vendredi 7 mars 2025

CARNAVAL (3) Dans nos villages ?

À propos de carnaval, d'abord une synthèse partielle en miroir à d'anciens articles :

* rien de visible pour l'instant de la part des mairies à Salles-d'Aude, à Cuxac-d'Aude. 

* rien non plus à Nissan-lez-Ensérune, Vinassan, Coursan... 

* concernant Sallèles, déjà en 2013, “ l'Indèp ”, le journal local, parle de « manifestation qui s'essouffle ». Alors, à quoi s'attendre en 2025 ?  

* À Armissan, c'était le 1er mars à 19h 20 qu'ils ont mis le feu à Mme Carnaval (seraient-ils ardents défenseurs de la parité ?) avant de se défouler lors d'une soirée DJ déguisée.

* À Narbonne, avec 300 carnavaliers et une dizaine de chars, le défilé s'est mis en branle le dimanche 2 mars à 15h, Carnaval fut jugé à 17h. 

* À Carcassonne, avec la semaine du cassoulet, il faut noter la date du 29 mars à 15h pour le carnaval de la Trivalle marqué par la participation des calendretas, les écoles où l'apprentissage de l'occitan est promu. Les enfants défileront, ils présenteront des saynètes, des chants et des danses. Le jugement et le bûcher sont prévus à 17h 30 ainsi qu'un bal de 18h 30 à 20 heures.   

* à Ouveillan, la date retenue est le 5 avril. En ce moment ils montent les chars et confectionnent des fleurs en papier pour la sortie des bicyclettes. 

* À quand le carnaval de Lespignan ? Si le Comité des Fêtes s'y honore d'une longévité remarquable, seule une info semble transpirer en date du 28 janvier avec mention d'un atelier chargé « de redonner vie à Monsieur Carnaval ». Notons encore une vente d'oreillettes de 10 à 12 h les 5, 12, 19, 26 mars et 5 avril au Foyer du Troisième Âge. Un loto occitan des Amis de Lespignan est programmé le 21 mars à 17h 30 à la Salle du peuple mais le flou entoure la possibilité du carnaval...  

* Et si, à Poilhes, rien ne transpire chez les “ dégourdits ” (un surnom ancien) pour un possible carnaval, par contre à Capestang une déambulation en musique est prévue dès 15h le dimanche 9 mars ; Carnaval ne semble pas devoir être jugé et brûlé... une célébration hybride en somme mais les profits de la buvette, des crêpes et autres barbes à papa iront aux écoles, maternelle et primaire... 

Buffetaires / Photo page facebook Ville de Capestang. 

Il ne reste plus, à propos de Capestang, qu'à apprécier le beau souvenir d'un carnaval d'antan... En serait-il de même, à Fleury, chez nous où on a su faire écho aux courges du 1er novembre ?  



Photo de la page facebook Ville de Capestang... Inversion des sexes mais la grâce des gambettes y a beaucoup perdu... 


Photo facebook page Ville de Capestang... belle d'un jour... 

jeudi 6 mars 2025

CARNAVAL, pauvre CARNAVAL ! (2)

Mamoiada_-_Costume_tradizionale_(12) 2015 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license Author Gianni Careddu

Au milieu de masques rassurants seraient-ils de diables et diablotins, plus inquiétants, faisant remonter l'angoisse existentielle des temps obscurs, plongeant dans les mystères mythologiques, couverts de peaux de bêtes, des êtres mi animaux mi hommes, créatures fantastiques... Justement les musiciens suivent affublés de boucs de sorcières, ce qui n'est pas sans assimiler les forces du mal à la mauvaise saison, à l'obscurité dominante autour des chaumières terrifiées par des monstres imaginaires, comme, en Sardaigne, ces Mamuthones de Mamoiada dans la Barbagia montagneuse, aux effrayants masques noirs, lestés de cloches sur le dos. Cela n'impressionne pas les gamins qui jettent des pétards dans les jambes et les plus petits si bien grimés et costumés passent plus loin dans la carriole de l'âne.  

Pétassou sur son bûcher de palettes Périgueux 2022 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur MOSSOT
 

Plutôt que cet aspect devenu anecdotique, le carnaval sert d'exutoire aux misères endurées, aux bisbilles villageoises, contre le temps qu'il fait, aussi (l'Église du camp des privilégiés avait de même bien compris que pour anticiper le désordre voire la révolte, il fallait autoriser ces chahuts et charivaris ponctuels). Émoustillé, le petit peuple va passer symboliquement sa rancœur sur Carmentran (un nom issu de carême entrant). Comme pour endosser les récriminations dont celles contre le despotisme des autorités nobiliaires, ecclésiastiques, bourgeoises (avant le Mistral et la Durance, le premier fléau de la Provence était le parlement émetteur d'impôts), son mannequin de carton mâché a suivi la parade pour être jugé. Accablé de charges, coupable d'une gestion municipale discutable, des mauvaises récoltes, des rivalités entre sociétés de chasse, Carmentran se retrouve devoir tout endosser. Le verdict est toujours le même, la mort est requise par les juges, le maire, le garde-champêtre qui va illico lui tirer un coup de fusil. Le mort git dans une remise pendant que les participants se retrouvent pour un repas communautaire, l'occasion de garder le lien non loin du bûcher destiné au mannequin expiatoire. Il va flamber dans la nuit, lançant sur les braillards avinés dansant autour, pour finir avec panache, les nombreux pétards enfoncés dans sa paille. 

Et autour de Fleury sinon chez nous au village, heureusement que les médias ont annoncé le mardi-gras, sans cela un jour comme les autres ; il est vrai qu'une bande de courges tient à fêter carnaval à Toussaint, pour la fête des morts...  

Mamoiada_-_Costume_tradizionale_(20) 2015 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author Gianni Careddu

Références sur ce blog :