samedi 5 novembre 2016

OCTOBRE / Depuis 1860, les intempéries dans le Sud / Fleury d'Aude en Languedoc

« C’est la triste feuille morte
Que le vent d’octobre emporte...»  
                                                L’enfant pâle. Germain Nouveau.

«... Sous la lumière molle et sobre
De ces soleils calmes d’octobre...» 
                                                Les soleils d’octobre. Auguste Lacaussade.

« Octobre est doux. – L’hiver pèlerin s’achemine
Au ciel où la dernière hirondelle s’étonne.
Rêvons… le feu s’allume et la bise chantonne.
Rêvons… le feu s’endort sous sa cendre d’hermine... » 
                                 Octobre est doux. Albert Samain.

Automne : la saison ressemble-t-elle encore aux images de notre imaginaire ? Ces images rêvées correspondent-elles à la réalité ? Quel temps a-t-il fait en octobre ?
En attendant les chiffres et autres statistiques météorologiques, en résumé, l’essentiel des intempéries dans le sud méditerranéen pour les mois d'octobre de 1860 à 2011 (pour se faire une idée et même si les moyennes de précipitations ne veulent pas dire grand chose pour l'Aude où les précipitations définissaient sept zones climatiques et où il tombe quatre fois moins d'eau en bord de mer que dans les Pyrénées ou la montagne Noire, la pluviosité annuelle était de 650 mm entre 1949 et 1958, de 598 mm entre 2006 et 2015).   


26/10/1860 : 160 mm en 1 h à Clermont l’Hérault (Hérault)
01/10/1865 : 185 mm en 2 h à Villeneuvette (Hérault)
25/10/1891 : crue historique de l’Aude, la plus forte depuis 150 ans.

30-31/10/1906 : violentes pluies et raz-de-marée sur la Côte d’Azur. Gros dégâts sur la Croisette (à Cannes).

07/10/1907 : forte crue du Vidourle (Gard)
16/10/1907 : forte crue de l’Ardèche
26/10/1915 : déluge de 435 mm à Perpignan !

23/10/1918 : 236 mm à Perpignan

09 et 16/10/1920 : fortes pluies et inondations à Perpignan

08/10/1929 : inondations dans l’Hérault,

15-20/10/1940 : déluge méridional du siècle à l’échelle de la France, dans les Pyrénées orientales ; il tombe 840 mm en 24 h le 18 à La Llau (et encore le pluviomètre déborde plusieurs fois !), et 1000 mm à St Laurent de Cerdans, village où un instituteur enregistre la valeur énorme de 1.93 m de pluie en 5 jours ! La vallée du Tech est dévastée par l’onde de crue énorme libérée par l’effondrement d’un barrage naturel lui-même créé par l’effondrement d’un pan de montagne. Les inondations parviennent jusqu’à Perpignan. 100 morts.

22/10/1955 : tornade dans un quartier de Nîmes

04/10/1958 : 230 mm en 4 h à Quissac (Gard)

05-06/10/1959 : 365 mm à Banyuls (Pyrénées Orientales)

20/10/1960 : déluge localisé de 200 mm à Collet de Dèze (Gard)

06/10/1961 : tornade près de Nîmes (rafale de 184 km/h) ; il s’agit en fait d’une bouffée d’orages accompagnés de tornades qui sème la panique de Perpignan à Marseille.

30-31/10/1963 : déluge de 682 mm au Mont Aigoual

10/10/1965 : 165 mm à Perpignan

04/10/1966 : 101 mm à Gourdon (Lot), 194 mm à Capendu (Aude)

13/10/1969 : 256 mm à Olargues (Hérault)

17-18/10/1969 : plus de 100 mm sur tout l’Hérault, pics à 335 mm à Castanet-le-Haut et 203 mm à Béziers.

07-08/10/1970 : 289 mm à Privas (Ardèche)

10-11/10/1970 : 200 mm à Carcassonne


12/10/1971 : déluge localisé de 190 mm en 2 h à St Gély du Fesc (Hérault)

02/10/1973 : 161 mm à Marseille, plus de 100 mm sur un axe Mende-Toulon.

