vendredi 25 août 2017

ITINÉRAIRE D’UN ENFANT LASSÉ 2017

On veut se persuader qu’il faut seulement regarder en avant mais en se disant qu’une fois posé on pourra se retourner, c’est déjà un gros bémol mettant à bas les fausses certitudes.

Voyage sans histoire ou si peu que mon mot pourrait ne pas dépasser la ligne habituelle de Jana, une amie de Prague. 
  

Sinon, depuis la barre de Périmont (St-Pierre-la-Mer) où les pavillons et résidences ont bétonné la garrigue, la Méditerranée rayée de bleus bien à elle, qui annoncent un temps de mer sous la douceur du marin, ça donne encore plus de regrets. J’ai rentré les vélos dans la remise et puis, une idée comme ça parce que je les ai pensées plus exposées à la chaleur, j’ai mis un seau d’eau aux plantes de la cour, avant le figuier.
Ensuite le stress est remonté et j’ai encore oublié une cèbe (1) sous la banquette de Citronel, ma maison roulante... Frangine, si tu me lis... il y a aussi de l’eau dans le jerrylewis (2), pardon, le jerrycan... elle vient de la montagne, du Capcir, mais est juste bonne pour les plantes et puis si tu vois autre chose, n’hésite pas ! 

  

Bravo et merci Pierrot, mon neveu toujours aussi gentil et prévenant pour un trajet sans histoire. Il vous a dit qu’on a salué Mathieu Madénian, un des humoristes chouchous de Drucker ? Aussi nature au bar de l’aéroport que sur scène ! Il nous a rappelé son nom en ajoutant « de Saleilles » ! 

  

    

A Rivesaltes ils ont préservé les phœnix de ce ver dégoûtant qui mange les cœurs de palmiers ; je n’ai pu m’empêcher de prendre une dernière photo avec le Canigou derrière... La beauté se révèle-t-elle à ceux qui la cherchent et se refusent à la banaliser pour mieux la trouver ?.. Le trajet ne va pas cesser de me convaincre.
Oh l’Agly ! le Verdouble avec ça et là un trou bleu-vert où il doit faire bon se baigner ! Au sud du sillon du Fenouillèdes, les plis montagneux (jusqu’à 1300 m environ), sont parallèles dans le même sens Ouest-Est, un "froissement" qui a pu accompagner l’érection des Pyrénées. Je reconnais le Paziols de Nougaro, Padern, le bassin de Cucugnan mais avec le soleil de l’après-midi, la forteresse ruinée de Peyrepertuse se devine seulement. Après les Corbières qui m’ont un peu échappé, j’ai vu la Cité de Carcassonne et les éclats brillants de notre rivière malheureusement ternis par le souvenir tragique de Pierre, l’ami de papa, noyé au Paychérou alors que l’été 41 s’annonçait à peine.
Au loin, la dentelle des Pyrénées, quelques névés en contrebas du Montcalm peut-être. Suite du vol : était-ce le Lampy ou un de ces nombreux lacs qui n’étaient pas encore en eau quand une excursion du dimanche emmenait nos villageois à Saint-Ferréol, voilà un demi-siècle déjà... Difficile ensuite de s’y retrouver sans le moindre signe distinctif quand un méandre qui se recoupe presque se propose... Celui-ci je le retrouverai forcément. 

   

L’hôtesse sert la collation, bière et biscuits salés pour moi, rigolos, en forme de pains vraiment miniatures... j’aurais dû noter le nom, pas mal aussi ! France des champs moissonnés ou des prairies fauchées, petites parcelles plus vertes en altitude, peut-être le Périgord Vert vu qu’après c’est un cours d’eau Nord-Sud, pourquoi pas la Vienne... y aura qu’à vérifier pour les deux tours d’une centrale nucléaire. 
  

Loin à droite, l’atmosphère embrumée marque une bouderie d’un océan certainement jaloux des bleus du jour dans le Golfe du Lion. Devant moi mais côté couloir, un avatar de George Clooney, chemise blanche, lunettes de soleil années cinquante, poivre et sel coupé de frais... J’espère seulement que l’escalier que je me suis fait à la nuque marque le « Z » de Zorba (pour ceux qui ont dit « Zorro » !). Mari me le retracera ! A côté de lui, une fille jeune et mince... On pense aussitôt que... mais non. Si à un moment, de ses mains fines elle a fait une danse indienne devant son nez, lui n’a pas bronché : c’était sa façon volubile d’adresser à l’hôtesse une remarque ou une demande dont je n’ai rien voulu ni pu saisir. 

La Loire, ses bancs de sable, ses bras morts. Tours et, au fond, le coude de la Dame de Montsoreau. La forme en demi-stade antique, ovale, pour le parterre du Château de Chambord, plus visible, depuis le ciel, que les jardins à la française, fermés par le Cosson canalisé  sur une façade dite d’honneur étrangement tournée au nord.
Avec la Beauce des chaumes d’or, au nord de la Loire, une mer de nuages s’insinue sous nos ailes. Temps voilé sur Paris, avec 22 degrés, annonce le pilote. Sur son pantalon marine (ceinture jaune d’œuf), le latin lover ajuste une veste myosotis indéfroissable, sortie du coffre à bagages. Plutôt pressé, il arrive à doubler une paire de personnes. Il n’a en main qu’un portable et une tablette. J’ai pas vu ses godasses mais comme il voyageait en classe éco... un clone, une imitation, ne valent jamais un original, avec chaussure à son pied, lui, toujours, n’est-ce pas George ? 

Une porte-escalier donne sur le tarmac. La veste claire de Clooney remonte déjà dans l’aérogare quand je vois derrière encore une bouille connue : crâne dégarni, barbe de trois jours, mais oui c’est Demaison (3), un acteur. décidément qu’est-ce qu’ils ont tous à regagner la capitale encore en août ? 


(1) oignon doux, spécialité de Lézignan-la-Cèbe (Hérault)
(2) Jerry Lewis décédé le 20 août 2017.
(3) vu le 23 août à la télé dans « Le Petit Nicolas ». 

Photos autorisées : 
2. Mathieu Madenian 2016 Author Georges Biard / commons wikimedia. 
5. Méandre de Luzech (Lot) Author Torsade des Pointes.  
6. George Clooney Tomorrowland / Flickr.  
7. François-Xavier Demaison Césars 2017 Author Georges Biard / commons wikimedia. 

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