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lundi 29 avril 2024

RIEN à dire sur la PROVENCE azuréenne (3)

Fête_du_Citron_à_Menton_2017  the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Prouteau Jean-Pierre

Mimosa_Saint-Raph_2017 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license Auteur Laurent Lechifflart

Concernant la publicité faite à cette Provence azuréenne, il est vrai qu’avant l’ère internet et la démocratisation des voyages en avion qui ont tout rapproché, l’exotisme, l’envie de large, de lointain, trop coûteux, ne sortaient que rarement de l’imaginaire ; le carnaval de Nice, la fête des citrons à Menton, les fleurs, à peine plus loin, de la Riviera, envoyées au concert du nouvel an à Vienne (il n’y a pas que Ventimiglia et son panettone passé de date...), les mimosas en fleur, dans une moindre mesure, le festival de Cannes que les moyens audio-visuels modernes ont incontestablement promu, exerçaient un tropisme d’autant plus puissant.  

Charles_Trenet_-_1951 (cropped) Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license Collection ETH Library
      

Quant à Charles Trénet à Juan-les-Pins, faut bien faire la différence entre l’oncle poussant la chansonnette au dessert du repas de famille et la vedette internationale se donnant au Monde entier, ce qui n'absout en rien d’un manque de discernement, d’une partialité malhonnête. Non, rien à pardonner, au contraire je dois des excuses pour une faute de jugement, les titres chantant un Midi plus Sud (1), celui des origines de Louis Charles Augustin Georges Trénet (1913-2001, accent ou sans accent à son nom ?) en attestent. Ne prolonge-t-il pas autant la Nationale 7 en direction de Rome que de Sète ?

Ce Sud-Est compte, la preuve, nous l’évoquons malgré un itinéraire déjà buissonnier mais obligatoirement fixé avant de démarrer.

2 décembre 1959, la radio informe de la catastrophe du barrage de Malpasset (fini en 1954) qui a cédé, causant l’horreur et la mort jusqu’à Fréjus et la mer : une vague meurtrière d’une cinquantaine de mètres au départ, s'engouffre à 70 km/h pour s'étaler ensuite et atteindre la côte en une trentaine de minutes causant 450 morts, dont 27 corps non identifiés et des disparus, des milliers de sinistrés, des milliards de dégâts. La technique de construction alors de pointe ne s'est malheureusement pas appuyée sur une analyse plus en profondeur des sols, susceptible de ne pas sous-estimer les faiblesses de la roche, du gneiss fissuré et altéré. Un géologue consulté lors des études n'a pas été écouté alors qu'il se prononçait pour une construction plus en amont... 

Barrage_de_Malpasset_2014 the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license Auteur Eolefr. C'est l'autre côté, rive gauche, qui a cédé.  

(1) « Maman ne vend pas la maison », « La jolie sardane », « À la porte du garage », « Mes jeunes années », « La dame de Béziers », « Fidèle », « Volem pa amb oli », « La gare de Perpignan », « Gruissan mes amours » et Port-la-Nouvelle, Port Vendres, Narbonne parfois dans les paroles...  


dimanche 28 avril 2024

RIEN à dire sur la PROVENCE azuréenne...

« ...En été mon pays à moi
En été c'est n'importe quoi... » 
C’est en Septembre (1978), Gilbert Bécaud (1929-2001).

Bon, déjà deux mots pour redire pourquoi cette visite du Midi ne se poursuit pas sur la Sainte-Baume, les Maures et l’Esterel. Entre les encombrements de la Côte, le rosé surfait, la concentration de célébrités, le trop-plein de publicité pour cette “ Côôôte ”, la “ trahison ” d’un Charles Trénet des “ golfes clairs ” (aussitôt pardonné tant on l’adore !), 

Antibes / Voyage scolaire / 1977
Dépaysement garanti pour les enfants de Givors (Rhône) !

...la mienne de trahison, accompagnateur d’un voyage scolaire, mes petits laissés en HLM, dans les pauvres bras d’une épouse elle aussi, abandonnée dans une vie sans folies (1977), le pathétique des camaïeux bleus d’une céramique  de Vallauris (1986-1987 ?), illusion d’une “ réussite ”, à peine désir d'une satisfaction, surtout pas pour atteindre des sommets, un mieux de toute façon parti ailleurs... Finalement, sans parler de ce panettone pour touristes, farci de vers de Ventimille (voilà ce qu’il en est de vouloir dépenser ses dernières lires avant la frontière... au moins un avantage de l’€), parce qu’ils se sont occupés de nous, de l’aménagement du Languedoc-Roussillon pour cause de saturation estivale entre Toulon et Menton, dans le but d'arrêter le flot vers l’Espagne, enfin pas pour nos beaux yeux, pauvres Languedociens et Catalans que nous sommes, dernières roues de la charrette ! Enfin, faut vous faire un dessin ? trop beau pour être honnête, devrais-je dire pour couper court, dans un pic d’énervement assez comediante, de mauvaise conscience, peut-être pointe de jalousie, sûrement parce que tout cela implique trop, personnellement, à en perdre le détachement extérieur, que cela s'emmêle à la sérénité à aimer, pour ces périodes d’amour vain, où on aime, mais mal, à croire alors que nos marques d’amour en surface se suffisent à elles-mêmes... 

SG2 Renault 1987

SG2 Renault 1987. 

Enfin, ces encombrements ne nous ont pas empêchés de descendre dans Monaco avec un SG2 Renault (1), populo, bleu ouvrier, autrement plus vaillant et altruiste, de ses trois litres de cylindrée (1987, celui des camaïeux bleus à Vallauris !), quitte à faire gitou, que ces bagnoles de l’égoïsme, d’un paraître cachant mal une vacuité pleine de fric. Et encore, dormir dans une rue de Menton (1999, sans savoir que la ville était et doit toujours être interdite aux camping-cars... encore ce paraître dans son penchant à bannir, à ostraciser, à aiguiller sur le côté pour ne surtout pas se mélanger). Pour le rosé ? question de mode moutonnière, question de goût, si on préfère le blanc qui, dans la lumière, chante mieux la vie encore avec des moules (attention au diabète) comme il la chantait avec des clovisses... restent les huîtres, consolons-nous. Et avant tout, le rouge, rubis, plus pénombre de cave, plus passeur d’intimité, de faille intérieure, de profondeur, de battement de sang, de pulsion vitale irrépressible... 

(1) Qu’est-ce que je l’aime encore cet engin ! Trois litres de cylindrée ! Son moteur continue de me parler, alors qu’un V6 ou V12 étranger de bagnole prétentieuse, bof, ça me laisse froid...