Est-ce la présence, comme chez les voisins cucugnanais,
de toutes ces sources et fontaines, qui expliquerait les nombreuses
bergeries dispersées sur le territoire dont celles du Bourdicou, du
Mouillet, du Renard, de Grazels, du Crès, de Témézou, de la Lauze, du
Parazol, des gorges du Grau. On peut penser que la plupart des ruines en
nombre, mentionnées sur la carte IGN (géoportail), étaient aussi des
bergeries. Pour celles de la Parade, au pied du Pech de Frayssé, sommet
altier du Mont Tauch, il faut lire le joli article de la Gazette « De
Torgan en Verdouble » (1) qui fait revivre Pierre Soucaille, le berger,
né en 1866, qui montait pieds nus vers ses moutons pour économiser les
souliers. Dans les gorges du Grau, au pied des falaises, ce sont des
bergeries troglodytes... ne manquent plus qu’Ulysse et le cyclope
Polyphème !
Quant aux vignes, « elles courent dans la forêt, le vin ne sera plus tiré... ». Je me répète, radotant, telle une rengaine, la chanson de Ferrat, en pensant à un autre, l'auteur, justement, de la rengaine mais pour un autre air en valant la peine... gardons le pour la fin... Une grande partie des vignes s’efface avec le dépeuplement des campagnes et l’arrachage systématique trop bien promu par Bruxelles ! Une analyse et un réquisitoire n’ayant pas leur place ici, disons seulement « Merci l’UE » ! Ce que l’on voit, ce sont ces paysages chamboulés. La garrigue plus ouverte, aménagée par des siècles de pastoralisme, n’en finit pas de disparaître et les friches issues des vignes arrachées se couvrent de genêts pionniers avant un couvert forestier à venir qui ne sera pas plus limité par le pâturage que par les coupes, le chauffage au bois étant délaissé.
Je crois avoir lu, sur la Gazette, il y a des chances, que la mairie aurait signé un accord pour recevoir des moutons... certainement pas trois mille comme jadis mais ce devrait être très positif pour prévenir les incendies... le dernier, de début septembre a été terrible !
Et comme les histoires d’eau, de moutons, de vignes s’imbriquent, le feu dévoile nombre de murets en pierre sèche retenant des terrasses cultivées...
«... Avec leurs mains dessus leurs têtes
Ils avaient monté des murettes
Jusqu'au sommet de la colline... »
Jean Ferrat "La Montagne" 1964.
... Et pas d’hier puisque les pentes du Tauch ont accueilli des populations dès le néolithique ! Une volonté tenace de plusieurs millénaires, souvent pour les plus humbles, libres de mettre en valeur les pentes rocailleuses quand la plaine est confisquée par la loi des plus forts.
... Et celles de l’Âge du fer ont dû aussi avoir de l’ouvrage et si les Corbières me font l’effet d’un joyau, elles recèlent, accessoirement, bien des inclusions qui, contrairement à celles du diamant, ont, de toujours, servi les hommes.
L’agate, le quartz, la vipérine, la barytine cachent leurs éclats colorés dans nos montagnes. On trouve aussi du marbre, des schistes et nombre de minerais, de soufre, de cuivre censé éloigner les rhumatismes, l’antimoine (métalloïde), le manganèse, l’argent, l’or bien sûr... Les histoires multiples de fées ou mitounes, de trésors, d’Arche d’Alliance, de faux-monnayeurs sont loin d’être infondées pour le quadrilatère des Corbières !
A Padern, après le cuivre et le plomb, c’est le minerai de fer de Cascastel ou d’Albas qui était notamment travaillé dans les forges catalanes des gorges du Grau où l’eau, force motrice, actionnait les martinets. L’usine a ensuite servi à nouveau pour le cuivre puis pour distiller le thym, la lavande, le romarin avant, finalement, de sombrer dans le passé.
Tout comme le moulin à blé non loin, l’installation est aujourd’hui en ruines mais l'usine hydroélectrique fonctionne toujours (2)... une micro-centrale, certes mais qui ne peut qu’étonner avec ce que nous savons des débits du Verdouble serait-il bien aidé par le Torgan...
De l’eau, des moutons, des vignes, des mines et des hommes surtout.
