J'en ai gros sur la patate, la deuxième quinzaine de septembre fut assez à la méditation, aux pensées moroses, ce qui, début octobre, ne s'arrange pas. Déjà de passer de l'été à l'automne... une lumière tiède, un peu dense encore, autre que celle, encore fraîche, légère, faisant passer, elle, de l'hiver au printemps ; celui-ci, de changement de saison, touchait beaucoup Hugo.
« [...] Le vent fraîchit sur la colline
[...] petit à petit l'été fond... »
Voici que la saison décline. Victor Hugo.
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Victor_Hugo (1802-1885), photo de 1876 par Étienne_Carjat (1828-1906). |
Le temps qui passe, inexorable, qui fait passer de la vie à la mort, qui fait défiler une litanie de prénoms en écho d'un autre monde, Christine, Gérard, Roland, Jean-François, Jérôme, Jean, Jean-Michel, René, Michel, Pascal, Joseph, Geneviève, Jean-Marie et Louis à présent, pour ceux qui, sans trop chercher, au nom de tous les autres, reviennent brusquer le quotidien, nous demander « Vous souvenez-vous de nous ? »...
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Georges Brassens (1921-1981) StudioHarcourt-1957 Domaine Public |
Et Georges, 60 ans seulement, qui avait repris « Pensées des Morts » de Lamartine :
Avec « les feuilles sans sève », « le vent qui se lève », « l'errante hirondelle » sur « l'eau dormante des marais »,
« Voilà l'enfant des chaumières
Qui glane sur les bruyères
Le bois tombé des forêts... »
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photo autour de 1865 d'Alphonse de Lamartine (1790-1869) Domaine Public Bibliothèque nationale de France |
Parmi les proches de Lamartine, bien des disparitions peuvent motiver la nostalgie de l'auteur : son frère Félix de 3 ans, Julie Charles son amour “ du lac ” morte à 33 ans de tuberculose, un fils de moins de 20 mois, sa fille Julia, 11 ans, ses sœurs Césarine (25 ans), Marie-Sophie...
Sortir d'une apnée dangereuse, contrôler ses pleurs aux coins des yeux, se contrôler en « ramasseur de larmes », tiens une autre chanson, Sardou en 1997... Il faut refaire surface, se gifler pour mettre en avant le positif.
S'accrocher à la bouée pour un bol d'oxygène salvateur. Je le dois, une fois de plus, malgré Lamartine « [...] C'est l'ombre pâle d'un père qui mourut en nous nommant... » à papa qui par un bel hasard sait m'emporter sur un « bateau vanille » de Madagascar, la goélette « Sabrina », manière de me redonner le moral puisque ses mots me le gardent vivant à jamais.
Allons ! continuons le chemin ! Et cela sans changer le nom des vacances de Toussaint et de Noël, ce que voudraient des laïcistes intégristes, voudraient-ils effacer ceux que nos cœurs ont aimé...
PS : 17h 20 à la radio... « Aimons-nous vivants » 1989, François Valéry.