vendredi 22 novembre 2024

MAYOTTE, eau, foot, RN et ingérences...

 ÉCHOS de MAYOTTE, 22 novembre 2024. (Source Mayotte Hebdo 14 novembre 2024). 

Le spectre de la pénurie et des distributions menace-t-il encore ?

Le quotidien. L'EAU : à partir de lundi, les coupures d'eau prendront effet de midi à 14h soit deux heures de plus qu'actuellement... Notons que de prévoir une usine de dessalement s'assimile à une usine à gaz, à savoir que le labyrinthe décisionnel, la parole donnée aux opposants, celle en fausses promesses démagogiques de politiques aussi opportunistes que menteurs, feront, si elles ne sont pas enterrées, une fois de plus traîner les choses sur des années. 

RN et irréguliers : Anchya Bamana, députée, s'est fendue d'une requête pour que sept footballeurs étrangers irréguliers du club de Combani soient autorisés, suite à leur qualification, à se rendre en Corse pour un 1/8e de finale contre Corte (les Diables ont perdu 0-2, de justesse). Anchya pour les irréguliers sans papiers ! pour du foot ! Ça fait penser à Mayotte refoulée, méprisée, interdite de drapeau tricolore aux jeux des Îles et aux autorités qui se couchent...  À l'état brut, tout et n'importe quoi ! 

Le_lagon_de_Mayotte 2017 under the Creative Commons Attribution 2.0 Generic license. Auteur Jean-Pierre Dalbéra

MAYOTTE toujours EN DANGER : s'il y en a un qui fait en sorte d'avoir une vision globale et, entre parenthèses, d'élever le débat, c'est bien Saïd-Souffou Soula. Il pointe du doigt les pressions extérieures pesant sur Mayotte française, une situation certes pas nouvelle mais protéiforme depuis 50 ans, depuis l'expression ambigüe de l'ONU entre frontières du colonisateur et droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. 

De nos jours, calquées sur la situation internationale, la fragilisation des démocraties face aux autocraties, Mayotte, toujours en bute aux Comores, doit faire face au bloc Russie-Chine. Le Conseiller Départemental de Sada relève d'abord l'aspect religieux de la déstabilisation, les imams souvent comoriens prônant un certain rigorisme. C'est aussi par le biais de la religion que Madi Madi Souf, président des maires et Hamada Saanda se sont permis une visite outrepassant leurs droits aux Comores jusqu'à laisser entendre la possibilité d'un allègement dans la procédure des visas. Intelligence avec un pays étranger ! Donc trahison tombant sous le coup de la loi, pour le dire simplement. 
Autre rappel dans cette longue intervention concernant les chiffres liés à l'immigration. Sur la base du recensement Insee relevant 48 % d'étrangers dont 95 % d'origine comorienne. Certes, sauf, ensuite, que l'usage équivoque des guillemets (d'ironie ? de discours rapporté ?) n'est pas sans semer un certain trouble dans des statistiques hautement sensibles depuis toujours... à savoir qu'en partant de cette base de calcul, entre 2017 et 2024, la part des étrangers devrait passer à 55,8 % (8,2 % en France métropolitaine)...   
Les démocraties, handicapées par leur nature même, tentent de réagir grâce à un arsenal juridique renouvelé mais avec un retard à l'allumage... congénital (c'est moi qui le dis, pas Soula).
En conclusion, si on a du mal à faire la part du Conseiller départemental de Sada et celle de l'U.E. semble-t-il, ce qui est sûr est que la France d'Outremer est victime de cette déstabilisation menée par la Russie.   

 (À suivre, toujours avec Saïd-Souffou Soula, une analyse de la violence à Mayotte).  

jeudi 21 novembre 2024

PROVENCE du RHÔNE (15) François bidasse à Tarascon

Gare_de_Tarascon 2021 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Olivier


Révélation ! Mince alors ! Tarascon n'est pas au bord du Rhône : la rive gauche du fleuve appartient à Beaucaire, la ville en vis à vis, côté Gard ! 
Le savait-il, François, quand il s'est retrouvé sur le quai, un beau matin du mois de mai ? François à Tarascon, billet de train payé pour la caserne Kilmaine, au centre de Sélection de la Région militaire. 

grade de sergent-chef. Wikipedia

1968, quelques années avant « Le Rire du Sergent » de Sardou : 

