Non, ce n'est ni une erreur ni une redite mais je me devais de revoir l'article sur les Corbières. Bien sûr cela va plus loin que la méditation d'un pêcheur de tenilles solitaire, un matin d'été, au bord du Golfe clair...
Les Corbières ? A petits pas, tirant son engin vers Les
Cabanes, sur fond de Canigou resplendissant au soleil de juillet et annonçant
un temps de mer, il voit, marraines de la falaise de Leucate[1],
les croupes pelées de ces Corbières maritimes, trop blanches et déjà brouillées par ces mirages fantomatiques dus aux rayons
implacables.
« …Cette région des
Corbières rappelle étrangement la Grèce, ne fût-ce aussi que par ce soleil
printanier en cette fin de novembre, et ces vents, tour à tour montagnards et
marins, fous et forts, doux ou ambrés et qui affolent partout les
sommets… »
Jacques Lacarrière (1925-2005) Chemin Faisant.
Elles affirment ainsi leur présence, éclaireuses des Pyrénées,
sentinelles se gardant du littoral et de la menace des voiles à l’horizon, les
Corbières.
Pour l’amateur de géographie, un quadrilatère délimité à l'Ouest et au Nord par le cours de l'Aude descendant vers la mer. A l'Est, les lagunes bordant le Golfe. Au Sud, une formidable barrière rocheuse mise en relief par le synclinal du Fenouillèdes.
Pour l’amateur de géographie, un quadrilatère délimité à l'Ouest et au Nord par le cours de l'Aude descendant vers la mer. A l'Est, les lagunes bordant le Golfe. Au Sud, une formidable barrière rocheuse mise en relief par le synclinal du Fenouillèdes.
Les Corbières
pour lui, une contrée qui se dérobe, qui se refuse au premier venu, lourde de secrets
tant telluriques que temporels, embrouillée, enchevêtrée, apparemment
inextricable. Pour les approcher la méditation ne suffit pas, il doit laisser
sa pêche, ouvrir les cartes. Défilent des représentations d’ensemble, de l’Aude,
du relief, de géologie, à différentes échelles… Mais c’est à peine s’il arrive
à en démêler un fil, à entrevoir une piste. Comment déborder ce rempart de
frustration ? Il y faut un secours occulte, une apparition remontée des
tréfonds de sa mémoire.
Un port de tête un peu raide, militaire, le cheveu
noir, court mais dru, le nez droit, un peu aquilin peut-être. Sous des
lunettes cerclées, un œil vif, incisif. Une voix chaude propre à élever. L'expertise valorisante d'un meneur d'hommes. Il est assis au bureau, penché sur la carte, détaillant le devoir qui a triomphé
de l'ennui et de la procrastination ! Il siège en commandeur mais détaille avec appétit, avec l'humanité d'un qui a su donner envie.
Sa présence demeure,
montrant le chemin, en complément des contours de la France, toujours sur un mur depuis la communale,
grâce à Vidal-Lablache[2] !
Une carte pour s’approprier un tant soit peu un espace !
Un dessin plutôt qu’un discours, une description avant l’analyse et ses
prolongements.
Ce magicien ? Monsieur Sinsollier, professeur de géographie à Narbonne, années 60, collège Victor Hugo...
grâce à Vidal-Lablache[2] !
France frontière Nord-Est et Alsace-Lorraine Vidal-Lablache Source gallica Bnf. |
Ce magicien ? Monsieur Sinsollier, professeur de géographie à Narbonne, années 60, collège Victor Hugo...
Fonds de cartes utilisés pour le dessin des Corbières :
Le département de l'Aude, Roger Bells, instituteur, éditions MDI 1970.
Geoportail, carte Michelin 1/200.000, carte IGN 1/100.000.
[1]
Le nom de Leucate vient du grec ancien λευκός
(leukós) qui signifie
« blancheur », « blanc ». (Wikipedia).
[2]
Paul Marie Joseph Vidal de la Blache (Pézenas 1845- Tamaris-s-Mer 1918),
promoteur de la géographie balbutiante à la fin du XIXème siècle. La particule
lui venant d’ancêtres laboureurs au hameau de La Blache (non loin du Puy-en-Velay),
on comprend mieux qu’il ait préféré signer « Vidal-Lablache ».
Son fils, Henri
Joseph Casimir (Castres 1872- Vienne-le-Château 1915), également géographe, sera tué à l’ennemi en
Argonne, le 29 janvier 1915.
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