dimanche 20 août 2023

MAUGUIO ET L’ÉTANG DE L’OR.

Mauguio, Melguiel, Melgoriennes, Melgoriens, noms sinon qualificatifs plongeant loin dans l’Histoire pour un même endroit et ses gens ; pays de l’Or... étang de l’Or a priori pour un de ces couchers enflammé de soleil annonçant du vent, pourtant pour signaler que le seigneur de Melgueil était autorisé à frapper monnaie (le sol melgoire, le Malgoires vers 1200, cité dans la Croisade des Albigeois [encore dit « denier melgorien »]). Un temps où tout cet Étang de l’Or appartenait à Mauguio, dont les fermes de la Petite et de la Grande-Motte, cette dernière étant une dune culminant à cinq mètres d’altitude (une « ferme », d'une dénomination peu employée dans un pays de « mas » et « mazets »). 

Mauguio-Routes-Hydro 2021 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Rolland 45

Le territoire tranche, par son étendue, avec le voisinage (Pérols, Lattes...), une aire pourtant écornée en faveur des créations : Baillargues, Palavas, Saint-Aunès (village de Dubout), La Grande-Motte (1974). Ces épisodes ne sont pas sans corrélation avec le lien que Mauguio renforce avec sa station balnéaire de Carnon-Plage, en prenant soin, dans la communication municipale,  de mentionner « Mauguio-Carnon », ainsi que le flou sur un code postal que certains auraient souhaité unique pour Mauguio et Carnon. L’est-il ou non depuis 2018 ? une question qui n’a rien d’anodin non plus. Affaire à suivre... d’autant plus qu’une histoire de stationnement payant à Carnon (35 € les 5 heures ! / Midi-Libre, mai 2023) cristallise toute une opposition.

Un constat qui dénote alors que la rivalité Mauguio-Montpellier avait de sympathique l’opposition à l’emprise mégalo du potentat local, Frêche... En point culminant ce documentaire sur ce roitelet régional, paternaliste, filmé dont une séquence, au réveil alors que sa cour, coite et ayant peut-être dormi à proximité, lui a servi le petit déjeuner ainsi que les quotidiens locaux... Tout à sa dévotion, les flagorneurs parlaient bas afin de ne pas déranger le maître... Et quelle honte ce cynisme, cette indécence extrême jusqu’à rendre public avec des images un culte de la personnalité marqué, pour le moins issu d’un socialisme abâtardi (à l’époque le PS, s’il a marqué sa réprobation, n’est jamais allé jusqu’au clash contre Frêche). Nous reviendrons, avec une analyse obligée sur ce qui fut l’affaire de la Bulle de Fleury, sur cet aspect affligeant qui commença à saper la légitimité sociale de cette grande écurie politique se satisfaisant finalement du partage du pouvoir avec l’UMP... Une fois toi, une fois moi, pour enchérir avec un Sarkozy de toutes les trahisons (Libye, référendum, Grenelle de l’environnement...), pour rester seulement et injustement dans la médiocrité avec un « Moi, président... » paradoxal sur l’immigration, le maintien de l’ordre mais finalement rejeté pour avoir voulu n’être que normal... Les sommets sont atteints avec Macron, le roi républicain, cheval de Troie d’un capitalisme d’autant plus impudent qu’il est sur le point de défaillir, menteur assumé collé à un trône que les marionnettistes manipulent à loisir au nom des 28 % seulement d’électeurs de première intention... Que valent l’honneur, la parole de nos jours ? laissez-moi rire... Jean Guéhenno ne disait-il pas, concernant la Grande Guerre, que la pauvreté menait plus sûrement à la mort qu’un seul des millions de Rothschild ? Et après Pompidou ou Emmanuelli, le peuple se fourvoie encore avec un Macron machiavélique dans sa montée puis sa gestion, vieux suppôt des milliards établis ! On voit ce qu’il en est de la France à force de « se payer sur la bête »... petit à petit dépouillée par des politiques libéralo-mondialistes, pour le dire avec l’impudicité bravache de malfaisants qui n’ont même pas honte d’avoir détruit la santé, l’éducation, la justice, la défense, l’économie, l’écologie, incapables qu’ils sont de protéger la population... France, la femme malade de l’Europe qui ne dit mot sur l’Espagne mettant les riches à contribution, qui pique l’Italie faute d’oser avec l’Allemagne, qui fait mine de se frotter à Poutine, de parler au Monde en allant en Chine mais qui, là où elle pourrait se faire entendre, se laisse bafouer par une grande puissance comme les Comores... 

Mauguio_fontaine 2013 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Fagairolles 34

Nous retrouvions un peu de ce malaise « bonapartiste » dans l’emprise locale du pouvoir frêchois même si le vent médiatique s’est bien gardé d’en relativiser la réalité en parlant de la sécession, contre Montpellier, des Pays de l’Or rejoints plus tard par Palavas.

