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dimanche 12 novembre 2023

L’ÉTANG de BERRE.

Belle, cette mer intérieure. Un préalable cependant : se départir de l’image des empilements industriels encombrant les rives et qui fument jour et nuit de leurs raccords, tuyaux et cheminées. À y être, reconnaître que l’odeur sulfurée d’œuf pourri ne remplit plus l’atmosphère désormais. Ne reste plus qu’à associer au ballet des avions de ligne, le dépaysement, l’exotisme, l’envie d’ailleurs qu’annoncent déjà les bleus de l’étang. 

Marseille,_aerial_view_from_plane 2022 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author Naioli

Elles avaient disparu, on les trouve à nouveau les clovisses de Berre grâce à l’action des associations locales. La Coordination des Pêcheurs, L’Étang Nouveau ont fait pression sur EDF afin de réduire les rejets d’eau douce et de limons préjudiciables à la salinité de la Mar de Berro. Elles ont imposé une réduction des rejets EDF : une vie marine plus conforme au niveau de salinité a pu reprendre ; le retour des clovisses en atteste. 

Usine_du_canal_EDF_à_Saint-Chamas 2016 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author Borvan53

Dommage le décalage entre le sentiment général et le point de vue des élus qui nient le lien entre la réduction des rejets et le renouveau de l’étang. Inquiétante cette séparation de corps entre des représentants et le corps électoral dont ils devraient porter les aspirations.

La densité des bancs de coquillages ne peut pourtant que réjouir. Attention néanmoins, la nature humaine étant ce qu’elle est, la première des prudences se doit de refréner l’appât du gain, la convoitise sans limite. Va-t-on épuiser cette manne à l’exemple de ce qui s’est passé dans les années 70, pour les anguilles, pour les moules draguées dans le Canal de Caronte, faute de sensibilisation, d’anticipation de la part des pouvoirs publics.

L’autorité légale anticipera-t-elle la défense de la ressource ? À Martigues, le service des Affaires Maritimes a fermé... ce n’est pas de bon augure ; le public se doit de rester vigilant... les associations devront prévenir, devancer les problèmes, lancer les alertes.      

Par contre, alors qu’une inertie réelle sinon complice, empreint la relation entre l’État et le monde économique, tout comme il est si facile, depuis le haut de la pyramide, de taper sur la multitude des petits, de leur faire les poches, de compter sur leur générosité pour des politiques pourtant régaliennes, les règles concernant les particuliers n’ont pas traîné, la limite par personne étant, concernant les clovisses, de deux kilos journaliers, la maille de trente millimètres.

Ce post interprété, faute de réponse à une demande de permission, dérive d’un article signé Clovis RB, au nom prédestiné. Même s’il parle indistinctement de clovisses ou de palourdes, après la partie technique, son paragraphe plaisir qui vient équilibrer la partie austère du constat, aborde la pêche et la cuisine des coquillages. 

Venerupis_philippinarum  2018 Creative Commons Attribution 3.0 Unported Author Σ64

La pêche d’abord, dans le peu profond ou davantage jusqu’à la plongée en apnée : dans le sable, il s’agit de repérer les deux trous, les siphons, un peu espacés (presque jumeaux ?), dénonçant le coquillage, puis d’enfoncer les doigts rapidement (protégés par un gant).

Suivant la quantité pêchée, faire dégorger les clovisses ou palourdes dans plus ou moins d’eau de mer. 

Linguine_alle_Vongole 2013 Creative Commons Attribution-Share Alike 2.0 Generic Author Michele Ursino

Enfin, en cuisine, les faire ouvrir, réserver l’eau rendue. Séparer éventuellement les coquilles ou demi-coquilles de la chair. Faire revenir dans de l’huile d’olive avec ail et persil hachés. Ajouter 10 cl de vin blanc, laisser réduire. Ensuite mélanger 10 cl de crème fraîche. Manger avec des pâtes cuites en ajoutant l’eau rendue pour ouvrir les coquillages...