Foulard et galinos.
"... La "galino" : je vais tout de suite vérifier ce que nous appelions "uno galino" sur le dictionnaire d'occitan de Louis Alibert (1884-1959), et je trouve, notre G initial ayant adouci le C d'origine.
CALINA, f. Espèce de coiffure de soleil que les ouvrières des champs portent en Lauragais (et pas seulement ! FD). Elle est constituée par une armature de fil de fer et de brins de joncs recouverte de calicot. Etym. Contraction de l'occ. capelina.
Je reprends ainsi ma "caline". Je t'ai déjà dit que maman et mamé Joséphine faisaient leurs "galines" non avec du fil de fer et des joncs (!) mais avec des bandes de carton fort de trente centimètres environ sur 4 cm de large, le tissu (bleu ou noir) les enserrant des deux côtés, une piqûre à la machine séparant les cartons ainsi dissimulés, ce qui donnait un "relief" spécial au tout ; l'arrière de cette coiffure était bien entendu sans carton, et un cordon pendant en bas sur le devant, de chaque côté, permettait de nouer une "bugadelle" et de fixer le tout sur la tête..."
François Dedieu / Pages de vie à Fleury d'Aude / II Caboujolette / dedieu éditeur mai 2008.
Dimanche 25 août 2002. « … M. et Mme Petiot étaient nos «
correspondants de guerre » dans la Creuse pendant la seconde moitié du conflit
mondial 39-45. Du fait que nous n’avions guère à Fleury que notre vin comme
ressource, nous souffrions beaucoup du rationnement extrême de la nourriture.
Il était devenu assez courant de rechercher un correspondant dans le Centre
pour échanger tout à fait légalement du vin contre du beurre, du lard, des
pommes de terre.
Pour ma mère, ce voyage à Chaulet via Limoges où l’on
changeait de train fut sans conteste le plus long de sa vie. En entendant le
haut-parleur répétant « Ici LIMOGES, ici LIMOGES, sept minutes d’arrêt. BUFFET.
Correspondance pour… », elle ne put s’empêcher de s’interroger : « Et ba
disoun, aco, buffez ? » Elle pensait à nos vendanges sous le soleil brûlant.
Nous nous arrêtions un court instant de couper des raisins et disions pour
plaisanter, redressant notre dos douloureux : « Deux minutes d’arrêt. Buffez !
», ce dernier mot traduisant en occitan (bufar = souffler) l’idée de souffler un
peu, d’observer une courte pause… »
Vendanges 1975 Corbières Fonds André Cros Archives municipales de Toulouse. |
Jeudi 13 novembre 2003. « …
A
l’époque des vendanges, un petit bal avait lieu tous les soirs au café.
L’animation du village était alors fort grande, les familles de vendangeurs
venus d’abord de l’Ariège, puis d’Espagne, non seulement de Catalogne ou
d’Aragon, mais aussi de la lointaine Andalousie, mettant une note exotique où
résonnaient différentes langues ou divers dialectes et pidgins savoureux. Dès
l’arrivée de la vigne, une toilette s’imposait à la fontaine du coin de la rue,
et on allait se promener, puis danser un peu. Vers 22 heures, tout redevenait
calme : la journée du lendemain allait être encore rude à la vigne, et on
serait heureux si les nuées de moustiques voulaient bien se dissiper sous
l’effet d’un petit cers salutaire ou d’un vent marin bienvenu sous un soleil
accablant… »