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dimanche 9 juin 2019

DIMANCHE DE PENTECÔTE / Fleury-d'Aude en Languedoc.

Que fête-t-on pour Pentecôte avec en prime un lundi férié sinon les cinquante jours passés depuis Pâques ? 


Pourtant, voudrait-on effacer la religion du passé, de l'Histoire, comment ne pas ressentir le liant communautaire des villageois ? Le son des cloches par-dessus les maisons, les toits regroupés autour de l'église  me l'ont dit ce matin avec les martinets revenus plus nombreux, me semble-t-il, cette année...   

"PER PENTECOSTO, LAS GUINOS GOUSTO !" / Goûte les guines !

C'est mamé Joséphine, mon arrière-grand-mère qui aimait rappeler ce reprouverbis, ce proverbe qu'il faut apprécier dans l'esprit et non à la lettre ! 

"PER PENTECOSTO, LAS GUINOS GOUSTO !" 

Encore faut-il qu'elles soient mûres les guines qui se plaisent tant sur les berges de l'Aude, la rivière ! Or le dimanche de Pentecôte dépend  de celui de Pâques défini en 325 par le Concile de Nicée  en tant que 14ème jour de la lune atteignant cet âge le 21 mars ou immédiatement après ! 

A vos calculs, à vos calendriers ! 
La nouvelle lune du 6 mars à 16 h 04 en est à son 14ème jour le 20 du mois... ce serait donc celle du 5 avril à 8 h 50 qui donnerait le 19 avril avec le 21 le dimanche de Pâques... 

Pentecôte le 7ème dimanche suivant Pâques nous amène en ce jour du 9 juin. Mais où trouver les guiniers ? La plaine, c'est déjà une balade... Une possibilité aussi au phare, en haut de Font-Laurier, un phare pour les avions du temps de l'aéropostale des années 20 ! Mermoz, Guillaumet, Saint-Exupéry ! Et puis il y a le cimetière, le nouveau, avec un guinier sur le talus dominant l'entrée est. Il suffit d'un coup de vélo... même si ce mois de juin est loin d'être idéal...




     
 "PER PENTECOSTO, LAS GUINOS GOUSTO !" le dicton qu'aimait partager mamé Joséphine ne serait donc valable que lorsque la date de Pentecôte vient assez tard, fin mai si le temps et les températures y consentent, sinon début juin comme cette année. 

Avec les guines, c'est avant tout ce chaînage qui nous lie à nos chers disparus, qui réconforte, console et permet d'élargir au-delà de sa propre personne sur le sens supposé de la vie.  

Mamé Joséphine avait fait construire une pièce dans sa remise, une pièce à vivre simple, avec une cheminée et au fond une alcôve en guise de chambre, mais bien exposée au sud. Papa a fait mettre l'eau et l'électricité et nous nous y sommes réfugiés, de l'automne 1956 au printemps 57, quand, chez mon grand-père, la promiscuité a rendu la première famille installée chez les parents, agressive et moins solidaire. Qui plus est, ma tante venait même voler ouvertement les souches pour se chauffer que nous avions achetées à Gleizes...  Prescription ? Jamais ! 

Mais sans se laisser aller à de la violence en retour... car même si les mots restent des armes toujours affûtées, il faut s'attacher à cultiver le positif des souvenirs, à parler encore de ceux qui ne sont plus tant que leur mémoire demeure vive et à transmettre même si quelques facettes de leurs personnes sont blâmables... 

Joséphine Hortala (1974-1958), née Palazy, était veuve à son décès depuis cinquante ans. Alors, plutôt son sourire sur le bon temps des guines. Après celui des cerises vermeilles, des guines vermillon virant au carmin... Le premier mai 1989, sur les stands de la fête au stade de l’Étang, papa a photographié un tableau avec ces couleurs entre l'orangé et l'incarnat qui font qu'on ne confond pas les cerises et les guines...



Virginie a peint. Je ne sais rien de plus que le prénom de l'auteure. Tous mes mercis et mon émotion.