Vendredi, il ne fallait pas
rater Thalassa... même si ce n'est plus la musique d'origine, même si trop
souvent les sujets ont un rapport plus ou moins distant avec la mer. Cette
fois, pas question de louper Sète et l’Étang de Thau, surtout que nous en
parlions voici peu.
La Lagune, le
bassin de Thau, peu importe comment on le nomme, se dévoile avec ce pêcheur de
Bouzigues qui rapporte des palourdes, des escargots pointus, des oursins, sans
trop plonger au même endroit de peur de signaler ses coins. "E hisso
!" comme il le dit lui-même ! Plus loin, il nous promène au rocher de
Roquerols, celui des "Copains
d'abord" "dans la grand mare des canards", chers à l'ami Georges.
La pêche encore avec Robert,
natif de la Pointe
Courte (Sète), qui affole les dorades autour des tables à
naissain. Il évoque son grand-père qui l'emmenait en nacelle ; il parle des
barques jadis nombreuses à manier l'arseilhère...
Mais l’Étang vit aussi avec
son siècle et s'il eut, comme Brassens, mauvaise réputation, c'est du passé
depuis que les sirènes veillent : oui, ces balises, ces bouées partout sur
le bassin, les ruisseaux qui affluent, les canaux, dotées de capteurs, prêtes à
détecter la moindre pollution. Les conchyliculteurs peuvent immerger leurs cordes. Est-ce pour
cela que la maison Tarbouriech a su élever une huître d'exception exportée
désormais en Chine, en Russie, en Thaïlande ? (1)
Avec Sète, "L'Île
singulière" de Valéry encore surnommée la "Venise
languedocienne" (2), le Pérignanais que je reste ne pouvait que vibrer en
entendant parler des lamparos, des catalanes du thon rouge et des poissons bleus, des baraquettes du
Mont-Saint-Clair, du temps des dimanches à la bonne franquette.
Sète où les vieux loups de
mer ravaudent encore les filets en chantant le bel canto parce qu'ils n'ont pas
oublié Cetara, la cité-mère, au sud de l'Italie. Dans les entrailles du
Théâtre de la Mer,
d'ailleurs, un peu comme là-bas, des grottes marines se visitent en barque.
Et puis, au levant, cette
Méditerranée qui est la nôtre, aux couleurs reconnaissables entre toutes, sous
son soleil à part...
Aussi, quand j'ai vu ce New-yorkais qui gobait des huîtres dans un restaurant du lido en disant
"Magnifique", je me suis instinctivement demandé ce que je fais moi,
si loin...
(1) et dire que sur la
pression des États-uniens qui ne l'autorisent pas chez eux (rien d'étonnant
quand on sait le sagan qu'ils font pour le Roquefort !), ce coquillage doit
être interdit aujourd'hui en Russie !
(2) Martigues, entre l’Étang de Berre et la mer, connue en tant que "Venise provençale" si chère à Vincent Scotto...
(2) Martigues, entre l’Étang de Berre et la mer, connue en tant que "Venise provençale" si chère à Vincent Scotto...
http://www.france3.fr/emissions/thalassa/diffusions/03-10-2014_260591
Photos autorisées : merci Wikimedia, merci flickr.
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