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jeudi 13 décembre 2018

FRANCE DES CAPRICIEUX, DES JOURNALEUX SERVILES, DES CHIFFRES INTERPRÉTÉS ET DES TUYAUX PERCÉS ! / Gilets Jaunes !

2018-12-01 manif-GJ-Belfort photo Thomas Bresson Wikimedia Commons
Faut réformer ! Faut réformer ! Trop nantis les Français, le pays où les dépenses sociales sont hors proportion ! Que nous serinent-ils ? Il n’est qu’à lire le World Happiness Report pour constater que nos dépenses faramineuses, le « pognon de dingue » de l’arrogant monarque Emmanuel Ier, ne donne que de médiocres résultats à l’image du classement PISA, plus connu, sur le suivi des acquis des élèves et dévoilant, lui, un bilan toujours aussi peu reluisant pour notre pays entre la 19ème et 26ème place et plutôt en stagnation depuis 20 ans.

Ce classement tient compte du Pib par habitant, des soutiens sociaux, de l’espérance de vie, de la liberté sociale, de la générosité, de l’absence de corruption.

* La Finlande se classe en tête (7632 = base 100).
* 13 pays européens sont dans les 20 premiers.
* La France n’est que 16ème en Europe (23ème mondiale) ind. 85.02 soit 15 % de moins que la Finlande.
https://en.wikipedia.org/wiki/World_Happiness_Report

Ah ces Anglo-saxons, ils ne nous passent rien !   

Et qui répercutait ce bilan morose ? BFMTV ! (dans les premiers sites mentionnés par le moteur de recherche mais seulement pour 2016).
Propagande / Pixabay.

* BFM chaîne de l’intox, de la désinformation, de la « propaganda », en tant que tireurs de ficelles de la marionnette Macron qu’elle a contribué à faire adouber et dont elle n’attend que des retours sur investissements…

* BFM qui bave son fiel sur l’inquiétant climat complotiste soi-disant entretenu par les Gilets…

*BFM qui tombe le masque avec une Ruth Elkrief assimilant les Gilets Jaunes (et sur quel ton péremptoire !) aux groupes de droite et aux ligues d’extrême droite qui manifestèrent contre les députés le 6 février 1934 ! Que n’en-a-t-elle conclu avec la chute du gouvernement Philippe à l’instar du gouvernement Daladier qui tomba alors dès le lendemain !

*BFM se délectait de taper sur Hollande en 2016 :
    
« Salaires, coût de la vie, la France très mal classée en Europe » 2016
https://bfmbusiness.bfmtv.com/monde/salaires-cout-de-la-vie-la-france-est-tres-mal-classee-en-europe-970323.html

« Les 31 pays où l’on vit plus heureux qu’en France » 2016
https://bfmbusiness.bfmtv.com/monde/decouvrez-les-31-pays-ou-l-on-vit-plus-heureux-qu-en-france-959943.html  

On attend un suivi de BFM sur les progrès de la France, sur un mieux-vivre imputable à l’ère Macron et puisque Ruth Elkrief aime tant les Gilets Jaunes, qu’elle compare l’impossibilité de manifester avec des lunettes de protection à la possibilité d’entrer sur le marché de Noël de Strasbourg avec une arme à feu !

Jean-Michel Apathie, le mister Hyde de Jean Lassalle, et qui ne partage avec le chantre des Pyrénées que le fait de ne pas déshonorer son accent (n’est-ce pas M.S. Lacarrau de l’Aveyron et de Perpignan ?) les aime, les Gilets Jaunes tour à tour moqués « un vaste bazar » ou accusés de toutes les violences ! A contrario, il loue les choix politiques de la France, le choix de l’euro qui a garanti aux retraités de ne pas sombrer dans la mouise, ce qui à ses dires, serait inévitablement advenu avec le Franc ! Il l’expliquait dernièrement et il n’y a eu personne pour rétorquer qu’entre 1990 et 2001, le Franc ne fit pas plus mal que l’Euro entre 2002 et 2014, sur 11 années :

http://france-inflation.com/prix_du_pain_depuis_1900_en_france.php
http://france-inflation.com/prix_depuis_1900_en_france.php

* la baguette de pain passa de  0,48 à 0,66 (équivalent euro) puis de 0.68 à 0.87 avec l’euro . (=)
* le lait passé de 0,82 à 0,93 (11 cts) puis de 0,93 à 1,24 (31 cts). FRANC devant.
Pour le bœuf, le beurre, l’huile d’arachide, les œufs, le vin, l’essence, le FRANC l’emporte encore… avec l’EURO il n’y a que le prix du sucre qui est resté stable.

