dimanche 22 janvier 2017

Paul Valéry, un singulier horizon...

"Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes…" Le Cimetière Marin (1920) 


Poète reconnu, Paul Valéry (1871 - 1945) est aussi un essayiste d'un modernisme certain. Tenant formellement à se démarquer des philosophes  « Je lis mal et avec ennui les philosophes, qui sont trop longs et dont la langue m'est antipathique. » (Cahiers T1 p. 197), près d'un siècle après, Valéry reste d'une étonnante actualité :

“Il faut rappeler aux nations croissantes qu'il n'y a point d'arbre dans la nature qui, placé dans les meilleures conditions de lumière, de sol et de terrain, puisse grandir et s'élargir indéfiniment.” Paul Valéry / Regards sur le monde actuel. 1931.

“La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.” P. Valéry / Rhumbs.

"Les grandes vertus des peuples allemands ont engendré plus de maux que l'oisiveté n'a jamais créé de vices." Paul Valéry / Variété I (1924) la Crise de l'esprit.  



Ce natif de Sète, "l'île singulière", étonne par une perception prémonitoire non endiguée par une pensée unique sur bien des points propagandiste. Un homme à étudier, empathique et sans emphase... un penseur rare, singulier...   

  

samedi 21 janvier 2017

OCCITANICA & la revue FOLKLORE, première revue ethnographique de France.

OCCITANICA, médiathèque numérique occitane, nous parle de la revue FOLKLORE (de 1938 à 1988) portée par le « Groupe audois d’études folkloriques » (GAEF) puis le « Groupe audois de recherche et d'animation ethnographique » (GARAE)... D'où mon commentaire... 

 photo : auteur garae.fr

Non seulement un fonds unique mais aussi ouvert à tous par les voies de l'internet. A 9000 kilomètres, c'est simplement formidable de se plonger dans le passé, de s'enrichir... à peu de frais.
Si quelques rats de bibliothèque voulant monnayer leurs recherches grâce aux livres qu'ils sortent, sont contre la mise en ligne d'un patrimoine culturel, la quasi totalité des gens de culture ou ponctuellement curieux et en tous cas pas assez déterminés pour courir les archives, ne peuvent que s'en féliciter. 
Je lis dans cette présentation à propos de la revue Folklore « Doyenne des revues d’ethnographie publiées en France »... Dans une France exceptionnellement diverse, le département de l'Aude présente, à son échelle, une pluralité remarquable de climats, de pays, d'habitants et une histoire permettant de se projeter dans l'avenir. Et j'espère bien que tous ceux qui tiennent à leurs racines pensent de même, à commencer par mes frères de l'Hérault, du Roussillon, de l'Ariège, du Tarn et de Toulouse, pour ne rester que dans notre secteur !
Face au nombrilisme jacobin de Paris, phagocytant la province (1) et tendant à imposer de facto une vision francilienne de la langue, de la culture, de l’État, il est culturellement et historiquement vital de sauvegarder et d'entretenir notre identité audoise, sudiste, occitane... Comment celui qui ne commence pas en assumant qui il est et en s'occupant d'abord des siens peut-il en conscience œuvrer pour les autres en premier ? Ne culpabilisons surtout pas quand des reproches boboïsants et moralisateurs nous sont adressés ! Si les civilisations meurent, si des hommes, malheureusement, meurent, c'est en défendant sa vie et sa culture qu'on défend celles du voisin, puis celles plus loin, puis celles de l'Européen pour en arriver à considérer la planète en tant que village mondial. Quand je pense que la langue d'Oc, dénigrée, délaissée à force de lavements républicains (un patois à éradiquer !) n'a longtemps été étudiée que par des étrangers, en Allemagne notamment ! 
Mais je m'égare, macarel ! Je voulais seulement aller voir quelles étaient les grandes peurs, dans les campagnes, par le passé... et parce que le temps est au froid, les mythes liés par exemple à la chasse de la lèbro la nuit, quand la neige couvre le paysage...  (lièvre est féminin en occitan, Daniel Auteuil le dit bien dans Jean de Florette).

Al cop qué ven ! 

 le lièvre, animal mythique universel, ici en Tchécoslovaquie, par Joseph Lada (1948)

(1) Vous l'avez vue, la Marie-Sophie "à carreau" du journal télévisé, trahissant Perpignan, parce que perdre son accent et faire la parisienne c'est se convertir au jacobinisme carriériste des jolis minois... 

à explorer : http://www.garae.fr/new/spip.php?rubrique78