Mayotte... son nom seul évoquait par le passé un paradis pas tout à fait perdu.
A présent, mieux vaut ne pas trop dire qu'on y va, à plus forte raison qu'on y revient.
"Mais qu'est-ce que tu vas foutre là-bas ?" dit celui qui a connu, qui en est revenu et qui sait combien l'atmosphère s'est dégradée sur l'île !
Le
toubib métro (il vaut mieux consulter tant qu'on est en terre
développée... c'est plus facile de mourir à Mayotte, île méprisée et abandonnée) a été encore plus direct. "La valise ou le cercueil !"
s'est-il bruyamment exprimé, référence à l'histoire algérienne de la
France qui n'en finit pas de nous miner... Il me parle de son collègue
rentré définitivement après avoir été menacé d'un tournevis sur la
gorge pour quelques euros... "Si la légion plie bagage, il ne vous restera plus qu'à partir avec !"
"Mais non ! dormez tranquilles braves gens, la France éternelle veille sur vous" mentent des autorités
aussi incapables qu'incompétentes... ce ne serait qu'un ressenti à
partir des plaintes ! Sauf que les gens ne les portent plus, les plaintes ! Allez donc
perdre du temps en faux-semblants, en paperasserie stérile et absurde
quand les voyous, libérés illico, souvent aussi clandestins que transparents, peuvent continuer à nuire presque en toute impunité !
Siège 15B je n'en dis rien à ma voisine mahoraise (elle a répondu "sterehi" [volontiers"] à mon "karibu" [bienvenue]). Vrai qu'elle est native puisqu'elle dit qu'à Mamoudzou elle a peur, que sa fille a pris des coups de marteau parce que mahoraise au milieu des Comoriennes à la rivière... Des coups et pas de lavandières pour ces lessives qui, entre parenthèses, polluent le peu d'eau encore disponible... Elle a peur parce qu'avec une montre et des nippes de marque, on peut vite se retrouver à poil. Son fils, heureusement costaud et pas poule mouillée, a réussi à mettre en fuite ses trois agresseurs... Siège 15C, le métro a résolu le problème du suréquipement inutile et des risques superflus : rien, même pas une télé petite ! Je le crois sur parole : ses jambes poilues sortant du short finissent sur des tongs... "Vazaha (Blanc) sac-à-dos" se moquent les Malgaches...
"Tu regrettes ?" m'a répondu
Michel, un local aussi meurtri par ce pourrissement causé pour l'essentiel par une FRANCE lourdement responsable. Oui Michel,
maintenant tu sais ce que ça fait, en 2018, de revenir à Mayotte...
Dommage pour le mont Choungui au loin, le lagon autour...
Deux heures et 1500 kilomètres plus loin, l'avion fait un tour pour se présenter nez au vent. Les "bacs à sable" de la piste, si importants sans quoi l'Europe interdisait tout trafic (encore un éclat de cette garce hypocrite devant laquelle on s'incline tant ses lâchetés et bassesses peuvent camoufler les turpitudes des classes dirigeantes, nomenklatura administrative et apparatchiks politiques confondus !) ne sont pas visibles. Le fait est que la limitation du trafic arrange bien le monopole d'Air Austral, pas gênée par une quelconque concurrence !
Regardez-le cet aéroport étriqué, coincé entre trois intégrismes, celui de la mosquée d'un côté, celui des écolos du lagon de l'autre, celui d'un État dévoyé par-dessus, encore et toujours pour les riches et faiseurs de flouze !
Quelle évolution en effet depuis des lustres ? Le néocolonialisme a mis ses pas dans les empreintes d'une France coloniale cramponnée au rocher si ça tourne mal. Petite-Terre a tout d'un camp retranché : la Légion, la Gendarmerie, l'usine de désalinisation, les réserves d'hydrocarbure, la télé-radio, le Préfet... pour ce qui me vient à l'esprit.
Petite-Terre, grand fourbi, fourmilière avec plus d'illégaux et d'étrangers que de citoyens menés qui plus est par des binationaux français pour la gamelle et comoriens pour toujours conspirer et cracher sur la main nourricière, bloqués qu'ils sont et parce que cela les arrange, sur la page coloniale.
Dans la rade amarrées, les vedettes bleu-blanc-rouge. Vaquez donc citoyens... Le gros, le Champlain, le patrouilleur doit garder le détroit, secrètement, aussi fantôme que le bien nommé Malin qu'il aurait théoriquement remplacé... Et pendant ce temps, l'équivalent d'un Aquarius de la rotation des sept-cents et quelques immigrants arrive tous les trois jours à Mayotte sans que les autorités n'en pipent mot ! Ce faux-jeton de Le Drian reste plein d'égards envers les grandes puissances...
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