mercredi 11 septembre 2019

CABOUJOLETTE & MOISSINES / Les vendanges à Fleury.

1950 

Plus actuelle.
 
A Fleury, au pied de la Clape, le coteau se nomme "Caboujolette". Des lotissements remplacent les vignes qui, jusque vers 1980, touchaient les dernières maisons des "barris", des faubourgs. Au-delà, la garrigue a repris ses droits sur les petites pièces, patiemment et vaillamment entretenues depuis le XIXème malgré la pierraille.  

Pierre Campourcy et l'oncle Pierre aux pals sémaliers.


« … Caboujolette.
Pour aller à Caboujolette – pour moi les vignes de l’oncle Pierre, avec le vieux sorbier, les figues « de Cabassou » avant d’y arriver, et surtout ma  « cabane bambou » (j’ai fait un papier là-dessus) – nous ne pouvions pas prendre le chemin encaissé que tu évoques et qui conduit à la carrière et aux vignes de M. Sanchon. On le prenait encore pour les vendanges, puisque c’est nous qui rentrions sa récolte, et j’ai des photos avec l’oncle Pierre et Pierrou de Montagagne en train de charrier les comportes aux pals sémaliers (la brouette à roue caoutchoutée n’existait pas encore). Nous montions au contraire par le mauvais chemin plein de rochers qui passe à présent par la bergerie Vieu et qui arrivait ensuite jusqu’aux « pins de Virginie », et tout en haut il fallait obliquer sur la gauche. Les quelques comportes de raisins que nous récoltions nécessitaient sur le chariot, avec les secousses de chaque instant et la pente du chemin, un cheval au pas assuré et une « mécanique » (ainsi nommait-on le frein actionné par une servante (uno chambrieiro) faisant levier et abaissée progressivement par un câble (grosse corde) solidement amarré au châssis) en bon état. C’était vraiment du vin qui serait revenu cher s’il avait été question de monnayer la peine… »

« … Les raccourcis de Jojo : Fleury le 17-10-1953 (un samedi). 
Nous sommes arrivés de la mer il a fait une belle saison, je me suis régalé, j’ai appris à nager, nous y sommes restés un mois et demi. J’ai vendangé huit jours après être arrivé. Les vendanges terminées il a fallu aller à l’école le 28 septembre, il n’y a pas eu beaucoup de récolte vu la sécheresse. Il a plu de lundi à jeudi et ce n’était pas trop tôt je suis passé en première division. (Jojo Ferry)… » 
Une façon plus alambiquée de conserver les raisins.
« … Merci pour les « moissines » (1) (C’est dans le Petit Larousse) mais c’est surtout Joseph et Jean Ferry qui conservaient ainsi les grappes, avec le bout de sarment. Mamé Ernestine suspendait seulement chaque fois deux belles grappes attachées par un fil sur une barre (genre manche à balai) posée sur le dossier de deux chaises, sièges en dehors (il y avait chaque fois deux barres de raisins blancs). Le tout était placé dans la cuisine de mamé Joséphine … et souvent beaucoup de grappes se périssaient, mais enfin nous pouvions goûter quelques raisins longtemps après les vendanges… »

(1)   Grappe coupée avec son bout de sarment, afin de conserver le raisin dit « de Noël ».

lundi 9 septembre 2019

AMBIANCE VENDANGES / Fleury-d'Aude en Languedoc

 
4 octobre Vendanges en Corbières Wikipedia cliché & Fonds André Cros. Archives municipales Toulouse.

Samedi 4 janvier 2003. « … Ensuite, à l'ombre de mon chapeau, il m'a semblé retrouver une ambiance des vendanges... Si, si, c'était le même ton pour des médisances joyeuses… » JFDedieu.


« Mercredi 19 septembre 2007 / 10h 30 / 15,5 degrés, beau temps ensoleillé. Le ciel est d’un bleu lumineux : pas un seul nuage aujourd’hui, même pas pour faire joli ! […] Un bonjour sous le soleil, mais également avec la fraîcheur automnale du matin (11,1° à huit heures) de Fleury où les vendanges se poursuivent activement, si j’en juge par le nombre de bennes Gimbre qui se pressent à la Coopé, et par les trois, quatre ou parfois cinq machines à vendanger présentes à la « station de lavage » du bassin, et que nous voyons au passage… » François Dedieu.

" Saint-Pierre-la-Mer, dimanche 12 septembre 2010 / Cers très agréable assez soutenu pour opposer une résistance certaine au vélo, beau soleil, ciel bleu, température un peu plus fraîche le matin.
[...] à Fleury les vendanges doivent s’avancer, les chaussées sont poisseuses des quelques résidus de raisins et de moût, c’est une fin d’été et le début de l’automne, toujours si beau chez nous..." 
F. Dedieu

Musée_du_vin_Beaune_Foulo-pompe Commons wikimedia Author Borvan53

"... mes idées sont revenues vers Bobby Sirven, mon ancien voisin qui vient de quitter ce monde. Pour les vendanges, il installait un "foulopompe" (au féminin peut-être ce combiné de fouloir et de pompe qui n’est pas reconnu par mes dictionnaires) dans l’impasse. Au début des années 80, par un bel après-midi de septembre, tout juste rentré du collège, pas encore changé, je m’approche pour dire bonjour. Robert qui a l’habitude de n’écouter que ses raisonnements, ne prête pas trop attention à mes propos, à ma personne non plus lorsqu’il lance sa machine et que le moût éclabousse tout autour. Ma chemise jaune paille ne s’en remit pas. Il faut dire que fraîchement débarqué de la ville et d’une dizaine d’années en HLM, je n’avais pas encore récupéré mes réflexes rustiques..." JFDedieu 2011.

PS : je pense avoir situé le coin des Corbières où André Cros a fixé de si beaux clichés des vendanges 1975... je pense aussi qu'une fidèle lectrice saura nous en donner le nom...