mardi 3 avril 2018

QUI SE SUCRE SUR LE DOS DE LA FRANCE ET DES MAHORAIS ?

A qui profite le crime ? Une approche foncière d'Armand Launay, professeur de philosophie.  

Migrations et importations : qui se sucre sur le dos de la France et des Mahorais ?



Vers 1725, l’auteur britannique Daniel Defoe traitait déjà un peu ce sujet dans un chapitre de ses grandioses histoires de pirates : Libertalia. Déjà l’archipel des Comores était partagé entre quelques familles qui revendiquaient la souveraineté sur l’archipel. Ouh les sultans batailleurs ! En ce temps, l’auteur visait les Mohéliens et les Anjouanais. Defoe dut confondre la très peu peuplée Mohéli avec la populeuse Ngazidja (Grande-Comore), déchirée alors entre deux sultans.

Libertalia ‒ à lire avec profit ‒ fait intervenir des corsaires français et ceux d’autres nations cherchant à créer une cité idéale, démocratique, égalitaire, au-delà des particularismes. Une idée bien européenne ! Le sultan d’Anjouan, surtout, et de Mohéli ont compris de suite l’aide que les navires européens, chargés de canons, allaient leur offrir, en sus de leurs mercenaires (malgaches ?). La reine d’Anjouan [sic] s’allia au capitaine Misson, chef français des corsaires ; et celui-ci vainquit le sultan mohélien. Il se dit même qu’avec un peu de ruse il deviendrait maitre de l’archipel, mais s’y refusa, par morale. Merci camarade. Sans le savoir, Daniel Defoe dépeignit l’avenir de l’archipel où des Français prendront peu à peu le pouvoir à partir de 1841.

Alors Defoe : au-delà de Jack Sparrow, littérature ou réalité ?
Ce qui nous intéresse est cette image de l’archipel il y a 300 ans. Les choses ont-elles changé ? À priori, les hommes se partagent toujours dans l’archipel entre des idéalistes démocrates, des corsaires venus s’enrichir sur le dos des autres et des sultans épris de pouvoir sur les 4 iles.

Tout d’abord, qui ne voit que les Mahorais n’ont jamais eu la velléité de commander les Comores ? 

Qui ne voit que seuls Anjouan, Ngazidja et certains chefs Malgaches ont eu les moyens de leur prétention sur l’archipel, l’ont utilisé et l’utilisent encore pour certains ?

Qui ne voit que les corsaires sont encore bien présents : les immigrés qui ne souhaitent pas développer Mayotte mais en bénéficier, un temps, avant de gagner Saint-Denis ou Notre-Dame de la Garde (priez pour nous nous, pauvres pécheurs !) ? 

Qui ne voit que des Métropolitains passent sans meilleur intérêt que des primes et les reflets du lagon ? 

Qui ne voit, encore, que quelques centaines de familles s’enrichissent de l’importation et de la démographie que ce soit à Mayotte ou aux Comores ?

Même un auteur Français qui aime marquer contre son camp ‒ Pierre Caminade ‒ ne parvient à le cacher dans son ouvrage, paru en 2009 : Mayotte-Comores : une histoire coloniale. À la page 62, lui qui fait profession de démolisseur de la France, dénonce le président des Comores Ahmed Abdallah, ancien sénateur formé par la France en politique et en économie. Il le dénonce aussi d’être devenu détenteur du monopole de l’importation du riz avec l’Indien Kalfane. L’auteur le flingue car il était censé développer la production locale contre les importations. Wikipédia corrobore qui nous apprend qu’Ahmed Abdallah surfacturait le riz à son peuple et, grâce à cet argent, se constitua un réseau de clientèle. L’indépendance des Comores a seulement donné plus de pouvoir à ces potentats locaux, ces sultans-corsaires, avec moins de contre-pouvoirs démocratiques, des mercenaires mais guère d’idéalistes démocrates.

