vendredi 26 août 2016

TOUR DE L’ÉTANG DE VENDRES (II) / ATTAGUS, CERCIUS, vers VÉNUS (avec le clin d’oeil d’Hibernatus) / Fleury en Languedoc.

Aude, n. f., fleuve de France, né dans le massif du Carlitte et qui rejoint la Méditerranée : 220 km. Elle passe à Quillan, Limoux et Carcassonne. 
Le Petit Larousse ne parle ni de Fleury ni des Cabanes. Tant mieux ! trop de monde l'été ! Et si le Petit Robert en parle au masculin, l’Aude, "la rivière" pour les locaux, "se jette" dans le Golfe du Lion par un estuaire qui, par le passé, a pu être la branche naturelle d’un delta fermé à l’époque par une digue romaine à hauteur de Sallèles (1).
Une écluse et une échelle à poissons permettent de passer le barrage anti-sel. Depuis le tablier, l’approche de la mer se fait solennelle : large, apaisé après le sursaut ultime imposé par les hommes, le fleuve n’est pas sans rappeler la force tranquille d’un naturel fougueux (2). 


Depuis au moins deux milliers d’années (3), "la rivière" qu’on rapproche à tort aussi de la Belle Aude, la fiancée de Roland, a tout d’un macho brutal. A choisir, disons plutôt "IL" pour ce celte appelé Atacos (4) puis Atax puis Attagus dans sa forme la plus latinisée (VIème siècle). Ses rives, avec les tamaris, les pontons, les bateaux, les pêcheurs, évoquent aussi Galabru et de Funès au Chichoulet, la campagne en face des Cabanes, dans le Petit Baigneur. Grâce au film, pour que ça fasse beau, le hameau, les bords de l’Aude avaient blanchi à la chaux leurs tons ternes et pas recherchés pour un rayonnement, méditerranéen certes, mais de carte postale.   


Au Grau de Vendres, jadis Grau de Fleury, après le nouveau port de plaisance, si la route borde les nombreux campings du bord de mer, un chemin dans la pinède (5) permet de rejoindre la tranquillité des bords de l’étang. Un affût pacifique permet d’observer les oiseaux ; une allemande et sa fille, venues aussi à vélo, sortent les jumelles et pointent une pièce d'eau visiblement désertée.
A vélo, pour éviter la fringale, il faut boire avant d’avoir soif et manger avant d’avoir faim. En dessert puis régulièrement, des dattes en guise de carburant. Énergivores que nous sommes alors que dans le désert, les bédouins tiennent deux jours avec quatre de ces fruits ! Quoique... à dix-huit ans, pour une fille, plus loin encore, sans rien dans le ventre je pédalais ! Une bordure de saladelles accompagne un gentil chemin sableux : ce sont ces fleurs et non les dattes qui me rappellent ces petits rendez-vous. Alors je fredonne « A Bicyclette », la si jolie chanson de Montand même si j’ai du mal à faire rimer Lysiane plutôt que Paulette... J'ai Louisette aussi mais c'était sur l'Orbieu...   


Le vent est frais mais à la rage du soleil, sur le coteau exposé, ils sont étranges, les trois, dont une femme, à soulever les pieds dans les friches épineuses... Pour quelle conjonction ? Et quelle conjoncture ? 

Imperceptiblement, nous sommes passés du milieu salin à l’eau douce sans rien remarquer du saumâtre. Les carabènes, l’églantier dont les gratte-culs ont déjà tourné à l’orangé, le gros peuplier blanc, vénérable, en témoignent. Au pied de l’arbre, à l’ombre, un banc public dit aussi combien cette promenade, depuis le village de Vendres, est appréciée.
   
(1) afin de détourner l’eau vers Narbo Martius, alors port romain accessible par l’étang lagunaire aujourd’hui de Bages et de Sigean. Son cours est celui du Canal de la Robine que des raisons aussi économiques ont fait déboucher par un passé récent à Port-la-Nouvelle (péniches jusqu’en 1970 en gros).
(2) le barrage anti-sel ferme avant tout le fond où l’eau salée, plus lourde, remonte surtout lorsque Cercius, le vent de terre d’ouest-nord-ouest, souffle, et de quelle manière !
(3) En ont parlé : Strabon géographe grec (vers - 64 / vers 21-25), Pline l’Ancien (23-79), Ptolémée (90-168).
(4) du gaulois "at-" = très, excès et "acu" = rapide, fougueux.
http://www.arbre-celtique.com/encyclopedie/atax-atacos-aude-808.htm 
(5) Nous y voyons notre premier apuput, une huppe fasciée. 

photos : 1, 3 personnelles août 2016
2. François Dedieu 1967.

dimanche 21 août 2016

LANGUES FOURCHUES ET VENIMEUSES ! / Mayotte, France en danger !

http://www.education.gouv.fr/cid206/les-langues-vivantes-etrangeres.html#%C3%80_l%27%C3%A9cole
http://www.education.gouv.fr/cid206/les-langues-vivantes-etrangeres.html#Au_coll%C3%A8ge

Si l’apprentissage de la LV étudiée à l’école se poursuit en sixième, pourquoi demander aux familles de choisir ladite langue vivante puisque ceux qui choisissent espagnol feront de l’anglais de toute façon !
Cet apprentissage devrait représenter 1,5 heure par semaine... Mais le sandwich de la pôôse méridienne sous le préau passe avant !

Sur la carte « école » des sites gouvernementaux :
Mayotte n’apparaît pas... les Comoriens ne sont pas les seuls à prétendre qu’elle ne serait pas française !
Ainsi, les 3800 écoles, soit 1000 de plus qu’aujourd’hui qui proposent l’allemand laissent-elles les Mahorais aussi rêveurs que désabusés ! 

Sur la carte « collège » concernant toujours « l’effort exceptionnel en faveur de l’apprentissage de l’allemand », Mayotte reste fantomatique...  il faut dire qu’avec les trois ZÉROS de la Martinique et de la Guyane, nos nomenklaturistes du crétinisme infus n’ont pas voulu en rajouter !

Puisqu’on parle des langues, alors que ceux qu’on voudrait enfumer réalisent à quel point les jeunes générations pratiquent le français à Mayotte, si en métropole un autoritarisme qui se voudrait social muselle les langues régionales, dans l’île, les sinistres crétins font mine de promouvoir les langues maternelles (shimaoré et le kibushi), vieux voeu qui en restera longtemps au stade de la logorrhée mensongère !.. "parolé, parolé, parolé..."
Par contre, pour promouvoir à fond une réforme des rythmes aussi inutile qu’inadaptée (1), ils n’ont pas hésité à battre la campagne, à appâter les maires alors que les dotations aux communes fondent comme goudron au soleil. Ces hauts-fonctionnaires là rappellent furieusement le régime de Vichy. Nos carriéristes opportunistes se mueront-ils en résistants de la dernière heure pour sauver le pays ?  

(1) Pourquoi enterre-t-on encore l’évaluation de la réforme promise par le gouvernement ?