dimanche 8 décembre 2019

CYCLONE BELNA / Mayotte en Danger

Dimanche 8 décembre 2019. L’arrivée du météore est prévue vers 16 heures.

http://www.meteofrance.yt/cyclone/activite-cyclonique-en-cours/dirre/BELNA

 

4h 30 : le bulletin de 4h de météo France situe Belna à 220 kilomètres au Nord-est … sur la carte plutôt NNE, ce qui est plus inquiétant pour l’île. Il se déplacerait à 13 km/ ver le Sud-ouest, plutôt Ouest, ce qui est moins inquiétant pour l’île. Au centre la dépression est de 90 hpa, ce qui correspond à des vents de 150 km avec des rafales de 215 km.  

 

Le cône de trajectoire possible pourrait faire passer l’œil presque sur l’île vers 16-17 heures (il raserait la côte orientale de Grande Terre). 

 

Le bulletin d’analyse et de prévision (dimanche 00 h) situe le cyclone à 11,5° S, 46,7° E (il n’aurait pas bougé ? Voir le bulletin de 4 h) et les vents auraient légèrement baissé d’intensité. Plus alarmant cependant, à midi c’est un cyclone intense qui est prévu. Pourtant les 6 dernières heures ont vu le système s‘affaiblir sans que les conditions ne deviennent défavorables à la puissance du météore. 

 

« … LE CONSENSUS SEMBLE MAINTENANT PLUS LARGE PARMI LES PRINCIPAUX MODELES NUMERIQUES SUR LA TRAJECTOIRE PREVUE… » Il me semble qu’on le voudrait plus étroit. 

 

Il faut presque attendre la fin de la deuxième page pour avoir enfin un mot sur Mayotte : la maladresse sinon le mépris habituels sont toujours de mise dans le rapport qu’a la métropole avec l’Outremer. 

 

« … EN FIN DE JOURNEE, BELNA DEVRAIT PASSER A ENVIRON 100 KM A L'EST DE MAYOTTE SUIVANT LA PREVISION ACTUELLE… » 

 

Je le dis bien sûr sans trouver déplacée et anormale l’alarme passée aux habitants de la Grande Île : 

 

« …LES HABITANTS DE LA COTE NORD ET OUEST DE MADAGASCAR SONT INVITES A COMMENCER DES PREPARATIFS SIMPLES ET CONTINUER DE SURVEILLER ATTENTIVEMENT L'EVOLUTION DE BELNA… »

 

Quant aux Mahorais, ils peuvent se faire cuire le poulet sur la plage et danser après… (plus sérieusement nous sommes quand même en alerte orange).

 

Suivant le site tchèque Windy, très beau et spectaculaire à 7h ce dimanche matin, Belna serait à 163 kilomètres au NE. La dépression au centre serait de 1003 hpa donc plutôt rassurante. Il tomberait 1.6 mm d’eau alors que le temps reste sec ! Le vent serait de 19 kt soit autant de nœuds par heure soit 35 km/ alors qu’il vient d’y avoir à peine un coup de brise de Sud et à présent à peine un souffle. Lors du passage du cyclone, toujours selon ce site, il ne devrait pratiquement pas pleuvoir. 

 

https://www.windy.com/fr/-Pluie-Tonnerre-rain?gfs,rain,-12.597,45.818,8,i:pressure,m:djKahqm

 

Windy : Quadrants dangereux 1 et 2 (NE et E)

 

5h : matin calme, les coqs se répondent de loin en loin mais pas de chant d’oiseau… les naturels auraient-il une perception plus aigüe que les domestiqués pour ce qui pourrait advenir ? 

 

6h : ciel matelassé de gris sans ce bataillon de cumulus qu’on penserait voir courir vers un champ de bataille. Ah ! juste un brin d’air soudain mais ne parlons pas de rafale !  

 

7h : un coup de brise du sud. Même si les oiseaux sont rares, des grillons stridulent, quelques martins piaillent, les roussettes se disputent. Les poules ont bien mangé, autant la provende que les épluchures de papaye mûre. La terrasse a été rangée et préparée au choc. Les fruits disponibles ont été ramassés, l’eau potable stockée, la petite radio à piles fonctionne mais je crois que j’aurais dû donner à boire aux choux, aux baselles et aux aubergines du jardin (… avec de l’eau de pluie récupérée,  ne me dénoncez pas ! Par ces temps de pénurie. Mais attention, la minette à demi sauvage, malgré son manque de confiance, vient de cacher ses petits sous le canapé. 