On entrelit dans Mayotte en Sous-France (2017), ouvrage rédigé par Mahamoud Aziary ‒ un sacré buteur contre son camp ‒ que le secteur de la construction (logements et urbanisme) est défendu par les services de l’État et voit d’un mauvais œil la concurrence de la Société immobilière de Mayotte (SIM). Alors, qui ne comprend que quand des élus traitent de construction de logements sociaux, ce sont quelques sociétés monopolistiques telles que la COLAS et SMTPC qui s’enrichiront ? Par conséquent, caribou les immigrés ! Quand le bâtiment va tout va ! 

Qui ne comprend, itou, que les importateurs et (autres) revendeurs au détail ‒ qui se font des marges folles ‒ ne se plaignent pas de l’arrivée massive de bouches achetant des couches, du lait, de l’huile, du riz, des fientes de poulets brésiliens ? Samba ! Qui ne voit que ces gens consomment et mangent selon un schéma consumériste prolifique ? 

Qui ne connait le nom d’Ida Neil, souvent donné en pâture comme si cette importatrice d’Afrique-du-sud était seule à récupérer une partie des sommes versées chaque année par l’État et échappées de l’incurie du Conseil départemental ? 

Qui n’a vu la mosquée des Indiens à Kawéni ? Le terrain et les parpaings seraient-ils tombés du ciel, comme autant de bétyles témoignant de la bienveillance du Tout-puissant (SAW) ? 

Les monopoles au port, à l’aéroport, les élus et agents qui partent travailler chez Mayotte channel gateway (MCG) ‒ pour ne citer que cette société ‒ ne sont-ils pas des robinets qui nous font payer le prix cher chaque bidon rempli ?

Les décolonisateurs de tous poils sont souvent comiques. Ils confondent tout sous le terme de colonisation. Sans trop abuser du Doliprane, on peut distinguer la colonisation en tant que colonie de peuplement ; la colonisation en tant que souveraineté d’un État considéré comme étranger ; et, enfin, la colonisation comme mafia commerçante et exploiteuse des biens et des hommes. Quand elle est légale, on l’appelle capitalisme. Hallo Karl !

Alors les Comores ont été décolonisées de l’État français mais pas de la mafia locale et internationale.
Mayotte est colonisée par quelques groupes économiques et par le peuple des miséreux des pays d’à-côté. Mais la chance de Mayotte est de pouvoir actionner les leviers démocratiques français afin que le peuple soit libre et non colonisé. C’est ce que les Comores se sont interdits de faire. Ils en paient les conséquences comme maints ex-territoires français.

Où sont les contre-pouvoirs démocratiques ? Au premier chef, les communautés villageoises qui ont manifesté, (trop) barré les routes et exigé l’intervention de l’État. C’est là un trait bien mahorais : patienter, supporter longtemps puis craquer avec emportement ! 
Tirons leçon de ce début 2018 : la pression des Mahorais, des Français, doit se maintenir tous les jours dans les organes de l’État, dans les prochaines élections où il s’agit d’élire plus de personnes compétentes, réfléchies et respectées du peuple, par l’action quotidienne de milliers de Mahorais œuvrant ‒ ou fantômant ‒ dans les administrations et les services publics qui doivent remplir leurs fiches de postes, si tant est qu’ils en ont ! Par un travail d’éducation politique, de partage d’une appétence pour la chose publique, la politique, pour la rhétorique, pour le mot qui désigne l’idée juste !

Que fait le procureur de la République dans la lutte contre la corruption ? Pourquoi attendre le rapport de la Cour des comptes et de constater les déficits des collectivités territoriales alors qu’un accompagnement permanent par les agents de l’État permettrait un transfert de compétences réel et pas seulement sur le papier, comme depuis 2011 ? 

Que font les juges qui affaiblissent les citoyens utilisant la légitime défense dans des quartiers et villages que l’on sait sous-dotés en policiers ? 

Où est la défense de la culture et de la sociabilité mahoraise qui ne doivent pas être diluées dans un mélange de peuples superficiellement attachés à cette terre ? 

Où est la défense des petites entreprises et l’émergence de production locale malgré les intérêts des importateurs ?


Tâchons de ne pas reproduire la fin de Libertalia où les idéalistes démocrates se font massacrer par le surnombre de leurs voisins, restés étrangers à leurs beaux projets, quelque part du côté de Madagascar. Défendons les frontières ! Défendons nos familles !

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