23/10/1976 : 302 mm en 4 h aux Matelles (Hérault)

27/10/1976 : 220 mm en 4 h à Vergèze (Gard)

08/10/1977 : 82 mm à Grenoble

18/10/1977 : plus de 100 mm en Roussillon et Ouest-Hérault, avec des pics à 270 mm à St Laurent-de-Cerdans, 200 mm à Narbonne.

22-23/10/1977 : 449 mm à La Grand-Combe (Gard)

26/10/1977 : déluge sur la Camargue (plus de 100 mm), pic de 220 mm à Codognan (Gard).

Octobre 1979 : pluviométrie exceptionnelle sur le Midi méditerranéen. Cumuls mensuels de 950 mm au Mont Aigoual, 415 mm à Nîmes, 379 mm à Montpellier, 386 mm à Bastia, 559 mm à Solenzara (Corse), 383 mm à Salon-de-Provence, 282 mm à Marignane, 334 mm à Nice, 339 au Luc (Var), 237 mm à Toulon... pics à plus de 600 mm dans l’Estéron (Alpes maritimes). Du jamais vu depuis au moins 1946.

25-26/10/1979 : plus de 100 mm sur tout le Languedoc, pic de 326 mm à Castelnau-le-Lez (Hérault). Le 26, il tombe 110 mm en 1 h à Montpellier

16/10/1980 : 218 mm à Pont-de-Montvert (Lozère)

14/10/1983 : 205 mm à Cavillargues (Gard)

25/10/1985 : 151 mm à Sète (Hérault)

13-14/10/1986 : plus de 100 mm de Perpignan aux Cévennes (390 mm à Canet-en-Roussillon, 270 mm à Canet (Hérault))

03/10/1987 : déluge localisé de 305 mm à Banyuls (Pyrénées Orientales)

03/10/1988 : déluge localisé sur Nîmes (228 mm en 4 h à Nîmes-Courbessac (420 mm au total) contre 23 mm seulement à Nîmes-Garons situé plus au sud...), la ville est inondée au tiers. 10 automobilistes noyés alors qu’ils se rendaient au travail...

12/10/1990 : déluge localisé sur Nîmes : pic de 267 mm

23/10/1990 : déluge localisé de 229 mm à Roqueronde (Hérault)

19/10/1994 : 320 mm à Villefort (Lozère)

21-22/10/1994 : 440 mm à Villefort ; plus de 100 mm sur de très vastes zones de l’Hérault au Var.

14-15/10/1996 : 304 mm à Murat-sur-Vèbre (Tarn)

07/10/2001 : déluge de 360 mm en 8 h à Sommières (Gard)

09/10/2001 : 200 mm en 1h30 à Montpellier !

09/10/2002 : 135 mm à Montpellier (dont 110 mm en 3 h)

24/10/2003 : cela faisait 20 ans que Toulouse n'avait pas eu un maximum aussi bas avec 6,50°C.

20/10/06 : beaucoup de pluie dans l'Hérault : des routes ont été coupées et inondées par les cours d'eau gonflés.

20/10/08 : d'importantes précipitations ont eu lieu de l'est de l'Hérault jusqu'au centre du Gard causant des inondations. Il est tombé 2 à 3 mois de pluie dans certaines villes : 462 mm à Mialet, 388mm à Bessège, 470.6 mm à la Grand-Combe.

20 au 22/10/09. Le 20/10/09 Marseille a été touchée par une coulée de boue qui a dévalé de la colline toute proche. le 21/10/09 il est tombés 200mm d'eau autour de Saint-Jean-du-Gard. Le 22/10/09 des orages ont déversé de fortes précipitations en quelques heures et ont provoqué comme il y a un mois des inondations dans le Var dans le golfe de Saint-Tropez. 300 moutons se sont noyés.

29/10/2010. De fortes précipitations se sont abattues aux alentours de Montpellier. 321mm en Lozère à Saint-Maurice-de-Ventalon... Le niveau de certains cours d'eau était monté et des axes routiers ont été localement coupés.