« Je suis arrivé un beau matin du mois de mai
Avec à la main les beignets qu'ma mère m'avait faits.
Ils m'ont demandé
Mon nom, mon métier... »

François est convoqué à l'armée pour les « Trois Jours ». Boh ! pour lui, pas de beignets, rien à la maison à ce sujet, pas plus que sur cette convocation... peu d'échanges, pas de dialogues pour remédier sereinement aux tensions, comme toujours, depuis toujours, sur presque tout. Rien non plus, sur ce quai. Ils doivent être un certain nombre à descendre, pour la même raison, François ne s'est pourtant pas joint à d'autres... François, toujours aussi à l'écart avec ses ratés de post adolescent traînés depuis gosse, ado. 

Quartier_Kilmaine 2021  under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license Auteur Olivier

Ce sont des petits groupes qui se présentent au planton de garde à la barrière. De l'allure, la caserne, avec ses grands bâtiments, les beaux platanes un peu partout. Il ne se souvient que vaguement mais les dortoirs seraient à gauche dans les étages, la cantine au fond, les bureaux des huiles à droite, au rez-de-chaussée (1). 
Le matin des tests, ils sont deux ou trois à ne savoir ni lire ni écrire. 
Suite au repas, ma foi aussi correct que celui au lycée, il s'ennuie dur l'après-midi, à subir les documentaires sur l'armée française en manœuvres diverses (s'ils savaient ce que notre Défense Nationale est devenue... à bien faire marrer Lavrov !). 
Le soir il est désigné d'office comme chef de chambrée. Il est donc responsable du bordel lors de la bataille de pelochons : les troufions le lui firent bien voir. Barrettes ou pas sur épaulettes, ils balancèrent rois paires de godillots à cirer en punition. François ne cirera qu'un pied droit sans trop se soucier du gauche et des conséquences... aussi, 45 de pointure, ils exagèrent ! 
Au clairon du matin ils ne seront sommés que de se lever pour le petit déjeuner ; passe pour la punition, passe pour les godillots... 
Jour 2 : la visite médicale : 

«... Je m'suis présenté tout nu devant un infirmier.
Moyennant dix sacs, il m'a dit : "Moi, j'peux vous aider...» 1971. Michel Sardou.  

Publicité_pour_le_slip_kangourou_de_marque_Erby._Paris_Musées_20230527085738 under the Creative Commons CC0 1.0 Universal Public Domain Dedication. Auteur france illustration editeur

Michel ? tout nu ? c'est si vieux que ça ton service ? Pour François la mode était au slip kangourou, d'ailleurs ils étaient trois à se poiler pour l'histoire de celui qui n'en avait pas... Mais si, et qui demande au prêteur comment ça se porte... Vous non plus, vous ne savez pas ? Le jaune devant, marron derrière... 
Plus sérieusement, cela prêterait à rire, après les mesures et contrôles, l'entretien psychologique; Un qui en sort explique qu'il faut dire que ça ne va pas, que l'officier exempte : pas de service militaire. À son tour, François explique qu'à la maison c'est pas terrible, que le moral tombe souvent dans les chaussettes : 
« Je vous mets dans les parachutistes, qu'il a dit le gradé, vous verrez, cela vous fera le plus grand bien ! ». Jaune et marron le François en slip kangourou... On a dit qu'il ne fallait pas rire !   

« ...Le rire du sergent,
La fleur du régiment,
Avait un cœur de troubadour. » 

Et non, pas un cœur de troubadour... Un qui y va, l'autre non, qui sait ? comme à l'époque du tirage au sort... 
Sinon, tout ce petit monde fut libéré ensuite... À nouveau sur le quai, François s'est dit qu'après tout, para ou pas, avec le sursis pour études, il avait bien le temps de voir venir... 

Un jour et demi pour trois jours, l'armée au moins prenait soin de ne pas grever son budget, de ne pas charger le déficit, pas comme de nos jours... pour des raisons peu avouables sans doute...   

Quartier_Kilmaine_-_Le_Grand_Manège 2006 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license Auteur Gerard MARIN

(1) L'armée alors ne faisait pas visiter le manège de Kilmaine, pourtant assez unique avec un ou deux autres manèges en France seulement dont celui, célèbre, du Cadre Noir, proche de Saumur.