Pardon pour la parenthèse mais on peut ajouter pour un Aphatie qui se la pète à 1200 euros la diatribe, et cela rejoindra les classements évoqués, que la petite République Tchèque (je connais un peu) où la vie est 55 % moins chère fait aussi bien que la France au classement PISA et la devance pour les pays où il fait mieux vivre (21ème mondiale / 14ème en Europe /  ind. 87,93 soit 12 % de moins que la Finlande, première).
La République Tchèque entrée dans l’Europe en 2004, petit pays de 10 millions d’habitants n’a pas décidé d’une date butoir pour adhérer à l’Euro… il faut dire que la Couronne Tchèque s’est appréciée de 20 % en gros depuis 2004…par rapport à l’Euro. L’Euro, un géant aux pieds d’argile, ou victime de la concurrence déloyale d’une monnaie liliputienne ? On attend des explications d’Apathie qui se la pète, grand laudateur de la monnaie européenne !    

Pixabay.
Morale de l’histoire : si le « pognon de dingue » est bel et bien employé pour le social, sont-ce les gouvernants successifs qui sont incapables de bien gérer ? Ou, dans le cas d’une adduction d’eau vétuste, sont-ce les tuyaux qui sont percés ? Dans les deux cas, nos responsables, bien coupables devraient être révocables ! A cette fin il faut institutionnaliser en priorité le Referendum d’Initiative Citoyenne ».

http://www.article3.fr/actions/petition-pour-l-instauration-du-referendum-d-initiative-citoyenne-en-france?fbclid=IwAR2MZeslSRDyTUHM6G4LOmH17tc8YphMioq5ZPZDNWpDkKnCWhItTnHbRE

« … Ah ! qu’il vienne enfin le temps des cerises… » https://www.youtube.com/watch?v=88dinRZc978

vendredi 2 novembre 2018

A QUELLES & DANS QUELLES CONDITIONS DE TRAVAIL ET DE LOGEMENT ?



Les photos proviennent du fonds André Cros aux archives Municipales de Toulouse. A ce propos, voir le précédent article sur les travailleurs temporaires espagnols : VENDEMIOS… VENDIMIAS, vendimiadores / Les vendangeurs espagnols. 



A QUELLES CONDITIONS viennent-ils, ces vendangeurs ?
Un migrant, temporaire ou définitif, accédant à un autre pays, subvient mieux à ses besoins mais gagne moins que les nationaux si les montants légaux horaires ne donnent pas à s’appliquer, en cas de travail dissimulé notamment. 

En 1966 le salaire est de 3,5 Francs de l’heure avec 3 litres de vin pour les travaux d’hommes (soit 36,34 euros de 2017 + 3,60 € de vin sur la base du vrac à la coopérative) et de 2,75 Francs pour un travail de femme avec 2 l de vin (soit 28,55€ + 2,40€ de vin). Pour info, le kilo de pain est à 0,76F soit 0.99 € de 2017.  

En 2018, avec 30 % de plus par rapport à l’Espagne (9,88 €/h au lieu de 6,54 €) et des heures supplémentaires mieux payées, le travail en France reste intéressant.

