Sur les hauteurs de la Clape, Notre-Dame-des-Auzils* se situe sur le Roc Saint-Salvayre. Traditionnellement, les jeunes filles du coin jetaient un caillou au fond de la grotte du saint, juste en dessous, en clamant :
"San Salvaïré, douno mé un fringaïré ou te fici un pic sul nic !" (Saint Salvayre, donne-moi un amoureux ou je te fous un coup sur le nez).
Mais le site est connu pour être l'objet d'un pèlerinage pour les marins qui périrent en mer, les lundis de Pâques, de Pentecôte (1) et le premier dimanche de septembre.**
Mentionnée dès 1223, la chapelle dont le nom viendrait d'Auxilium le bon secours, est peut-être un ermitage pour l'accueil des voyageurs. A gauche de la montée vers l'édifice, un "jardin de l'ermite" est indiqué. Dans Vin Nouveau, Jean Camp qui tient à ce qu'il soit rendu grâces après le dîner, invite Frère Marie au repas de la sarde (nous avons parlé de ce repas marquant la fin des vendanges dans un article récent) (2).
"... Frère Marie ne veut déplaire à personne. Il boit pour répondre au brinde de son hôte [...] Des bribes de cantiques lui montent aux lèvres. Il les chantonne en dodelinant de la tête, souriant à Elida, l'effrontée, qui a mis son bras nu sur sa manche de bure et minaude si près de lui qu'il est tout parfumé de sa chaleur et de sa jeunesse." Vin Nouveau, Jan Camp, 1928.
* dans son "Itinéraire en Terre d'Aude", Jean Girou écrit "Aouzils"
** source "Canton de Coursan" Francis Poudou et les habitants / Vilatges al Pais 2005.
*** source d'exception http://www.maclape.com/articles/auzils/timeline.html et, concernant les cénotaphes, une approche fouillée bien que technique http://www.maclape.com/articles/auzils/ceno.html
**** source bien documentée https://golfesclairs.wordpress.com/2016/01/30/retour-sur-les-naufrages-du-28-fevrier-1797-ou-32-marins-pecheurs-disparaissent-en-mer/
(1) Celui de Pentecôte commémorait la fin de l'épidémie de choléra de 1835.
(2) concernant les jeunes filles qui veulent un mari, Jan Camp écrit qu'elles s'agenouillent devant la dalle représentant le saint et que c'est en se relevant qu'elles cognent de la tête une pierre en saillie pour déclamer l'incantation rituelle. A propos de l'ermite, il dit : "... voici la fosse que frère Marie creuse chaque jour un peu plus et où il veut reposer après sa mort..."
(3) pour les ex-voto voir https://www.ex-voto-marins.net/pages/lesphotos11.htm
(4) dont, en Méditerranée, les sous-marins qui ne sont pas remontés : la Sibylle (1952), la Minerve (1968), l'Eurydice (1970).
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