Dix petits jours pour une rapide migration au pays de maman,
là où tant d’êtres chers désormais reposent, à l'âge où il est de plus en plus vain de
se raccrocher aux édifications des humains, des châteaux de
cartes qui se défont et se succèdent.
Depuis la retenue d'Holoubkov, prise vers l'Est, la forêt. |
Encore qu’avec la géographie des cours d’eau et des monts,
il reste la grande forêt. Même si sa temporalité, l’inversion entre les jeunes
plantations et les vieilles futaies arrive à matérialiser l’inéluctable fuite du
temps, l’être peut s’y situer entre les générations en amont et celles qui, par le futur,
peut-être continueront à se nourrir aux mêmes racines.
Au-delà des considérations qui précèdent, heureusement qu’à
l’opposé de la légèreté propre aux pérégrinations de loisir, demeure, dans le
prolongement sempiternel des migrations humaines pour la perpétuation de
l’espèce, le voyage retour vers ceux qui sont restés. Les mots d’Andrée Chedid
(1920-2011) entre un petit qui part à jamais et son grand-père qui reste, marquent pour
toujours ces déchirements familiaux liés à l’émigrant quittant le quai :
« … Je te quitte, dit l’enfant retenant ses larmes.
- Tu m’emportes, dit le vieux… » L'enfant multiple 1989.
Alors, dans la mesure du possible, la priorité doit rester
aux vivants qu’il faut revoir. En avoir conscience et se soustraire à cet appel,
c’est se trahir.
Du samedi 28 juillet au mardi 7 août 2018, nous sommes donc
partis pour la « Tchéco » comme nous persistons à l’exprimer. Il
s’agit bien de l’ex Tchécoslovaquie désormais Tchéquie, République tchèque vers
où, tels des oiseaux, nous suivons plus ou moins, depuis 1957, malgré un fil de
l’Histoire subi car bien trop empreint de bêtise humaine, une même route
migratoire.
Tchéco Greater_coat_of_arms_of_Czechoslovakia_(1918-1938_and_1945-1961).svg Author SHazz |
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