Lundi de Pâques. Si à Coursan on fait « Pâquette(s) », à Fleury, comme dans bien d’autres localités de l’Aude, on fête Saint Loup. Nul besoin de couvrir ce saint que je ne saurais voir, les Loup canonisés ne manquent pas sauf que pas un seul ne marque le lundi de Pâques. Vous avez vu aujourd'hui, encore ce temps gris avec la fraîcheur du marinas ! Du marin, de l'humidité froide depuis un mois ! Au moins les confinés ne seront-ils pas tentés par un matin lumineux.
Aux
temps heureux et insouciants, la Saint-Loup était l’occasion de faire
un grand pique-nique avec
l’omelette ou les œufs de Pâques à l’honneur. Les familles, les groupes
de jeunes s’égayaient dans la garrigue, les prés, la plage ou les pins
au
bout de la barre de Périmont. Du riz froid en salade composée pour la
première fois de ma vie. Mais c'était en famille, au début des années
60. A la fin de cette même décennie, toujours à Saint-Pierre-la-Mer, ma
Saint-Loup nous fit naviguer sur le radeau des copains d'abord mais pas
en adolescents si peinards que cela.
Georges de Narbonne, Antoine d’Ouveillan sont venus, à mobylette, se calant sur ma vitesse, à vélo. Au menu, aucun souvenir. Par contre, pour l'amitié, le plaisir de rire ensemble, la déconne d'ados retardés, une journée inoubliable ! Un ciel bleu, du soleil, un petit Cers un peu frais mais rien que de plus normal début avril. La plage est toute encombrée de ces bois flottés que l’Aude a charriés. D'où l'idée de génie du radeau !
Georges de Narbonne, Antoine d’Ouveillan sont venus, à mobylette, se calant sur ma vitesse, à vélo. Au menu, aucun souvenir. Par contre, pour l'amitié, le plaisir de rire ensemble, la déconne d'ados retardés, une journée inoubliable ! Un ciel bleu, du soleil, un petit Cers un peu frais mais rien que de plus normal début avril. La plage est toute encombrée de ces bois flottés que l’Aude a charriés. D'où l'idée de génie du radeau !
Une corde, quelques
mailles d’un filet déchiré, un bidon en fer à l’origine plein d’huile
d’olive, un tonneau que les flots ont échoué, à fourrer sous une structure, providence de robinsons sur le sable.
Mise
à l'eau. C'est instable. Du mieux grâce à une branche en guise de
partègue (perche, gaffe). Avec l'équilibre, Georges et Antoine lèvent l'ancre, lèvent
les bras, s'agitent, rient de manquer tomber, se rattrapent. Moi au bord, je fais
Tarzan, je les salue, les encourage. Une gaffe part à l'eau à force de
faire les andouilles. On rit encore mais vite je crie qu'il faut
revenir, que le nord pousse vers le large. Les zigomars qui rient toujours ricanent quand ils réalisent. Antoine se jette à l'eau. Georges craint et plus
cabochard essaie de jouer de sa partègue. En vain et pas longtemps ! Ce serait fou de ne
pas rejoindre le bord. Ils n'avaient plus pied déjà !
Naufragés,
nos marins partis pour des courses lointaines. Rieurs pour rester
dignes, rigolards même de devoir tenir d'une main le slip kangourou qui
pendouille presque jusqu'au genou ! Le fou rire pousse les rescapés à se
venger et je me retrouve à la baille ! De quoi s'en taper le ventre !
Retour
au calme tels des cormorans séchant leurs plumes. Au loin le radeau
joue à cache-cache avec l'onde marine avant de disparaître dans le bleu
soutenu du Golfe du Lion.
Merci Saint-Loup, patron des franches rigolades. Merci d'être bien solidaire et de nous donner la pluie en ce 13 avril 2020 !