lundi 22 février 2016

FERME LA ! TU ES GUEDZÉ, FADA, ADALA (1) ! T’ES PAS NORMAL ! / Mayotte, France en Danger !


Lundi 22 février 2016. 111 heures ! Ce n’est pas normal... de les compter ! Ce n’est pas normal de ne pas être bercé par le doux bruit du gros diesel ! Ce n’est pas normal d’avoir idée de porter plainte... ils ont tant à faire, les gendarmes avec les barques d'Anjouan, les caillassages, les kalachs confisquées, les barrages de protestation, et maintenant le cadavre en morceaux ! Ce n’est pas normal d’en vouloir aux institutions allogènes pour cette musique de fond tropicalisée, une saine concurrence, enfin, aux coqs, oiseaux et muezzins du matin ! Ce n’est pas normal de ne jamais être content !

La normalité, ce sont les voisins qui ne disent rien, rétamés à force de partir aux aurores pour cause d’embouteillages. Au moins cela permet d’éviter les nids d’autruche où même les bus se plantent ! Faut rigoler, comme le chantait Henri Salvador, avant que ça nous tombe sur la gueule ! Positive ! Fais comme eux ! Sois normal mzungu tabia mbovu (Blanc mal lêché) !

Faut arrêter de râler ! Parce qu’il est normal d’alimenter les élèves en électricité (comme les électrons, les neurones ne s’excitent que branchés !)... et le week-end, ce n’est certainement pas pour la clim et les langoustes dans le congélo du proviseur (il ne reçoit pas de glacière de Mada, lui, peut-être...)... Attention de ne pas donner dans le racisme ! C’est un générateur électrique solidaire qui maintient, 24h/24, le champ magnétique si bénéfique à l’intellect de la jeunesse mahoraise ! Faut pas perdre le Nord ! Sont-ils déboussolés, les élus, les hauts fonctionnaires ? Fais pareil, profite aussi !
Il compte tant, ce lycée, phare de culture, de savoir, qu’il est normal de ne rien savoir, ou si peu (dont les perfs au bac...), sur ce relais générationnel de syncrétisme universel... Il est normal de compter seulement deux pelés, trois tondus sur les communautés d’anciens élèves peut-être encore à l’ère du tam-tam... 1500 élèves à peine, un effet de seuil sûrement qui les maintiendrait dans la discrétion sinon le silence, sans que l’on sache si c’est par satisfaction, résignation, soumission ou indifférence.
De la part des enseignants, on comprend encore : ils sont 150 mais qui se tiennent cois, à carreau, muselés qu’ils sont par la dérive caporaliste des institutions ! Regardez ce maître de faculté, en métropole qui plus est, mis à pied pour avoir osé écrire sur son espace internet privé, à propos des « blancos » que Vals (avant qu’il ne fasse don de sa personne à la France sauce hollandaise) trouvait trop peu nombreux sur le marché d’Evry ! Autant poster sur les week-ends à la plage, les makis, l’exotisme du lagon ou les randonnées encadrées par la maréechaussée. Autant twiter sur Mayotte qui n’est pas à niveau, sur les primes qui s’y maintiennent, elles, comme la vie chère pas perdue pour tout le monde... Autant facebooker sous pseudo sur les cambrioleurs agressifs qui oppriment des "expatriés" autoproclamés ...

Est-ce normal, après tout ça, que tant de monde veuille partir (même des appâtés !) avec personne pour venir ? Attractivité qu’ils disent ! Sauf que toutes les mouches et pas qu’à miel, on ne les attire pas avec de l’acide...

(1) que des synonymes !

samedi 20 février 2016

L'INSOMNIAQUE DU VAL / Mayotte, France en danger

Vendredi 19 février 2016, 16 heures. Depuis 48 heures et suite à une panne d’électricité de 4 heures (heureux tropiques !), le lycée de Sada tourne grâce à son groupe électrogène ??? On dirait un avion, à hélice mais un bimoteur ! Tout le quartier de Doujani attend avec impatience qu'il atterrisse !!!

Mais un communiqué aux médias qui m’a échappé tant je veux voir le mal de leur part, a dû informer de la situation... Il serait étonnant que des fonctionnaires si consciencieux pour le bien des enfants, au service des Mahorais, si peu carriéristes et intéressés par les primes, ne s'en soient pas excusés quelque part...

Samedi 20 février 2016, 8 heures. Ce matin, au lycée de Sada, alors que le groupe électrogène pétarade depuis plus de 60 heures déjà... (allez savoir pour quelle raison inavouable !), le professeur de français a demandé aux littéraires d’adapter un célèbre poème de Rimbaud à la situation... pardon Arthur...  

L’insomniaque du val.

C’est un trou de masures où ronfle l’électrogène
Accrochant tout le temps aux oreilles des gens
Son bruit. Où le diesel de son infernal sans-gêne
Remplit. C’est un petit val farci de polluants.

Un quidam jeune, ou vieux, métis ou blanc et noir
Vivant sur le coteau et même la baie en face
Veille. Il a mis la télé pour conjurer le soir
Vidé, à force, par les décibels qui menacent.

Le lycée en question, en porteur de culture
Impose son pétard ; le reste il n’en a cure !
Son électricité est son problème à lui !

Et comme les colons qui vinrent à Mayotte, 
Il se croit tout permis et jure qu’il décrotte
Alors que c’est pour sa clim et le frichti, ce bruit !

PS : pour ceux qui préfèrent les images, demain, si le joint de culasse tient, nous partirons en reportage...