La bibliographie, les sites consultés, dont la Gazette, laissent, plus que pour les communes, en amont, trop dépendantes du tourisme, une grande impression d’humanité. La Cabède, une des signatures sinon la plume de la Gazette, assortit parfois ses sujets de chansons de circonstance.
Pour un village qui va son chemin dans le bon et le mauvais de la modernité, sans effacer le passé, en essayant de rassembler ceux qui gardent leurs racines ou qui veulent venir les fixer, Serge Lama aurait pu chanter
«... Là-bas, Marie-Louise et le vieux cheval
Là-bas, lisent mon nom dans le journal,
Là-bas, je vis loin d'eux mais je suis près quand même..."
« Souvenir, attention, danger » (1980). (3)
(1) http://padern.free.fr/gazette/hiver2016/hiver2016.html
(2) https://cascastelvillage.sharepoint.com/Documents/La-Forge-de-Padern.pdf
(3) https://www.youtube.com/watch?v=QC2utkZIMps
NB : pour les moutons, c’est bien la Gazette du printemps 2016 qui titre « Bêêê » mais qui signale aussi la présence de patous... mefi quand même !
... Et pas d’hier puisque les pentes du Tauch ont accueilli des populations dès le néolithique ! Une volonté tenace de plusieurs millénaires, souvent pour les plus humbles, libres de mettre en valeur les pentes rocailleuses quand la plaine est confisquée par la loi des plus forts.
... Et celles de l’Âge du fer ont dû aussi avoir de l’ouvrage et si les Corbières me font l’effet d’un joyau, elles recèlent, accessoirement, bien des inclusions qui, contrairement à celles du diamant, ont, de toujours, servi les hommes.
L’agate, le quartz, la vipérine, la barytine cachent leurs éclats colorés dans nos montagnes. On trouve aussi du marbre, des schistes et nombre de minerais, de soufre, de cuivre censé éloigner les rhumatismes, l’antimoine (métalloïde), le manganèse, l’argent, l’or bien sûr... Les histoires multiples de fées ou mitounes, de trésors, d’Arche d’Alliance, de faux-monnayeurs sont loin d’être infondées pour le quadrilatère des Corbières !
A Padern, après le cuivre et le plomb, c’est le minerai de fer de Cascastel ou d’Albas qui était notamment travaillé dans les forges catalanes des gorges du Grau où l’eau, force motrice, actionnait les martinets. L’usine a ensuite servi à nouveau pour le cuivre puis pour distiller le thym, la lavande, le romarin avant, finalement, de sombrer dans le passé.
Tout comme le moulin à blé non loin, l’installation est aujourd’hui en ruines mais l'usine hydroélectrique fonctionne toujours (2)... une micro-centrale, certes mais qui ne peut qu’étonner avec ce que nous savons des débits du Verdouble serait-il bien aidé par le Torgan...
De l’eau, des moutons, des vignes, des mines et des hommes surtout.
La bibliographie, les sites consultés, dont la Gazette, laissent, plus que pour les communes, en amont, trop dépendantes du tourisme, une grande impression d’humanité. La Cabède, une des signatures sinon la plume de la Gazette, assortit parfois ses sujets de chansons de circonstance.
Pour un village qui va son chemin dans le bon et le mauvais de la modernité, sans effacer le passé, en essayant de rassembler ceux qui gardent leurs racines ou qui veulent venir les fixer, Serge Lama aurait pu chanter
«... Là-bas, Marie-Louise et le vieux cheval
Là-bas, lisent mon nom dans le journal,
Là-bas, je vis loin d'eux mais je suis près quand même..."
« Souvenir, attention, danger » (1980). (3)
(1) http://padern.free.fr/gazette/hiver2016/hiver2016.html
(2) https://cascastelvillage.sharepoint.com/Documents/La-Forge-de-Padern.pdf
(3) https://www.youtube.com/watch?v=QC2utkZIMps
NB : pour les moutons, c’est bien la Gazette du printemps 2016 qui titre « Bêêê » mais qui signale aussi la présence de patous... mefi quand même !
photos autorisées :
1. Depuis le Château de Padern commons wikimedia Author Vinckie
2 & 3. Les bergeries troglodytes auteur La Cabède (Gazette de Padern).