jeudi 24 juillet 2025

TOUR de FRANCE, LAURAGAIS et MONTAGNE NOIRE (1)

20 juillet 2025, étape 15, Muret-Carcassonne, ils annoncent une étape encore accidentée bien que les Pyrénées soient derrière. Pour baroudeurs. Côtes de St-Férréol (350 m.), de Sorrèze (702 m), de Sant (610 m.) pour culminer au col de Fontbruno (880 m.) pourtant non pris en compte dans le classement de la montagne. Comment ne pas cocher ce parcours quand Lauragais et Montagne Noire aiguillonnent un attachement certain ? 

Concernant le téléspectateur curieux de géographie (le Tour de France représente une formidable rencontre avec nos paysages), l'occasion de s'intéresser au tableau humanisé des localités et campagnes. 

Ligne de platanes. Capture d'écran. Source France Télévision. 20 juillet 2025. 
Chaumes et luzernes. Capture d'écran. Source France Télévision. 20 juillet 2025. 


Les champs fauchés, les chaumes et peut-être la verdure des luzernes n'alarment pas sur des canicules portant pourtant des coups mortels à une végétation déjà mise à mal par des sécheresses sévères. Est-ce l'influence océanique qui offre ce répit tel une rémission dans ce souci prégnant ? Une impression que confirment les alignements de platanes offrant une ombre bienvenue aux coureurs. On ne peut s'empêcher de les voir aussi mais seulement en souvenir le long du Canal du Midi où le chancre doré les a anéantis. 

Gardouch écluse 2015 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license. Auteur Jack Ma

Pastel_pigment_cocagnes_et_feuilles_-_Muséum_du_pastel under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Frédéric Neupont Muséum du Pastel Toulouse-Labège


Franck Ferrand, l'historien qui, tout au long de l'épreuve, propose une belle complémentarité culturelle à la course, commente la vue aérienne sur le port et l'écluse de Gardouch, oblongue afin de contenir la forte pression de l'eau dans le sas. Au gré des localités abordées ou à proximité, il intervient régulièrement pour parler des édifices remarquables, souvent des châteaux ou bâtiments religieux, élevés notamment avec l'argent du pastel, églises, collégiales, cathédrales, abbayes (on ne saurait nier le passé historique catholique du pays). Le chroniqueur ne manque pas de signaler les clochers-murs du Podaguès, de l'Aganaguès, du Lauragués. Florissante sur plusieurs siècles, la culture du pastel fait aussi l'objet d'une intervention ; si la fleur est jaune, les feuilles triturées et macérées deviennent bleues ; elles ont fait le nom ainsi que la richesse du Pays de Cocagne ; le Canal du Midi (1) et le Latéral à la Garonne en ont permis l'exportation partout en Europe. (à suivre).

(1) pour ceux qui, encore dans les années 60, ont vu les péniches passer à Narbonne, prolongé par la Robine, permettant le transit du grain et du vin jusqu'à Port-La-Nouvelle. Si les intérêts privés ne représentaient pas l'alpha et l'omega de l'économie, ce mode de transport pourrait matérialiser une réduction des émissions de gaz à effet de serre...     


lundi 21 juillet 2025

MAYOTTE, le président et l'aéroport

Est-ce une aberration de surélever l'aéroport actuel ? 

Depuis 30 bonnes années qu'ils nous promènent, ne s'acharnent-ils pas à nous enfumer ? 

Toujours une bonne raison de refuser la piste longue au nom de la continuité territoriale, ce qui, ouvrant à la concurrence, libèrerait le territoire d'une emprise réunionnaise scandaleuse au constat des prix excessifs pratiqués par Air Austral, avionneur pourtant subventionné. 

2025 le président vient persuader d'être raisonnable, d'envisager un futur à l'intérieur des terres puisqu'en plus du niveau de la mer, l'île et plus encore son penchant oriental, s'enfoncent depuis la naissance de Fani Maoré, le volcan sous-marin (entre 10 et 20 cm depuis 2018). 

Ce même président avait pourtant promis un début des travaux au printemps 2022. En 2023 Mansour Kamardine, député de Mayotte demandait pourquoi rien ne commençait. 

Il fut un temps où une protection écologique stricte refusant tout projet s'alliait de fait à des raisons exprimées sinon sous-entendues mais toutes d'une insincérité malhonnête telles celle de contenir un développement de Mayotte susceptible de représenter un appel d'air migratoire ou celle de toujours privilégier des intérêts extérieurs au département... Comment ne pas se départir du sentiment de république des copains, des coquins ? 

Mayotte, aéroport de Pamandzi avec 1 mètre de hausse du niveau de la mer. 
For more details about this map, see the full version at
 
coastal.climatecentral.org  

« Mayotte en Danger » qui a tangué dans son sentiment de témoin lambda revient sur la légitimité de la revendication de piste longue. L'argument : cette cartographie de 2021 dans sa représentation la plus forte de la montée du niveau des océans dans le monde, à savoir 1 mètre peut-être à l'horizon 2100 avec une partie de la piste encore en place. 

Merci à l'IGN et Géoportail. 


Alors, puisque ce qui est réalisé ne l'est que dans l'urgence et que, à l'image du rien qui n'a été fait au niveau solaire (et ce n'est qu'un exemple), la mauvaise volonté des tenants de l'État freine quand elle n'empêche pas, plutôt que de repartir pour 30 ans de plus en promesses mensongères, rognant qui plus est sur le couvert forestier et les zones agricoles indispensables vu la densité humaine, insistons pour la piste longue certes sur le platier mais sur pilotis pour rassurer les écolos et pas à 60 mètres de haut comme à Madère... 

Un président perdu pour perdu, toujours au plus bas des sondages, ne se grandirait-il pas d'une parole enfin sincère et libre de toute pression ?   

Mayotte à + 1 mètre du niveau de la mer. Que deviendront les mangroves ?