10 au 17/10/2011. Au Sud/Sud-Ouest de la France il y a eu à nouveau des températures bien au-dessus de la normale avec par exemple le 11/10/2011 33,1°C à Prades le Lez (34)... Des records sont à nouveau tombés autour de la Méditerranée le 13/10/2011 avec 31,9°C à Sète (record mensuel)...

Sources :
http://la.climatologie.free.fr/intemperies/tableau4.htm
http://la.climatologie.free.fr/intemperies/tableau5.htm
http://la.climatologie.free.fr/intemperies/tableau6.htm
http://la.climatologie.free.fr/intemperies/tableau7.htm
http://la.climatologie.free.fr/intemperies/tableau8.htm
http://la.climatologie.free.fr/intemperies/tableau9.htm
http://la.climatologie.free.fr/intemperies/tableau10.htm
http://la.climatologie.free.fr/intemperies/tableau11.htm


photos de Sylvain Sire du 29 nov 2014 : 
1. l'Aude en regardant vers l'embouchure depuis le barrage anti-sel. 
2. l'Aude au pont de Fleury. 
3. les bois flottés autour du rocher à Saint-Pierre-la-Mer. 

jeudi 3 novembre 2016

RAISIN & VENDANGES / « ADORACIÓN » / François TOLZA / 1945.

 
EXTRAITS D’OUVRAGE « ADORACIÓN » / François TOLZA / 1945.

Si le mot « moussègne » nous donna, il y a peu, du fil à retordre, sa recherche sur l’Internet offrit un prolongement inattendu. Une recherche se lance comme on jetterait une bouteille à la mer et vu que, concomitamment, le serveur, tel un camelot, ferait tout pour ne pas que nous repartions les mains vides, nous suivons notre esquif de verre, parti, grâce à l’Aude en crue, du Golfe du Lion, à travers la Méditerranée jusqu’en Egypte, en remontant dans le temps, à y être, de 70 années bien pesées !

C’est là-bas que notre moussègne se cachait dans la centaine de pages du numéro 78 de  « La Revue du Caire », une publication de littérature et d’histoire paraissant pour sa huitième année. Entre nous, j’y ai trouvé une réclame étrange pour une huile, du genre « ménagez d’autant plus votre moteur qu’on ne sait pas quand la guerre finira » (?)... Sinon, c’est mon parti pris anachronique et décalé qui y voit une étrangeté ? Fermons la parenthèse.

La Revue du Caire propose, en feuilleton, en trois parties, « Adoración », un petit roman, 174 pages, de François Tolza, écrit entre 1941 et 1942, publié en 1945.
Cette chronique villageoise se situe en Roussillon, dans la plaine de la Salanque, peut-être à l’époque des premières caves coopératives, au début du XXeme car la première guerre mondiale n’est pas évoquée. Dans cette histoire, par contre, le rôle central des ouvriers espagnols témoigne d’un mouvement migratoire ancien et bien antérieur aux flux liés à la guerre civile en Espagne.
Et puisque les raisins et les vendanges, qui tenaient une place centrale (1) dans l’arc languedocien-catalan, viennent me reprocher de les avoir aussi oubliés, banalisés, réduits, à l’instar du monde économique, seulement à leur dimension mercantile, en cette fin octobre, avec la fin du grappillage autorisé, comme un remords confessé, je viens méditer, avec ces tableaux dyonisiaques révolus, que la réflexion « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » d’un Rabelais fervent de la dive bouteille reste d’une actualité brûlante.
En guise de tableaux dyonisiaques, des scènes de vendanges bien senties, bien rendues, qui feraient envie au premier scribouillard venu... je sais de quoi il retourne...

