1938-2018 LA CÔTE NARBONNAISE par Jean CAMP[1] extraits
Enfin… « extraits »… faut le dire vite puisque
tout ce qu’a écrit Jean Camp sur les Cabanes-de-Fleury et Saint-Pierre-la-Mer
est répété ici.
Carte postale ancienne / grossissement. |
« … Engagez-vous maintenant le long de la Clape
odorante : le sable est tiède, le vent léger et, certains soirs, les
palombes envahissent les bosquets de pins aux parfums de résine. Saint-Pierre
et sa plage aux reflets de mica, son rocher La Vallière avançant son front
déchiqueté dans les vagues, sa tour trapue de la douane qui, jadis, surveillait
l’horizon et ses villas à la bonne franquette attirent, chaque été, des
milliers de fidèles. On y vient, attiré par le goût profond de la vie des
nomades, pour jouir de la belle saison sous quatre pans de toile, cuisiner en
plein air, dormir sur le sable et croire que, tout progrès aboli, on est un de
ces primitifs tannés qui promenaient de la Grèce au Maroc leur indolence
d’enfants du soleil…
Fuyons pourtant, car un
haut-parleur enroué crache ses rengaines trop connues sur les huttes entoilées… »
Ce petit article se poursuit avec
un paragraphe aigre-doux à propos de Narbonne-Plage. Ensuite, pour répondre à
un titre pour le moins décalé, l’auteur accorde seulement une phrase ou deux
pour Gruissan, La Nouvelle, La Franqui, Leucate.
Ainsi, Jean Camp, éminent hispaniste, émigré de l’intérieur, complice d'un jacobinisme historique, victime consentante d’une « centripèterie »
parisienne, ne cache rien de l’amour atavique et presque exclusif qu’il porte à
notre coin, marqué par ce balcon de la Clape sur la plaine, l’Aude frontière qui
glisse entre les peupliers puis les tamaris avant Les Cabanes, ce bout du monde
qu’on aimerait voir à jamais préservé. A Saint-Pierre-la-Mer, il met l’accent
sur l’ambiance à part de ce camp aussi bohème que nomade, sur les dunes et le « sable
mouillé », que nous connaîtrons en tant que « camping sauvage » jusqu’à
son interdiction, au milieu des années 70.
L'estiu a la mar |
[1] EN
LANGUEDOC MEDITERRANEEN / Revue des Agriculteurs en France 8, rue d’Athènes
PARIS / Supplément au numéro de juin 1938.
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