Bon, déjà deux mots pour redire pourquoi cette visite du Midi ne se poursuit pas sur la Sainte-Baume, les Maures et l’Esterel. Entre les encombrements de la Côte, le rosé surfait, la concentration de célébrités, le trop-plein de publicité pour cette “ Côôôte ”, la “ trahison ” d’un Charles Trénet des “ golfes clairs ” (aussitôt pardonné tant on l’adore !),
Antibes / Voyage scolaire / 1977 |
...la mienne de trahison, accompagnateur d’un voyage scolaire, mes petits laissés en HLM, dans les pauvres bras d’une épouse elle aussi, abandonnée dans une vie sans folies (1977), le pathétique des camaïeux bleus d’une céramique de Vallauris (1986-1987 ?), illusion d’une “ réussite ”, à peine désir d'une satisfaction, surtout pas pour atteindre des sommets, un mieux de toute façon parti ailleurs... Finalement, sans parler de ce panettone pour touristes, farci de vers de Ventimille (voilà ce qu’il en est de vouloir dépenser ses dernières lires avant la frontière... au moins un avantage de l’€), parce qu’ils se sont occupés de nous, de l’aménagement du Languedoc-Roussillon pour cause de saturation estivale entre Toulon et Menton, dans le but d'arrêter le flot vers l’Espagne, enfin pas pour nos beaux yeux, pauvres Languedociens et Catalans que nous sommes, dernières roues de la charrette ! Enfin, faut vous faire un dessin ? trop beau pour être honnête, devrais-je dire pour couper court, dans un pic d’énervement assez comediante, de mauvaise conscience, peut-être pointe de jalousie, sûrement parce que tout cela implique trop, personnellement, à en perdre le détachement extérieur, que cela s'emmêle à la sérénité à aimer, pour ces périodes d’amour vain, où on aime, mais mal, à croire alors que nos marques d’amour en surface se suffisent à elles-mêmes...
SG2 Renault 1987 |
SG2 Renault 1987. |
Enfin, ces encombrements ne nous ont pas empêchés de descendre dans Monaco avec un SG2 Renault (1), populo, bleu ouvrier, autrement plus vaillant et altruiste, de ses trois litres de cylindrée (1987, celui des camaïeux bleus à Vallauris !), quitte à faire gitou, que ces bagnoles de l’égoïsme, d’un paraître cachant mal une vacuité pleine de fric. Et encore, dormir dans une rue de Menton (1999, sans savoir que la ville était et doit toujours être interdite aux camping-cars... encore ce paraître dans son penchant à bannir, à ostraciser, à aiguiller sur le côté pour ne surtout pas se mélanger). Pour le rosé ? question de mode moutonnière, question de goût, si on préfère le blanc qui, dans la lumière, chante mieux la vie encore avec des moules (attention au diabète) comme il la chantait avec des clovisses... restent les huîtres, consolons-nous. Et avant tout, le rouge, rubis, plus pénombre de cave, plus passeur d’intimité, de faille intérieure, de profondeur, de battement de sang, de pulsion vitale irrépressible...
(1) Qu’est-ce que je l’aime encore cet engin ! Trois litres de cylindrée ! Son moteur continue de me parler, alors qu’un V6 ou V12 étranger de bagnole prétentieuse, bof, ça me laisse froid...