 
François TOLZA :
« .../... Depuis huit jours la « colle » (2) du Bagne allait et venait dans les vignes de la Plane. Chaque fois qu'arrivée au bout d'une rangée elle se rabattait pour prendre une rangée nouvelle, cela faisait un mouvement d'éventail qui se ferme et puis s'ouvre. Quarante coupeuses se penchaient vers la terre, brassaient les ceps de leurs bras habillés de sac. Derrière elles, les vignes étaient pareilles à un velours froissé. Les hotteurs venaient par derrière, le corps droit, les doigts appuyés aux bretelles de leur hotte. Ils se penchaient tantôt à gauche, tantôt à droite, recevaient les seaux en arquant les jambes pour se parer du poids, puis, la hotte pleine, sautaient deux ou trois coups, jambes pliées, afin de répartir et de consolider sur leur dos blessé, leur charge. Après quoi ils s'en retournaient, courbés et lents, pareils à des scarabées, une feuille de vigne aux dents pour oublier la douleur de leur dos, jusqu'au chemin vicinal où s'alignaient les comportes. Faustin leur désignait la comporte où ils devaient vider leur charge.../...
.../... C'était un homme fort. Il n'avait pas son pareil pour les coups de main. Il était capable de hisser jusqu'au talon de la charrette une comporte pleine, une main à chaque cornelière. Cela lui arrivait quelquefois lorsqu'il fallait faire vite, que la pluie tombait et que l'on craignait pour le degré ... Sortir une roue d'une ornière était un travail pour lequel,  disait-il, il n'y avait pas de quoi péter. Il faisait tout d'un effort lent et sûr, presque imperceptible. A le voir hisser une comporte, on ne devinait pas le moment de la plus forte tension. Une fois la chose dans  ses mains, on la voyait quitter le sol et lentement monter comme soulevée par une machine. Ce n'était pas à  cause de sa force qu'on l'avait mis à faire des comportes. Il avait un coup d'œil étonnant pour répartir les chargements. Au charretier qui revenait de la cave, de loin,  il criait :  
- Alors ? un peu plus que la dernière...   dans les 1250 ...
Le charretier ne répondait pas,  tendait le ticket rouge de la coopérative. Faustin y  jetait les yeux, souriait. La différence n'allait pas au delà de 20 kilos .../...

.../... Ce jour-là,  le train de midi avait depuis longtemps haleté derrière les collines Les coupeuses dépliaient leur dos, les unes après les  autres,  s'immobilisaient en bavardant,  dans l'attente du déjeuner. Ce n'est pas que « la colle » du Bagne fût plus vaillante que celles d'alentour. Il y avait là beaucoup de jeunesse résolue à  faire des vendanges  joyeuses, sans coups de colliers, avec des  pauses à l'heure.  Les vieilles ne formaient que l'armature, les cadres. Depuis vingt ans la Cagotte était « moussègne» (3) et elle connaissait son métier. Elle amenait tout son monde dans son sillage sans qu'il y eût jamais un grincement. A la pointe de la file, elle allait de son train régulier de femme besogneuse devant une « colle » qui avait souvent le nez en l'air. Mais, lorsque la distance se faisait par trop grande, tout bavardage cessait. Les hotteurs ne faisaient plus de plaisanteries. Les mères aidaient les jeunes qui s'empêtraient dans les feuilles. On n'entendait plus qu'un froissement de plantes, le bruit sec des sécateurs et le glissement des seaux sur les cailloux plats de la vigne.../...

.../... De sa poche, il tira, au bout du lacet de soulier qui lui servait de chaîne, la montre qui virevolta. Irma et la petite d'Angle lui bourrèrent les côtes, abattirent sur la montre leurs mains poissées, vérifièrent l'heure.
~ Voilà que tu ne sais plus voir l'heure mon pauvre Faustin.  C'est-y que tu aurais trop de travail à « quicher les comportes ? ou bien que le vin du Bagne serait trop clair ?
Elles lui mirent la montre bombée sous les yeux. Elles lui tirèrent les cheveux et les oreilles. Lui riait de bon cœur comme un enfant. Déjà les vieilles promenaient leurs hardes et leurs paniers, à la recherche de l'ombre. Aux comportes, les filles lavaient leurs mains avec des grappillons verts et durs dont le jus acide piquait les yeux. Derrière le hangar de roseaux, sous un arbre que le vent devait peigner durement l'hiver, toutes les branches en fuite vers la mer, la « colle» se rangea en rond. Ils mangeaient en silence, les jambes bien allongées sur le sol, le regard délivré. Faustin coupa une tomate, mit les deux lobes sur une large tranche de pain, arrosa le tout d'huile et de vinaigre, sala, poivra.../... 


