Si la formule en usage, pour les hommes en toge sur le forum, était "aqua et igne interdictus" pour signifier au banni qu’il était interdit d’eau et de foyer, notre propos peut s’en rapprocher puisque, aujourd’hui, après l’aqueduc et le dit temple de Vénus, nous entrons à Vendres, un si joli village. Au pied du clocher à chevet carré, les ruelles tortueuses descendent jusqu’à l’eau fraîche et limpide de la fontaine... un trésor qui profitait jadis à tous ses habitants.
Un village du Midi, à l’heure de la sieste : une image attachante du Languedoc. Les rues désertes, l’ombre presque verticale tombant devant les portails des remises et des anciennes caves closes sur une pénombre agréable. On est bien aussi, sur le banc, à manger un morceau, à l’ombre apaisante des platanes ! On n’en attend pas moins d’une place de village au sud d’une certaine ligne et le centre de Vendres nous conforte dans un art de vivre tout méditerranéen.
Ces bancs, il fut un temps, s’animaient des discussions vives et des rires des hommes de la vigne, après le repos de l’après-midi. Une pause nécessaire en été quand la chaleur et la longueur des jours fait lever les travailleurs dès l’aube, pour ces journées dites « de longue ». On les voyait même, dès le matin, avant le repas de midi, proprets, changés, rasés, parfumés d’eau de Cologne. D’où l’interprétation dans l’erreur des "estrangers" persuadés de voir des fainéants à peine tombés du lit ! Ah, ces touristes !
Des hommes du vignoble ne retentit plus le parler fort et franc (abstraction faite des ragots et autres qu’en-dira-ton... tout n'était pas louable et ce défaut était bien partagé avec les femmes !), tandis que les plus vaillants, ragaillardis, assuraient une seconde journée au jardin, pour les tomates et les haricots verts, à arroser avec l’eau du puits ! Alors les touristes, vous ne saviez pas ? Imaginez si vous pouvez, si vous avez un peu gardé de vos racines paysannes, quand ceux du coin, papi-boomers comme moi, se souviennent !
Autre signe des temps, une femme, tablier et pantalons blancs court dans un sens puis repasse dans l’autre... Si la maison de retraite médicalisée, quelque part derrière, tient d’une norme de vie, et de fin de vie surtout, imposée par la modernité, la mairie, elle, est ouverte, assurant la permanence de la République, en serions-nous à sa cinquième déclinaison décatie ... Et puis, il y a le monument (1) qui va avec, Marianne sur son piédestal et la fontaine, en face, telle une marraine protectrice !
Autre signe des temps, une femme, tablier et pantalons blancs court dans un sens puis repasse dans l’autre... Si la maison de retraite médicalisée, quelque part derrière, tient d’une norme de vie, et de fin de vie surtout, imposée par la modernité, la mairie, elle, est ouverte, assurant la permanence de la République, en serions-nous à sa cinquième déclinaison décatie ... Et puis, il y a le monument (1) qui va avec, Marianne sur son piédestal et la fontaine, en face, telle une marraine protectrice !
Mince alors : le panneau dissuasif « EAU NON POTABLE » nous l’interdit ! Pas possible, j’y ai bu jadis, d’ailleurs les gens venaient en prendre ! Qu’est-il arrivé ? Ce n’est pas l’eau de la ville : ils l’économiseraient... La source ne serait-elle plus fiable ? Ces pesticides partout qui nous empoisonnent la vie ? Une dame rejoint sa voiture, je lui demande « Vous êtes d’ici ? » Mais elle n’est là que depuis peu... pardi, elle parle pointu ! Et ce monsieur qui repasse ?
« A vous de voir qu’il nous dit... les cyclistes s’arrêtent toujours et en boivent, alors... ».
Alors nous aussi ! On verra bien ! Florian qui a le bras plus court choisit le jet le plus proche. Claire, fraîche, délicieuse, l’attrait puis le plaisir en bouche du fruit défendu ! Nous remplissons nos bouteilles.
(1) Trouvé sur le Net : sur la place du 14 juillet, pas un monument aux morts à proprement parler, même si la défense de la République se chiffre forcément en vies brisées. Cette statue de Marianne, érigée en 1889 pour marquer le centenaire de la Révolution, témoigne des sacrifices de plusieurs dizaines de citoyens vendrois au destin héroïque.
Merci vraiment au site qui nous le rappelle non sans décence et retenue ! http://www.vendres.com/Files/Fichiers_PDF/BM/BM_PRINTEMPS_2015/BM_PRINTEMPS_2015/files/assets/basic-html/page9.html
Non trouvé sur le Net : les circonstances dans lesquelles cette œuvre fut exécutée (moulage ? modèle original ?). est-elle en bronze, cette colonne ?
Cette place fait le lien entre les deux allées sous les platanes. Les gens d’ici disent "la promenade".
(2) « Jean de Florette », « Manon des sources », tant pour les livres que les films.
« A vous de voir qu’il nous dit... les cyclistes s’arrêtent toujours et en boivent, alors... ».
Alors nous aussi ! On verra bien ! Florian qui a le bras plus court choisit le jet le plus proche. Claire, fraîche, délicieuse, l’attrait puis le plaisir en bouche du fruit défendu ! Nous remplissons nos bouteilles.
(1) Trouvé sur le Net : sur la place du 14 juillet, pas un monument aux morts à proprement parler, même si la défense de la République se chiffre forcément en vies brisées. Cette statue de Marianne, érigée en 1889 pour marquer le centenaire de la Révolution, témoigne des sacrifices de plusieurs dizaines de citoyens vendrois au destin héroïque.
Merci vraiment au site qui nous le rappelle non sans décence et retenue ! http://www.vendres.com/Files/Fichiers_PDF/BM/BM_PRINTEMPS_2015/BM_PRINTEMPS_2015/files/assets/basic-html/page9.html
Non trouvé sur le Net : les circonstances dans lesquelles cette œuvre fut exécutée (moulage ? modèle original ?). est-elle en bronze, cette colonne ?
Cette place fait le lien entre les deux allées sous les platanes. Les gens d’ici disent "la promenade".
(2) « Jean de Florette », « Manon des sources », tant pour les livres que les films.
photos autorisées commons wikimedia
1. Vendres / église_St-Etienne auteur Fagairolles 34
2. Vendres / statue de Marianne auteur Fagairolles 34
3. Vendres / fontaine auteur Mairie de Vendres.
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