mardi 5 mai 2020

LES PAPIERS GARDÉS, déjà des archives...



Chaque année, vers février ou début mars, la mairie offre le repas de l'âge d'or, du troisième âge, des seniors, des vieux comme il est dit souvent peu charitablement et qu'on croit entendre presque distinctement en ce temps de coronavirus. Le sens commun sinon la perfidie peuvent insinuer que ces dépenses pèsent pour le pot commun. Ce n'est pas être contre que de dire que certains, souvent les mêmes, exagèrent. Et puis, cette invitation plutôt fin février, comme par hasard, veille de l'élection municipale, serait-ce tous les six ans... 

Mais en 2002, un an après le scrutin, le menu proposé n'a rien de la subordination. "Il ne s'est pas foutu de nous !"... il me semble entendre les convives d'alors, tout à leurs nourritures terrestres. 



Périgourdine l'assiette !.. foies, gésiers ? aiguillette ? magret de canard ? jusqu'au foie gras peut-être et truffé qui plus est !  

Bellevue la langouste !.. pochée dans un bouillon et habillée d'une gelée transparente (ça sert le Net). 

Le Trou Normand ou trou du milieu avec le cognac ou plus au sud l'armagnac. Normand, c'est le calvados sur un sorbet de pomme, dans sa version moderne.  

Le magret grillé sauce aux cèpes, un classique. 
Les fromages, l'assiette gourmande, le café... rien à dire. 
Les vins, eux, déclinent un drapeau nouveau, original... blanc, rosé, rouge ! 



Question pétulance, c'est la "Blanquette", rien que de très naturel pour des Audois ! Pardonnez-moi un anachronisme plus qu'honorable Le confinement m'ayant amené à lire plus que de coutume, quelle ne fut ma surprise de trouver dans "Bourlinguer" (1948), de Blaise Cendrars, à la page "Brest cocotte en papier buvard", une dédicace à Paul Desfeuilles, bibliothécaire, général à Berlin, auvergnat, heureux propriétaire-paysan, "parfait convive à table, grand amateur de blanquette de Limoux...". Qu'un écrivain de la trempe de Cendrars en vienne à parler, en bien, d'une des premières AOC en France (1938), ça me pétille encore entre les badigoinces, la langue et le palais ! 

Digestif et musique... 

Le Vieux Pressoir, le restaurant de Marc Albert, le chef de cuisine à qui l'on doit ce menu, n'est plus mais l'orchestre Pierre Lebrun propose toujours ses services. 
Plus pathétique encore, la signature "Robert Brasillach" après la citation finale ! Un collabo ! Certes mais condamné à mort pour l'exemple, par un avocat-général lui-même aux ordres de Vichy peu auparavant, après un procès expéditif (six heures dont vingt minutes seulement de délibération) qui ne nous fait pas honneur. 

En avait-il conscience, le scribe communal ou l'esprit chargé de culture et  préposé à l'édition de ce menu ? Quoi qu'il en soit, adressée aux seniors, la citation de 2002 répond magnifiquement au cynisme latent qui, en ces temps exacerbés par un virus inédit et mortel, tend à considérer les "vieux" comme des inutiles : 


Un menu soigné et gourmand mais à y regarder de plus près, ne se limitant pas aux nourritures terrestres...        


lundi 4 mai 2020

LE TGV A FLEURY / Aménagement du Languedoc

Micheline Deraille, l'ingénieur en charge du projet l'inclut dans le caravansérail du projet Nysa, au grand dam des maires de Cuxac (Lombard PS) et Narbonne (Mouly Hubert DVD). C'est donc la troisième option qui est retenue avec un tracé souterrain et seulement, un grand échangeur rail-autoroute-fleuve en surface, au lieu-dit Maribole. Fleury et Salles ont gagné ! 

Une gare en verre intégrée à la ripisylve ! Plus de billet-papier ! Des portiques qui gèrent le séjour, la destination, la classe suivant les desiderata et le poids du voyageur (équilibre gravitationnel des voitures), la facturation. Suivant les flux, le personnel sera doté de tenues folkloriques (Languedoc, Catalogne, Bavière, Hollande, Grande Cosse...). 

Contre les nuisances, les brevets publiés par la société "Quiès" permettent de confondre le bruit des rames avec le bruissement d'un Cers moyen dans les ramures. 
Autre innovation environnementale, le maquillage métallochromique qui change la teinte des rames TGV en fonction du temps. Des bleus au gris en passant par les rouges rosés des matins ou crépuscules. 

Voilà en gros pour plagier un article de l'Indépendant du 1ER AVRIL 1991 moquant un volet du projet Nysa qui ne sera officiellement abandonné que vingt ans plus tard, en 2011. Ce projet était porté à Fleury par l'équipe de Christian Montagné à la mairie. Monsieur le maire estimait en effet que la création de 20.000 lits touristiques ne pouvait que réparer l'injustice subie par notre commune littorale, grande oubliée du plan Racine (1963) aménageant la côte du Languedoc et du Roussillon. Suite à la bouffissure politique liée à l'Aquanaude, la bulle de Fleury, dans quelle mesure le projet Nysa a-t-il contribué à la défaite électorale de l'équipe Montagné le 19 mars 1989 ?   

Sources : archives François Dedieu, journal L'Indépendant. 

Article de l'INDEPENDANT du 1ER AVRIL 1991.