samedi 14 avril 2018

IRIS BARBU, « THOMAS DE LES HUÎTRES », CLODION LE CHEVELU / Fleury d'Aude en Languedoc

Aux marcheurs d’Au fil du Temps qui nous laissent de jolies photos en écho de leurs balades. 


Photo de Catherine, collines de Nissan, début avril 2018.

Le 10 avril, Catherine surprend une colonie d’iris nains main dans la main. Eux aussi marquent le printemps dans nos garrigues. La nature nous fait dire qu’il serait temps de prendre soin d’elle, de l’accompagner plutôt que de détruire !



IRIS, dans la mythologie grecque, fille de Thaumas et d’Electre, messagère des dieux aux ailes irisées, qui voyage entre ciel et terre. L’arc-en-ciel est son écharpe. La généalogie ès coumplicat et alors chez les Grecs, je vous dis pas ! Pour Electre, Elektra, on a l’embarras du choix mais ce Thaumas et sa drôle d’orthographe, mystère… D’ount sourtis aquèl Thaumas ? A Fleury, on en connaissait un de toumato, euh, un Thomas. C’est papa qui nous le rapporte, dans ses pages sur les surnoms de Fleury :



 « … Toumassou (le petit Thomas) Alban Biau de Salles avec qui nous avons vendangé plusieurs années. Il travaillait parfois pour l’oncle Noé, a été également ramonet pour Henri Carrière, après Bantoure, et estropiait le français de façon plaisante :

« Je te l’avais pas fa bu[1] ? C’est ma nebeude ! » (rapporté par Pujolet le peintre).

« Je l’ai compris au remènement des pots »,

« Le cagarot, il a des banes »,

« Dans un obus, quand ça pète, es pas tant lou machin que fa mal, ès mai que mai lou dacòs[2] ! »,

« Quand eri sus la Côte d’Usure[3], vejeri qu’abion uno guerro d’azur » etc. c’était le frère de « Thomas de les huîtres ». 



iris pseudacore auteur Jonathan Billinger Creative Commons licence. 

Revenons à nos si jolies fleurs, les IRIS, apparus il y a 80 millions d’années dans un secteur qué s’appelario Antarctique aujourd’hui !

Le plus représentatif, pas celui qu’on pense, est l’iris des marais faux acore, aux tépales dépourvus de barbes. Encore une énigme ! Les sépales, verts d’ordinaire, comme supportant les pétales autrement colorés, on connait. Les tépales sont à mettre entre les deux, plus tout à fait sépales et pas encore pétales… Cet iris jaune, emblème de Lille, de la région Bruxelles-Capitale aussi, apprécié par la médecine d’autrefois pour ses propriétés astringentes et hémostatiques (qui arrête les hémorragies), poussait abondamment sur les rives de la Lys…

La fleur de Lys qui figurait sur le blason du seigneur d’Armentières fut adoptée par Clodion le Chevelu (vers 440), roi des Francs Saliens, nouveau suzerain après ses conquêtes au sud des bouches du Rhin, sur un territoire correspondant à la Belgique actuelle. Par ailleurs, une légende liée à la bataille de Vouillé (507),  raconte qu’initialement repoussé par les Wisigoths sur les rives fangeuses de la Vienne, Clovis (peut-être l’arrière-petit-fils de Clodion), voyant une biche emprunter un gué, put faire traverser ses hommes là où les iris fixent les berges de leurs rhizomes. Finalement vainqueur, le roi des Francs gardera la fleur comme symbole. 

Wikimedia Commons Fleur de lys blanc Author No machine-readable author provided. PRA assumed (based on copyright claims).
Tout se complique avec les Carolingiens soucieux de s’appuyer sur la Bible avec les fleurs ornant le Temple à Jérusalem, le lis, insigne de pureté, de sainteté, fleur du roi Salomon, le polygame au millier de femmes et plus tard de Marie, enfantant Jésus sans le concours d’un homme. 

Wikimedia Commons Fleur_de_lys Artist Sodacan


La confusion entre l’iris et le lis viendrait du dessin stylisé de la fleur. L’eusses-tu cru en voyant cet iris jaune pseudacorus qui pousse derrière les tamaris, entre les vignes de Gaysart et les marais de la Joncasse (piémont nord-est de la Clape) ? 



[1] « Je ne te l’ai pas montrée ? C’est ma nièce ! »
« Je l’ai compris au remuement des lèvres »
« L’escargot, il a des cornes. »

[2]  « Dans un obus, quand ça pète, ce n’est pas tellement le machin qui fait mal, c’est principalement le truc ». “Dacòs” désigne un objet ou une personne dont on a oublié le nom : presta-me lo dacòs, prête-moi l’objet ; dacòs es pas vengut, un tel n’est pas venu’.


[3] Usure et Azur: Toumassou confondait les deux mots (ou faisait son numéro…).

mardi 10 avril 2018

VICE-RECTORAT DE MAYOTTE : des BAVARDS SOURDINGUES !




Le vice-rectorat envoie une nouvelle voix dans les médias, un nommé Giraud. 
 
Florilège de la logorrhée démagogique de hauts-fonctionnaires décalés, dingues et sourds : 

« … Rapprocher les élèves ça ne se fait pas partout, à Mayotte ça peut se faire…/… On a mis des outils en place pour que l’école puisse fonctionner ; modules de scolarisation. Remettre du respect de la solidarité c’est un premier temps, un temps d’accueil… »

« Trois élèves qui entrent à Sciences-Po… » (Idée émise que pour 1000 ce n’est  peut-être pas autant en métropole…)

Pour l’engorgement en fac à cause de l’année compromise et des bacheliers qui arrivent : une partie des 140 postes créés cette année sera gardée.

Et surtout toujours laisser penser que les parents qui contestent et protestent contre le fonctionnement de l’école à Mayotte ne la défendraient pas tandis qu’eux, eux qui embrouillent, la font trébucher avec des réformes « à la merde à la con » et ne se remettent jamais en question, ne seraient en rien responsables. Toujours à ne parler que de ce qu’ils ont fait et non du retard contre lequel ils manquent de volonté.

Encore heureux de ne pas entendre Giraud dans le prolongement des propos indignes de Costantini, la vice-recteur, excusant le sureffectif des classes, possible ici parce que les enfants de Mayotte sont doux et gentils. La même arguant même que la réforme des rythmes ne gêne en rien puisque dans les familles plus élargies ici, il y aurait toujours un tonton ou une mémé pour assurer les navettes entre les heures de classe et de pause méridienne (les sources ont fait l’objet d’articles antérieurs sur cette page même dont le dernier en date : 

https://www.facebook.com/MayotteEnDanger/posts/2147281128617244).

Enfin n’oublions pas la déconsidération de leur part pour les parents de Mayotte, la provocation même dans l’annonce de chiffres biaisés laissant croire que les établissements scolaires auraient à peu près fonctionné malgré les barrages. Voudraient-ils laisser entendre que la révolte contre l’insécurité et les injustices ne serait pas légitime qu’elle ne parlerait pas autrement. 

La vie du pays est aussi à l’école mais plutôt que de conditionner nos jeunes têtes au consumérisme (laissons les enfants en dehors des problèmes des adultes qu’elle disait…), cultivons l’esprit de la Liberté guidant le peuple avec ce garçon devant mourir sur sa barricade, honoré par Hugo qui lui trouva un prénom, Gavroche…