 

Elle répondait au nom de Belna "C'était un phénomène, elle n'était pas humaine" …!). 

 

8 h 17. Vent du sud, pluie oblique qui mouille la terrasse... Au moins les plantes seront arrosées... 

 



mercredi 4 décembre 2019

737. CIRCONSTANCES DE LA BATAILLE DE LA BERRE / colonisation et islam


Aude, La Berre, seen from route D6009 bridge Author Maarten Sepp

La Berre, un petit fleuve même pas côtier car n’atteignant pas la mer, se jetant dans le sud de l’Étang de Bages et de Sigean dont il faudrait, pour cette embouchure, inverser les termes. Comme tous les cours d’eau de notre pourtour maritime (nous venons tristement de le constater puisque les deux épisodes méditerranéens qui viennent, dans l’espace d’une semaine seulement, de toucher le Var et les Alpes Maritimes, ont causé plusieurs victimes) la Berre a connu, en novembre 1999, sa crue peut-être millénaire avec des dégâts inimaginables pour les habitants et l’histoire avec les ponts emportés dont celui du château de Cascastel pourtant vieux de 800 ans.  

Cascastel Château et pont wikimedia commons Autor ArnoLarange
 
Le temps et l’Histoire coulent avec la Berre. Pour preuve, l’oppidum préromain de Pech Maho peut-être du peuple Elysique (700 av J.C., 120 av J.C.) ainsi que le cadre injustement méconnu de la Bataille de la Berre, en 737, entre les Sarrasins occupant Arbuna (Narbonne) depuis presque vingt ans et les Francs de Charles Martel. 

L’évocation des circonstances, après avoir défriché et éclairci le sujet nous rapproche des faits.
Les Sarrasins, en effet, après une conquête éclair de l’Espagne wisigothique sur 3-4 ans seulement, passent les Pyrénées et menacent l’Occident Chrétien. Notre chronologie est non seulement marquée par la perte de Narbonne mais aussi par celle de Carcassonne (725) et Nîmes malgré la victoire d’Eudes, duc d’Aquitaine, à la Bataille de Toulouse (721). Les années qui suivent sont marquées par leurs razzias et pillages (Lérins, Bourges, Autun, Langres, Lyon). Plus grave est la menace d’une occupation plus vaste suite à la défaite d’Eudes à Bordeaux (731). Le duc demande alors l’aide de son ancien ennemi, Charles Martel, subregulus, roi en second des Francs, qui va les arrêter à Poitiers (732). En Provence, un autre duc, Mauronte, lésé par rapport aux grandes familles alliées à Charles Martel et bénéficiaires des confiscations consécutives au succès des Francs depuis Lyon, se soumet au wali de Narbonne en échange de son aide et lui livre Arles.

« … les anciens comtes dépossédés et les grands propriétaires laïques se rallièrent aux Arabes contre les Franks, leurs spoliateurs… »

A Avignon aussi, la garnison franque est chassée ou exterminée avec la complicité des habitants. De là les Sarrasins remontent jusqu’à Lyon mais Charles Martel fond sur eux et les fait refluer dans les murs d’Avignon où, malgré les défenses, ils périssent « par le fer et la flamme ». De là, plutôt que de libérer la Provence, Charles, en fort stratège, choisit d’attaquer Narbonne, le cœur stratégique des possessions arabes au nord d’Al Andalus.    

« …   il tenta une entreprise plus hardie et plus décisive que la conquête de la Provence : il marcha par le pays des Goths droit à Narbonne, et pressa avec une extrême vigueur le siège de ce chef-lieu des établissements arabes en Gaule. Les walis musulmans n’avaient rien épargné pour fortifier Narbonne et la mettre à l’abri de toutes les attaques… » 

Citation ainsi que la précédente tirée de « Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu’en 1789 » Tome 2, Henri Martin, 1860. 

Charles Martel lors de ce qui est aussi appelé "la bataille de Tours" puisque près de Poitiers, en 732, il arrêta les Sarrasins prêts à piller le riche sanctuaire dédié à Saint Martin.