En 1941, aidée financièrement par Gide suite au refus de Raymond, frère de Gaston, la famille Schiffrin se réfugiera à New-York. Après la guerre, Gaston et Raymond prendront la direction de la collection la Pléiade :
« Tous les sièges sont pris à la NRF. C’est Raymond Gallimard qui s’occupe lui-même de la Pléiade. Et comme en quittant la France, j’avais laissé soixante-quatre modèles, il ne reste plus qu’à les copier. [...] La Pléiade leur a rapporté et rapporte des millions – à moi, des nèfles ! Le coup est régulier. » J. Schiffrin / lettre à Gide / 1949. (1)
Comme pour les trafiquants du marché noir, l’occupation allemande verra les éditeurs autorisés s’enrichir indécemment (2), le rachat par Gallimard de Denoël en 1946 en atteste (3). Et la paix retrouvée, si Robert Brasillach, collaborateur de « Je suis partout » est exécuté, Gaston Gallimard qui l’a publié en 1941 ne sera pas inquiété. Mieux, il sera défendu bec et ongles par ces auteurs qui, en 1941, soucieux de leurs droits, de leurs projets, ont été soulagés de la réouverture de la maison. Les mêmes, en effet, en 1945, dont Sartre, opportuniste et Camus, plus sincère sur ses idéaux... (4)
« J’estime que tout blâme qui serait porté contre la maison gallimard atteindrait tous les écrivains qui faisaient partie de la résistance intellectuelle et qui se sont fait publier par lui...» JP Sartre. (4)
« (les écrivains) ne peuvent être désolidarisés de la maison d’édition qui les a imprimés. Tout jugement porté sur cette Maison est un jugement porté sur eux. Et personnellement, je me considérerais, ainsi que d’autres confrères plus connus, comme condamné par un semblable jugement. » A. Camus. (4)
« Tous les sièges sont pris à la NRF. C’est Raymond Gallimard qui s’occupe lui-même de la Pléiade. Et comme en quittant la France, j’avais laissé soixante-quatre modèles, il ne reste plus qu’à les copier. [...] La Pléiade leur a rapporté et rapporte des millions – à moi, des nèfles ! Le coup est régulier. » J. Schiffrin / lettre à Gide / 1949. (1)
Comme pour les trafiquants du marché noir, l’occupation allemande verra les éditeurs autorisés s’enrichir indécemment (2), le rachat par Gallimard de Denoël en 1946 en atteste (3). Et la paix retrouvée, si Robert Brasillach, collaborateur de « Je suis partout » est exécuté, Gaston Gallimard qui l’a publié en 1941 ne sera pas inquiété. Mieux, il sera défendu bec et ongles par ces auteurs qui, en 1941, soucieux de leurs droits, de leurs projets, ont été soulagés de la réouverture de la maison. Les mêmes, en effet, en 1945, dont Sartre, opportuniste et Camus, plus sincère sur ses idéaux... (4)
« J’estime que tout blâme qui serait porté contre la maison gallimard atteindrait tous les écrivains qui faisaient partie de la résistance intellectuelle et qui se sont fait publier par lui...» JP Sartre. (4)
« (les écrivains) ne peuvent être désolidarisés de la maison d’édition qui les a imprimés. Tout jugement porté sur cette Maison est un jugement porté sur eux. Et personnellement, je me considérerais, ainsi que d’autres confrères plus connus, comme condamné par un semblable jugement. » A. Camus. (4)
Pierre Assouline se demande dans quelle mesure ces soutiens auraient pesé si Drieu la Rochelle ne s’était pas suicidé (mars 1945), si Ramon Fernandez, militant communiste devenu collaborationniste et successeur de Drieu la Rochelle n’avait pas succombé à une crise cardiaque en août 1944. Ainsi, bien qu’inquiétée par un procès, la maison Gallimard put se décharger de ses péchés sur la NRF et n’eut pas de compte à rendre sur sa ligne éditoriale pendant l’occupation (4).