Nous retrouvons de cette façon boboïsante déconnectée dans la gestion du maire de Montpellier, rappelant Hidalgo, madame 1,75 % à la présidentielle 2022 sinon le crépuscule d’une écurie politique malgré le succès de Delga à la tête de la super-région.

Pour rafraîchir une actualité glauque, grâce à Gaston Baissette, un panorama nature sur l’Étang-de-l’Or.

vendredi 18 août 2023

Étangs palavasiens, PALAVAS-les-Flots

 

Monument « L’Espoir Palavas-les-Flots, 2018 license CC BY-SA 4.0 Auteur Anthony Levrot

Issue du démembrement des voisins, la commune date de 1850.

Un site qui vous en met plein la page... mais du vent surtout, de prime abord. Même si la ville expose une offre culturelle (cinéma, conférences sur la philosophie, les Trente Glorieuses... rien sur son histoire, son économie... (les concepteurs se reposent-ils sur Wikipedia ?). Non, ce n’est qu’une première impression : une autre page parle néanmoins du marché aux légumes cultivés à Mauguio, aux produits régionaux et de la vente du poisson frais par les pêcheurs à 8h 30 suite à l’arrivée des bateaux ; un nom est mis sur la redoute militaire du Grau de Ballestras destinée à protéger les maritimes des pirates (XVIIIe s.). Rien sur le Petit Train de Montpellier à Palavas pourtant en fonction sur près d’un siècle (1872-1968) et si célèbre grâce aux caricatures d’Albert Dubout (1905-1976). Pardon, un chapitre « Immersion Palavasienne » évoque Dubout mais une incitation seulement à prendre le petit train-tracteur pour un petit tour de la ville. N’existe-t-il pas un musée du Train à Palavas depuis 1996 ? Pourquoi taire qu’en 1974 la municipalité a inauguré l’Avenue de la Gare Albert Dubout ? Pourquoi ne rien dire du musée Albert Dubout pourtant inauguré dans la redoute de Ballestras, le 14 juillet 1992 ? A qui la promotion de la ville a-t-elle été confiée ? et les responsables n’ont-ils rien de local ? Sont-ils sans Mémoire ? Cela n’est pas sans rappeler la promotion de Saint-Pierre-la Mer Côte Indigo, avec un commentaire parlant pointu... Et ces présentateurs présentatrices au journal de la télé régionale ? Va donc pour la « tramontan’ » et cette pique « en terrain conquis », serait-elle aussi maladroite qu’inconsciente ! Pour Palavas, on retrouve Dubout certes, le maire ayant publié un livre sur l’histoire de sa ville en 2013... Disons que ma partialité, bien que fondée sur un racisme historique, vient d’un saucissonnage intempestif des sites à tiroirs plus axés sur ce que le tourisme peut rapporter à la ville que l’inverse... 

Monument_«_Le_Pêcheur_de_Palavas_»2018 license CC BY-SA 4.0 Auteur Anthony Levrot

LE PETIT TRAIN DE PALAVAS. 

Locomotive_musée_du_train Palavas 2015 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Sacamol

À la fin du XIXe siècle, la mer à une dizaine de kilomètres, l’enthousiasme pour le chemin de fer et seulement un chemin de terre à disposition amenèrent à la création de la ligne Montpellier-Palavas-les-Flots (inaugurée en 1872 après trois ans de travaux).

La ligne partait du haut de la Place de la Comédie (gare de l’Esplanade). Chaque rame habituellement de neuf voitures comportait trois classes (1ère, 2nde, chasseurs et chiens) ainsi qu’un fourgon à bagages.

À la fin du XXe siècle, l’enthousiasme pour la bagnole, le pétrole et la route plus que le prétexte économique et malgré le mécontentement général, amenèrent la fin du Petit train en 1968, après 96 ans de service et une soixantaine de millions de passagers transportés.

Les transitions brutales sont douloureuses, pour ceux qui ont connu leurs chéries grâce au train, pour les ballots de sagnes pour les chaumes, pour les grands paniers de poissons sur la tête des femmes parties à Montpellier, vendre la pêche des hommes et les protestations parce que le car complet ne s’arrête pas, de ces dames à tabliers que Dubout aurait croquées, avec ses mines hilares, les moustaches, les gros ventres aux nez pointus, les femmes joufflues de partout. La locomotive 81 aux abords d’un rond-point, les voitures rachetées par des chemins de fer touristiques (Gironde, Lande, Alsace), la loco 70 au musée du Petit train à Palavas...  

Albert Dubout_-_le_code_de_la_route Creative Commons CC0 1.0 Universal Public Domain Dedication