samedi 6 avril 2019

TOMI UNGERER RÉSERVÉ AUX ADULTES !

Préalable : les photos sont issues du documentaire. A fin d'illustration et dans l'intention de ne pas attenter aux droits d'auteur, tels des extraits, figurent seulement des fragments des originaux. Pour en voir davantage, l'Internet, les vidéos. 

En tant qu'être, Tomi Ungerer, l'affichiste, le dessinateur plus alsacien que français, reconnu, riche et mondain à New-York, entre sa haine affichée puis un amour de courtisan pour les ors de la République, a connu des phases intimes exposées au grand jour de par sa situation de people, de personnage célèbre.

Voir dans ce blog les articles antérieurs :
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2019/03/tomi-ungerer-alsacien-pas-francais.html
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2019/02/tomi-ungerer-les-souvenirs-sont-des_28.html
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2019/02/tomi-ungerer-les-souvenirs-sont-des.html

Lors ses entretiens, n'exprime-t-il pas lui-même que par nature l'artiste entretient l'intérêt, l'amour du public pour ce qu'il est, pour ce qu'il transmet et que pour cela, il provoque, s'expose à nu ?

Mené habilement, le documentaire ZIG-ZAG d'Antenne2 de 1981 / https://www.ina.fr/video/CPB81050501), remarquablement conçu, (résultat d'une coopération sinon visiblement approuvé ou répondant à un examen de conscience ?), amène l'artiste à évoquer ses contradictions, notamment par le biais d'un interrogatoire accompagné d'une musique de fond grinçante à dessein, qui voit Ungerer répondre à son double, peut-être son alter ego, ce Monsieur Mal Parti dont il dit :

"... C'est un personnage que je n'ai jamais dessiné, un personnage de dialogue intérieur, je lui donne la possibilité absolue de se moquer de moi, de ce que je dis..." 

Est-ce Monsieur Mal Parti qui lui renvoie ses vérités :  
"vilain, vulgaire, grossier, abominable, exterminateur" ?

Ungerer y consent :  
"Oui parce que ça m'amuse, j'aime surtout étonner les gens [...] La galerie pour moi c'est très important, ça confirme le fait de ma présence. Je fais ça pour me faire remarquer, je pense que c'est le problème de tous les artistes et c'est là que les artistes sont particulièrement odieux..."  

Son double : "On devrait interdire tes livres..." 

Ungerer :  " Je regrette la vieille époque où certains livres restaient dans les rayons spéciaux des bibliothèques les livres doivent être interdits aux enfants..."

Ces livres pour adultes dénotent d'une certaine vision de la femme chez Ungerer mais qu'il faut situer dans le temps, avant ses quarante-cinq ans, avant son mariage... 




Celles qui sont le sujet de ses dessins sadiques sont plutôt minces, attachées, menottées, accroupies, le visage caché, les accessoires sont de cuir, de corde, les talons haut... 



... tandis que ses instantanés satiriques de la société américaine montrent plutôt celles qui se confrontent à lui, moins jeunes (50 - 60 ans), en surpoids assumé, un peu cow-boy ou plus cheval que jument, la choucroute ou le stetson sur la tête, le rouge à lèvres agressif, les yeux dans des montures aussi clinquantes que les chromes d'une Studebaker Hawk, n'hésitant pas à passer le râteau dans le jardin, en gaine et soutien-gorge, à égalité avec le sexe fort, pas soumises du tout, imposant leur stature voyante aux hommes ainsi rabaissés, dévirilisés ... 








en service

en civil

Le documentaire Zig-zag veut-il apporter un éclairage particulier lorsque Ungerer explique :

"... Les droits de l'homme ne sont pas ceux de la femme ; le malheur est là quand les droits de l'un se développent aux dépens de l'autre. La femme en se cherchant une liberté peut-être fictive, il y a des exagérations. Dans Babylon, ils (qui ?) s'acharnent sur un genre de femme très perméable aux influences modernes soi-disant de libération..."

 Mais pour Tomi comme pour chacun de nous, ce sont des périodes, des phases de la vie et le documentaire "L'Homme sur son Ile" (2006) , auprès de son épouse, donne un aperçu autrement plus normatif, celui d'un couple avec enfants, si loin des tendances "érotico-sadiques" instillées par des dessins et une vie mondaine datant de vingt-cinq ans en arrière.

(à suivre)

lundi 1 avril 2019

ÉCHOS DE FLEURY : LE PETIT TRAIN / fleury d'Aude en Languedoc.

Fleury d’Aude, le 4 mars 1995. 

„... J’ai étrenné mes bottillons pour aller à l’inauguration officielle d’une exposition à la Maison Vigneronne sur „Les tramways de l’Aude“ : il s’agit des anciens „Petits trains“. Il y a entre autres la photo de la gare de Fleury, de celle de Salles (elle se trouvait à l’endroit des „Bains-douches“) et de toutes ces petites gares de l’Aude aujourd’hui disparues. Je me souviens avoir pris ce train une fois avec ma mère : nous allions à Pézenas et avons pris le train à Fleury (les horaires sont affichés) pour Salles, Le Pontil, le Pech-Céleyran, Céleyran, tournant au fond de la grande vigne, direction saint-Félix, Vinassan, quelques arrêts encore puis Narbonne (la gare du „petit train“ se trouvait juste à droite en regardant la grande gare, face au „café d’Alsace“). Comme la vitesse était de 20 km/h on mettait 50 bonnes minutes de Fleury à Narbonne. Il nous fallut alors changer de train : direction Béziers, trajet beaucoup plus rapide, même en omnibus ; enfin, nouveau changement, et 3ème train, cette fois jusqu’à Pézenas : toute une expédition, comme tu vois. Je devais avoir six ans (1928 NDLR), la ligne Fleury-Narbonne ayant été supprimée, je crois, en 1929...“ (1)




 En 1898 M. Bardol est concessionnaire de la ligne des Tramways à Vapeur de l’Aude.
Dans les onze lignes réalisées en 1901, celle d’Ouveillan à Fleury par Narbonne, ouverte en 1905.

Dans les années trente, le train assure deux (ou trois ?) allers et retours par jour mais  la concurrence de la route et des voitures automobiles lui est fatale. Retour des choses puisque, à l’origine, c’est le „petit train“ qui  fit du tort aux diligences et autres omnibus hippomobiles. Les lignes fermeront en 1932; les tramways de l’Aude seront vendus à la Yougoslavie. (2) 






Le réseau des Tramways à Vapeur de l’Aude à voie métrique : 352 km en tout avec quelques kilomètres dans l’Hérault.

La ligne Narbonne-Fleury parcourt 16 kilomètres. La gabarit est de 2,20 m de large et 3,50 m de hauteur. La gare de Fleury se trouvait à l’emplacement actuel de la Cave Coopérative „La Vendémiaire“. Lou trin passait devant le four à chaux avant de passer son premier pont à Salles, sur le Rec Grimal, juste avant la gare. (3)  





Photos : 1, 3,4 : la gare à Fleury. 
5 : la gare à Salles.

Sources et photographies : 
(1) Correspondance François Dedieu.

(2) le livre du canton de Coursan / opération Vilatges al pais / 2005.

(3) De Pérignan à Fleury / Les Chroniques Pérignanaises / 2009.