Jean Galtier-Boissière écrit que, contrairement à Grasset qui sera arrêté, Gallimard qui est un "gros malin" a su mener un double-jeu :
« ... Pas fou, le vieux ! A La Nouvelle revue Française, deux bureaux se faisaient face : le bureau de Drieu, membre dirigeant du parti Doriot, collabo sincère, directeur de la revue «N.R.F» pro-nazie, et celui de Jean Paulhan, résistant de la première heure et fondateur, avec Jacques Decour, du journal clandestin anti-boche Les Lettres françaises.»
Jean Galtier-Boissière / Mon Journal depuis la Libération / La Jeune Parque, Paris, 1945
« En ce temps-là, pour ne pas châtier les coupables,
on maltraitait les filles. On alla même jusqu’à les tondre.» En exergue au poème Comprenne qui voudra / Au rendez-vous allemand Paul Eluard 1944
et dans un texte publié dans Les letres françaises :
on maltraitait les filles. On alla même jusqu’à les tondre.» En exergue au poème Comprenne qui voudra / Au rendez-vous allemand Paul Eluard 1944
et dans un texte publié dans Les letres françaises :
«... Tandis que les bandits à face d'apôtre, les Pétain, Laval, Darnand, Déat, Doriot, Luchaire, etc, sont partis. Certains même, connaissant leur puissance,restent tranquillement chez eux, dans l'espoir de recommencer demain.»
A suivre : LA FRANCE RANCE DES GALLIMARD (II) MEGALOMANIE ET PERVERSION ESTHETIQUE
(1) Le 16 novembre 2011, la légion d’honneur sera décernée à André Schiffrin, une manière d’honorer surtout la mémoire de son père Jacques, décédé en 1950. Chez les Gallimard c’est Antoine qui a été promu au rang d’officier en 2009 (chevalier en 2001).
(2) cité par Pierre Assouline : http://www.ina.fr/video/RBC02040899 à propos de son livre « Gaston Gallimard / Un demi-siècle d’édition française » Paris, Balland – Éditions du Seuil, coll. Points – Biographie, [1984] 2001, 534 p.
Repris chez Gallimard en 2006 / collection Folio !
http://www.gallimard.fr/searchinternet/advanced?all_title=Pierre+Assouline&SearchAction=1&SearchAction=ok
(3) toujours d‘après Wikipedia, l’assassinat de Robert Denoël en décembre 1945 n’a jamais été élucidé.
(4) « L'Épuration des intellectuels » Pierre Assouline / Editions Complexe 1996.
Chaque homme a sa part d'ombre. Il n'empêche, certains restent grands !
photos autorisées wikipedia england et deutschland... (étrange) :
1. arrestation de résistants par des miliciens (juil 1944).
2. Commission d'épuration (été 1944).
3. Albert Camus.
A suivre : LA FRANCE RANCE DES GALLIMARD (II) MEGALOMANIE ET PERVERSION ESTHETIQUE
(1) Le 16 novembre 2011, la légion d’honneur sera décernée à André Schiffrin, une manière d’honorer surtout la mémoire de son père Jacques, décédé en 1950. Chez les Gallimard c’est Antoine qui a été promu au rang d’officier en 2009 (chevalier en 2001).
(2) cité par Pierre Assouline : http://www.ina.fr/video/RBC02040899 à propos de son livre « Gaston Gallimard / Un demi-siècle d’édition française » Paris, Balland – Éditions du Seuil, coll. Points – Biographie, [1984] 2001, 534 p.
Repris chez Gallimard en 2006 / collection Folio !
http://www.gallimard.fr/searchinternet/advanced?all_title=Pierre+Assouline&SearchAction=1&SearchAction=ok
(3) toujours d‘après Wikipedia, l’assassinat de Robert Denoël en décembre 1945 n’a jamais été élucidé.
(4) « L'Épuration des intellectuels » Pierre Assouline / Editions Complexe 1996.
Chaque homme a sa part d'ombre. Il n'empêche, certains restent grands !
photos autorisées wikipedia england et deutschland... (étrange) :
1. arrestation de résistants par des miliciens (juil 1944).
2. Commission d'épuration (été 1944).
3. Albert Camus.
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