1966 – 2018, difficile de comparer l’INSEE étant complètement à la botte du pouvoir… Juste pour nous donner à réfléchir… un comparateur d’inflation dit crument que les 78,80 € de 2018 ne correspondent qu’à 9 € de 1966… Les vendangeurs d’aujourd’hui seraient 4 fois moins payés qu’en 1966 ? N’en faisons pas une vérité même si la tendance est plausible avec la mondialisation, la planète se déclinant seulement par le fric qu’elle rapporte, qu’elle rapportait plutôt puisque nous avons entamé le capital début août cette année et que ce sera en juillet en 2019…   

Bénéficiant de salaires encadrés par la loi, une majorité satisfaite de vendangeurs passant les Pyrénées souhaite revenir travailler dans les vignobles français, d’après le syndicat UGT FICA. Mais combien viennent encore sans la protection apportée par des contrats en bonne et due forme ? En 1998, cette main-d’œuvre représentait encore le tiers des effectifs : sans contrat, sans Sécurité sociale, exclus des congés payés, ils se retrouvaient, qui plus est, sous-payés par des patrons malhonnêtes et sans scrupules ! La façon de les loger participe aussi des conditions qui leur sont faites. 



DANS QUELLES CONDITIONS SONT-ILS HÉBERGÉS ? 
Dans les années soixante, comme pour nous, une ampoule électrique blafarde et l’eau froide au robinet étaient la norme. Beaucoup se lavaient au puits et allaient chercher l’eau potable aux fontaines publiques.  

Dans Le Carignan j’avais noté  « Les vendangeurs, parfois logés à la rude, dans la paille », ce qui était le cas pour ceux de notre voisin d’alors, par ailleurs un brave homme.
Dans Caboujolette, mon père avait précisé :
« … Ce jour-là, le voisin préparait la paille pour ses vendangeurs. Il la montait à l’étage, portaillère grande ouverte. J’ai raconté cela à mon père (mon grand-père donc), qui l’a vivement critiqué :
« Traton lo mounde como de bèstios. Nosautris b’avem pas jamai fait. Los vendemiaires cochabon à l’ostal e manjabon amé nosautris. » (« Ils traitent les gens comme des bêtes. Nous autres, n’avons jamais fait ça. Les vendangeurs dormaient à la maison et mangeaient avec nous. »)
 Quand on se conduit comme il faut, on peut demander du bon travail… »



A Fontcouverte, chez le docteur Lignières (2013), des petites maisons individuelles jouxtent le château et chaque semaine, la patronne leur fournit un surplus de nourriture : riz, pommes de terre mais aussi poisson et viande…

A Rivesaltes, en 2014, un propriétaire souligne les complications contractuelles qui l’obligent, pour se protéger, à mentionner sur le contrat qu’il est interdit de vendanger pieds nus et de dormir à l’ombre sous le tracteur, et même qu’il ne faut pas mettre ses doigts entre les lames du sécateur. Il ajoute qu’aujourd’hui, si on logeait les vendangeurs comme dans les années 60, ce serait pour finir au tribunal tant les conditions devenues excessives contreviennent à de nombreux articles du Code du Travail ! Il finit en disant que tout doit être désormais cadré et que parallèlement on a perdu le bonheur des vendanges, qu’on ne chante plus dans les vignes, qu’on ne caponne plus les filles qui ont oublié un raisin (un garçon que l’usage autorisait à embrasser, lui barbouillait le visage avec la grappe qui devait compter un nombre minimum de grains !).

Le puissant syndicat UGT FICA conclut en définitive en critiquant l’agriculture en Espagne où des conditions indignes « étaient » faites aux travailleurs ! Aucun respect des conventions collectives, avec des contrats non valables, trop d’heures au rabais et certainement pire encore concernant la main-d’œuvre clandestine.
Nos vendangeurs viennent d’Espagne alors qu’à l’époque de Zapatero premier ministre (vers 2010), c’étaient des Bulgares et des Roumains qui récoltaient en Castilla la Mancha, dans ce qui est désormais considéré comme le plus grand vignoble du monde.  Grâce à Zapatero justement, des amendes sont tombées contre les gros propriétaires, ces caciques influents, ces exploiteurs continuant à recruter leur personnel au noir le matin sur la plaza, laissant les indociles sur le carreau dans un même mépris cynique que celui perpétué par la clique franquiste  !