Chaleur. Samedi 28 juillet 16 h. La canicule retient au bord
de la mer.
17h 10. Béziers. Une bouteille de propane pour le frigo, la
cuisine… Le gas-oil à 1,45€… dont combien de taxes ? 58,62 % TVA comprise
en 2017 et ce n’est rien comparé aux tarifs des autoroutes où les compagnies
privées qui rackettent vont amortir en trois ans le prix payé à l’Etat tout en
laissant les réparations à la charge des régions donc des éleccicons (acronyme
d’électeur-citoyen-contribuable). Ne
parlons pas de l’hypocrite 80 à l’heure toujours pour que la vache à lait
crache plus abondamment au bassinet des riches qui abusent…
Ce ne sont que des pensées parce que mon dernier dirait que
ça coupe l’envie d’évasion. Après ça, l’appel de la route. Alors, si pression
il y a, que ce ne soit que celle des pneus !
Nous ferons quelques courses à Pézenas… On clignote vers le
parking : mince, des barrières, le magasin est fermé pour travaux et ce
serait contre-productif d’en informer sur le panneau publicitaire à l’entrée de
la ville ! Tout est calculé sur la planète fric !
Pézenas depuis le sud-est Wikimedia Commons Author Christian Ferrer |
Pézenas. Retour aux sources. J’ai déjà évoqué mes années ici,
de dix à douze ans, du CM2 à la classe de cinquième.
La route vers Castelnau d’où
venait un camarade aussi sérieux que brillant, dont les parents ne parlaient qu’espagnol.
Cette niche à la vierge, difficile à remarquer sur une placette, qui me reste à
cause du brassard sur mon bras droit de communiant, perturbé par une élévation
mystique retenue par des tentations plus terre à terre.
En face de la rue
Conti, plus qu’un local indéterminé à la place de la petite épicerie où j’achetais
en cachette des tubes de crème de marron.
Le bar et le jeu de longue, une
variante à la lyonnaise et à la pétanque, de l’autre côté de la rue des
Calquières Basses du temps du tannage des peaux. Le fronton de pelote en
contrebas de la promenade aux platanes, formidable protection contre les
colères de la Peyne.
Pézenas Monument à Molière Wikimedia Commons Author Christian Ferrer |
La grande place où se jouaient jadis les parties de
tambourin n’est plus qu’un parking. Enfin, tout me parle dans cette ville qui n’est
plus la même mais que j’aime toujours. Là le petit jardin public avec le buste
mortuaire d'un Molière accompagné d’une soubrette de comédie trop vivante. A côté l’ancienne école des filles avec ses airs
Napoléon III resté à la République. En face, toujours le marchand de cycles… Quel
grand jour celui du vélo en cadeau, un Peugeot, routier et lourd, bleu roi…
Après le pont, la maison de monsieur Cros, le professeur de français qui nous offrit le gîte un moment. En
vis-à-vis la station d’essence qui servit de QG lors de ma fugue pour deux
zéros en allemand.
Plus bas, au niveau du raccourci vers le pont sur l’Hérault,
le grand jardin d’Alain qui nous invitait à des parties de Monopoly. Le pauvre
devait mourir avec son père dans un accident de la route : ils allaient à
un enterrement…
Le stade des violets qui
venaient de perdre la finale de troisième division quand nous sommes arrivés. La
route qui y mène continue jusqu’à la campagne du docteur Rolland où nous avons
loué un temps.
Après le passage à niveau,
la Grange des Prés. Une plantation de mûriers, certainement du temps des vers à
soie, descendait jadis jusqu’au fleuve (aujourd’hui coupée par l’autoroute).
Sur l’accès à ce domaine, presque un château cette Grange des Prés, le parrain
de papa, parti de nos garrigues parce qu’une trop grande consommation de gibier
mettait sa vie en danger, se tua en tombant de bicyclette sur la bouteille
cassée qu’il transportait, du vin de la buvette à laquelle il avait droit.
40 kilomètres à peine sur la route de la Tchéco. A ce
rythme, on n’est pas encore arrivés !
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