jeudi 5 septembre 2019

ÉPISODE MÉDITERRANÉEN / Les vendanges à Fleury.

Orage de nuit - Wikipedia - Auteure Dorothee Taverne

Mardi 6 septembre 2005 / 11h 50, 21,2°, temps gris. « … Par ailleurs, le temps s’est soudain gâté […] comme tu le sais, nous faisons partie des départements atteints par de gros orages et peut-être la tempête. En tout cas, hier soir le ciel était zébré par de nombreux éclairs qui me faisaient penser au dicton répété par mamé Joséphine : « Lausséts sans troun, marco de calou (1)», mais peu après le tonnerre s’est fait entendre, et même, une fois, tout près. Peu après 22 heures, de vraies trombes d’eau se sont abattues sur le village. La descente de chéneau d’en face lançait l’eau à plein tube à près d’un mètre : c’était impressionnant. Au bout de 20 minutes, la pluie est devenue beaucoup moins violente et a cessé vers minuit. A présent le soleil finit par apparaître, et les chaussées commencent à bien sécher… »  

Épisode méditerranéen Travail personnel Babsy
Jeudi 8 septembre 2005 «  9h 50 / 18,9°, ciel gris, pas de soleil encore, quelques embruns rappellent l’averse de 4 heures du matin, mais l’Aude a été enlevée des départements à risque rouge ou orange. […] Actuellement (10h 15), le soleil finit par percer les nuages blancs et fait une timide apparition. Espérons que les vendanges vont pouvoir reprendre (elles sont à peine entamées) et que la récolte n’aura pas trop souffert… »

Automne 2003 / Diapositive François Dedieu.
Samedi 30 septembre 2006. « … En allant à Salles, je suis parti par la rue du Lavoir et j’ai longé l’autoroute pour rejoindre ensuite la route normale, ce qui m’a permis, au passage, de voir à La Vendémiaire une des dernières bennes de vendanges qui basculait son contenu dans la trémie réceptrice. En effet, José Hérail m’a dit au retour que la Coopé fermait le soir même. Toute la récolte est donc pratiquement à l’abri, et les quelques averses de ces derniers temps n’ont pas eu de conséquences fâcheuses… »

(1) "Éclairs sans tonnerre signe de chaleur." 

mardi 3 septembre 2019

DE LIMOGES A L'ANDALOUSIE / Les vendanges à Fleury.


 Foulard et galinos. 

"... La "galino" : je vais tout de suite vérifier ce que nous appelions "uno galino" sur le dictionnaire d'occitan de Louis Alibert (1884-1959), et je trouve, notre G initial ayant adouci le C d'origine. 
CALINA, f. Espèce de coiffure de soleil que les ouvrières des champs portent en Lauragais (et pas seulement ! FD). Elle est constituée par une armature de fil de fer et de brins de joncs recouverte de calicot. Etym. Contraction de l'occ. capelina. 
Je reprends ainsi ma "caline". Je t'ai déjà dit que maman et mamé Joséphine faisaient leurs "galines" non avec du fil de fer et des joncs (!) mais avec des bandes de carton fort de trente centimètres environ sur 4 cm de large, le tissu (bleu ou noir) les enserrant des deux côtés, une piqûre à la machine séparant les cartons ainsi dissimulés, ce qui donnait un "relief" spécial au tout ; l'arrière de cette coiffure était bien entendu sans carton, et un cordon pendant en bas sur le devant, de chaque côté, permettait de nouer une "bugadelle" et de fixer le tout sur la tête..." 
François Dedieu / Pages de vie à Fleury d'Aude / II Caboujolette / dedieu éditeur mai 2008. 

Dimanche 25 août 2002. « … M. et Mme Petiot étaient nos « correspondants de guerre » dans la Creuse pendant la seconde moitié du conflit mondial 39-45. Du fait que nous n’avions guère à Fleury que notre vin comme ressource, nous souffrions beaucoup du rationnement extrême de la nourriture. Il était devenu assez courant de rechercher un correspondant dans le Centre pour échanger tout à fait légalement du vin contre du beurre, du lard, des pommes de terre. 
Pour ma mère, ce voyage à Chaulet via Limoges où l’on changeait de train fut sans conteste le plus long de sa vie. En entendant le haut-parleur répétant « Ici LIMOGES, ici LIMOGES, sept minutes d’arrêt. BUFFET. Correspondance pour… », elle ne put s’empêcher de s’interroger : « Et ba disoun, aco, buffez ? » Elle pensait à nos vendanges sous le soleil brûlant. Nous nous arrêtions un court instant de couper des raisins et disions pour plaisanter, redressant notre dos douloureux : « Deux minutes d’arrêt. Buffez ! », ce dernier mot traduisant en occitan (bufar = souffler) l’idée de souffler un peu, d’observer une courte pause… » 

Vendanges 1975 Corbières Fonds André Cros Archives municipales de Toulouse.

Jeudi 13 novembre 2003. « … A l’époque des vendanges, un petit bal avait lieu tous les soirs au café. L’animation du village était alors fort grande, les familles de vendangeurs venus d’abord de l’Ariège, puis d’Espagne, non seulement de Catalogne ou d’Aragon, mais aussi de la lointaine Andalousie, mettant une note exotique où résonnaient différentes langues ou divers dialectes et pidgins savoureux. Dès l’arrivée de la vigne, une toilette s’imposait à la fontaine du coin de la rue, et on allait se promener, puis danser un peu. Vers 22 heures, tout redevenait calme : la journée du lendemain allait être encore rude à la vigne, et on serait heureux si les nuées de moustiques voulaient bien se dissiper sous l’effet d’un petit cers salutaire ou d’un vent marin bienvenu sous un soleil accablant… »