur laisse bien volontiers cette liberté de blâmer ! A eux aussi je dis merci d'entretenir notre ressentiment parce que leur position, leur posture n'ont rien de solidaire et de fraternel ! 
Précisons, néanmoins, qu'au-delà de leur vacuité vaniteuse, les attaques visent avant tout le système qui laisse glisser vers de mauvais penchants. Les hommes sont véreux, vénaux, corruptibles. L’appât du gain lamine les idéaux en moins de deux ! La tentation pour un plus, un avantage, une promotion, un mieux matériel et plus encore la vanité du paraître, l’attrait du pouvoir, la satisfaction de dominer les autres sont des leviers forts or la fin justifie les moyens. Les proverbes et dictons ne s’y trompent pas !
Il suffirait donc, sans promouvoir un intégrisme républicain de prévoir une gouvernance plus vertueuse interdisant les excès, limitant les abus tout en contrôlant les dépenses publiques. Ce devrait être un impératif pour nos gouvernants (politiques, appareil d‘Etat, lobbyistes) et toute impéritie de leur part devrait les rendre éjectables ! Nous vivons une époque indécente, marquée par le maintien de trop de médiocres, qui ont perdu le sens de l‘honneur, des valeurs et de l‘intérêt général. On ne démissionne pas aujourd‘hui quand on a failli, au contraire, on parade, on provoque, on profite ! Quand les prélèvements d‘impôts sont aussi forts et que l’argent est jeté par les fenêtres sinon détourné, est-ce tolérable ?
Ces dernières semaines ont été marquées par les élections départementales et notre vigilance doit aiguillonner l’instance. La mandature est de 6 ans et tous les jours nos chers élus auraient à répondre de leurs actes si nous étions capables de l’exiger. Malheureusement pour la démocratie, c’est à peine si à la fin, ils auront à aborder la question « Dis, qu’as-tu fait de ton mandat ? » tant les luttes d’influence, les réseaux en place, portés, promus par les flatteurs et profiteurs de tous poils parasitent l’attente citoyenne ! Le vrai programme ne consiste qu’à se trouver sous le robinet, à la place des autres !
Or, même depuis ma tanière, à Mayotte, j’ai suivi le cours plancher du bulletin de vote : 50 euros pour le quidam racoleur. J’ai entendu qu’on achetait toujours les votes (ou la neutralité) des jeunes : tchac-tchac, voulés, alcool offerts (pique-niques). J’ai vu aussi que cela n’empêchait pas d’invoquer la religion à tout moment, d’abord pour réussir puis pour fêter l’élection. Enfin, j’ai lu (en tapant « indemnité conseiller départemental », merci le Net !) parce que l’hypocrisie française occulte et escamote ce rapport au fric et que les médias n'en parlent pas souvent, que, pour un département de moins de 250000 habitants (1) :

* Un conseiller départemental touche 1520,59 euros bruts / mois.

* Chaque vice-président 2128,83 € bruts/mois.

* Le président 5512 € bruts/mois.

Passons sur les véhicules de fonction et autres petits avantages afférents, si le nombre de vice-présidents doit culminer au maximum légal, la légalité permet aussi de consoler les élus de base inscrits dans la commission permanente avec les 152 euros supplémentaires... Au diable l’avarice ! Partageons ! Aux frais du citoyen !
Rien que de plus normal, d’officiel... Soit ! Mais sous contrôle, avec obligation de résultats ! Que le pouvoir du peuple ne soit plus jugulé !
Pour tous les « élec-ci-cons » que nous sommes, nous, électeurs-citoyens-contribuables qui nous ignorons presque et qui, comme monsieur Jourdain pour sa prose, devrions nous persuader que la parole et la volonté du peuple figure en tête de la Constitution ! n'acceptons plus alors d'être pris pour des si cons que ça !

(1) dommage pour eux que l'évaluation à  300 voire à 400.000 habitants à Mayotte ne soit qu'officieuse !