.../... Ils étaient tous, hommes et femmes, des quatre coins de Sainte-Marie. Les premiers jours ils s'étaient sentis un peu étrangers les uns vis-à-vis des autres.  Ils avaient mesuré leurs paroles,  vérifié les images qu'ils se faisaient de chacun. Puis, très vite, les préférences avaient maçonné des groupes. On les retrouvait le long de la file des coupeuses, rassemblés aux heures de repos. Seules, deux ou trois vieilles vivaient à  l'écart, traînantes au bout de la file, sommeillantes et écrasées aux repas. Pour les autres, dont la sieste n'était pas un besoin,c'était deux heures de conversation et de délassement.../...

.../... Maintenant ils chargeaient. Debout sur le talon de la charrette, Idrou, le charretier, donnait la corde. Faustin l'enroulait deux fois autour de la cornelière, puis,  les deux mains au cul de la comporte, il poussait un ah! qui la jetait, avec fracas, sur le plancher du véhicule. Idrou la faisait louvoyer d 'une ridelle à l'autre sur le plancher gluant de grappes écrasées, l'amenait sur le devant, la calait contre les supports de fer entre lesquels couraient les chaînes. La dernière comporte monta lentement. Faustin la soutenait dans ses mains en corbeille ; puis elle s'encastra, jetée d'un bloc, sur le côté de la charrette. Idrou, d'une chaîne, ceintura la jumelée. Il n'avait pas fini de vérifier tous les crochets, que la jeunesse prenait la charrette d'assaut, logeait ses paniers, installait des brassées de feuilles sur les comportes pleines. Le charretier allait et venait des brancards au talon, passait la main sous la ventrière du limonier. Déjà loin, le vieux cheval des Bagnes amenait d'un pas fatigué, dans la jardinière cahotante, les vieilles et les mères. Un coup de fouet, l'effort brutal et silencieux des muscles attentifs, le claquement des traits sur les brancards, la morsure des roues sur la terre et l'attelage s'arrachait de la vigne. A l'ouest, le soleil était encore haut. Il pouvait être cinq heures. Des quatre coins des Planes, les « colles » affluaient vers les chemins, pressées de gagner, avant le crépuscule, la route nationale, plus sûre, où l'on était certain de trouver du secours en cas de besoin. La journée finie, les femmes enlevaient les foulards de tête, passaient leurs doigts dans leurs cheveux collés, enfouissaient au fond des paniers les tabliers sales et les espadrilles trouées. Lentes de tous leurs dos meurtris, de leurs jambes raides, elles s'en venaient vers le village.  Il faisait un vrai temps de vendanges. Quoique les matins fissent prévoir des après-midi chaudes, il y avait quelque chose dans l'air qui démentait les orages et la canicule. Dès dix heures, la campagne se dorait. Le ciel  prenait un bleu fatigué de début d'automne. A peine si les midis brûlaient aux flancs des pierres et faisaient l'air plus lourd autour des souches. On ne mangeait pas au fort des ombres, mais dans cette zone tiède à  la lisière de l'ombre et du soleil. Au ciel, pas un nuage, mais cette immobilité limpide, purifiée, de tout de qui n'est pas durable. Les soirs se teintaient d'orange, éclaboussant les vignes de verts ternis où les cépages blancs tournaient au jaune pâle.../... »
 
(1) Ne disait-on pas, à propos d’un choix important, d’une décision importante à prendre « Va veïren aprèi las vendenios ! » ? (Nous verrons après les vendanges)(F. Dedieu). 
(2) La « colle » désigne l’ensemble du personnel préposé à la récolte d’une propriété.
(3) Pour «moussègne», l’auteur indique « chef de colle ». 

PS : à tout hasard, si quelqu'un peut nous dire quelque chose sur François Tolza, l'auteur...  

photos autorisées commons wikimedia
1.  Vendanges Maestri,_Michelangelo - Busto_di_Bacco - 1850
2. Vendanges Colle de vendangeurs. Corbières
3. Vendanges Repas de vendanges dans l'Hérault vers 1900.