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mardi 6 février 2024

MAYOTTE, des NOUVELLES " du FRONT "

 Petit suivi d'infos dans la presse, à la télé... Dans un microcosme, à propos d'un microcosme, l'attitude de Paris n'en est que plus indigne...  

  • le choléra pourrait arriver à Mayotte avec les malades arrivant clandestinement des Comores. 
  • les agriculteurs souffrent de vols se retrouvant ensuite en vente au bord des routes (mais pas les vaches !). 
  • les moyens ne sont pas mis sur les importations illégales (l'Europe qui les interdit chez elle, ne vend-elle pas à l'Afrique des produits phytosanitaires plus fortement dosés ?). 
  • les pêcheurs verbalisés pour avoir transporté les passagers (les shadoks du matamore qui pour “ aider le mouvement ”, tapent comme ils savent si bien le faire, sur les petits ! Note de JFD)
  • affrontements entre bandes de villages au Nord (1 mort), au centre, à Dembeni, où seule la mobilisation des habitants a pris le dessus pour ne pas que la mairie, les commerces soient incendiés comme précédemment dans la localité voisine de Tsararano (les voyous sont pourtant revenus lorsque les forces de l'ordre ont mis fin à leur veille nocturne). 
  • procès (avec en fond les explosions de grenades lacrymogènes et de désencerclement), d'un jeune de 18 ans récemment naturalisé, coupable avec sa bande, de violence suivie de vol de scooter. Le conducteur, blessé à la machette a pu s'échapper, le passager molesté ne s'est pas présenté à l'audience... (Vive la France ! note de JFD) 
  • la date du recensement est repoussée au 8 février (laissez-moi rire ! note de JFD). 
  • faudrait lutter aussi contre les cas de paludisme importé. 
les bus stationnés, le lycée sans un bruit, désert... 

  • les établissements scolaires restent ouverts (sauf qu'une majorité d'enseignants, d'ATSEM, d'agents ne peut pas passer les barrages et, le pourraient-ils, la pénurie d'essence pèse. Note de JFD)
  • Hôpital en détresse avec seulement la moitié du personnel présente.  
  • transparence, éthique, responsabilité et corruption, signes alarmants de la gestion de l'État comorien. 
  • silence diplomatique de l'UE et de la France en guise de félicitations au président Azali fraîchement réélu. 
  • la commune de Tsangamouji honorée par la Cour Régionale des Comptes pour son ("exceptionnelle" note de JFD) bonne gestion. 
sur le site de la distribution de bouteilles que les barrages laissent passer, à ce qu'on peut penser... 

  • l'assoc Action Sociale de Petite-Terre a ramassé 800 kilos de plastiques sur la plage. 

Source France Mayotte | L'info KWEZI (linfokwezi.fr) (16 pages chaque matin, une vaillante équipe, un patron attachant, un média qui fait honneur à l'information indépendante et à Samuel Boscher, ex rédacteur en chef, terrassé à 52 ans par un cancer [juillet 2023]. L'ours lui dédie chaque numéro. Merci France Mayotte Matin et télé Kwezi !). 

Pardon de ne pouvoir ne pas lier le malheur de Mayotte à la perte d'un journaliste infatigable et motivé... À mon retour dans l'île voilà plus de dix ans, quel éblouissement que ce nouveau ton dans la liberté de l'info, une concurrence saine amenant le service public à plus de sincérité éditoriale en dépit du carcan étatique. 

L’émotion est toujours vive suite au décès de Samuel Boscher | L'info KWEZI (linfokwezi.fr)


AUTRES NOUVELLES DU “FRONT ”

  • pas de nouvelles du médiateur, du missi dominici porteur de paix... 
  • durcissement du mouvement sur terre et même sur mer pour ceux qui doivent traverser le bras de mer entre Grande-Terre à destination de l'aéroport
  • contrôles stricts pour les infirmières, les éboueurs, seuls les agents du service des eaux passent tous les jours pour ouvrir ou couper. 
  • autour du chef-lieu, des affrontements entre bandes de casseurs et 150 policiers : des commerces pillés, les quelques élèves en classe évacués à cause des voyous et des gaz lacrymogènes. 
Le peuple des barricades est en réunion d'étape avec les élus à Mamoudzou. Les véhicules peuvent passer les barrages à demi libérés. Il suffit d'un camion pour tout boucher un quart d'heure mais nul ne s'aviserait de toucher une palette, c'est fady, tabou, et la colère réveillerait vite les gardiens qui somnolent... 

  • des bus à 99 % gratuits doivent amener à une grande manif dans le chef-lieu.


L'État, après les velléités du matamore de la préfecture, toujours aussi “ digne ”, semble vouloir laisser pourrir la situation... 

  • à la fois une insensibilité plus que politique et la volonté de garder Mayotte mais pas les Français qui l'habitent... encore un “ en même temps ”. 
  • loi Mayotte en vue mais avec le titre de séjour toujours territorialisé, l'île reste un cul-de-sac pour les vagues de migrants des Comores et d'Afrique.
  • et quid de l'apartheid juridique quand nos lois et textes concluent avec la mention “ EXCEPTÉ MAYOTTE ” ? 

Journal Mayotte : Émission du lundi 05 février 2024 - Outre-mer La 1ère : le replay en streaming (francetvinfo.fr)


... Bref du mépris insultant de la part de Paris... Merci néanmoins à la télé d'État et d'ici ! et vous, merci de ne pas seulement attendre si Bayrou va se retrouver à l'Éducation... 

samedi 3 février 2024

MAYOTTE, ÉTAT DES LIEUX PONCTUEL.

 Il y a un peu du « Barrage contre le Pacifique » de Marguerite Duras (1950) avec la rancœur accumulée à Mayotte contre une administration enkystée plus encore qu'en métropole, des relents de colonialisme au sens large, dépassant la vision gauchorigide du fait colonial. En prime, les aléas dont le dérèglement climatique, la potentielle menace d'un cyclone, le volcan nouveau qui, ajoutant aux séismes, a fait s'affaisser au moins la côte Est du lagon de vingt centimètres. Quelques éléments parcellaires pour une vision moins distante bien que subjective, de l'intersection immigration et insécurité. 

* IMMIGRATION & INSÉCURITÉ : les étrangers plus nombreux que les nationaux (ce n'est pas un gros-mot !) sur un territoire français (et que tous ceux qui voudraient dégainer l'éternelle rengaine onusienne aillent voir mes autres articles sur le sujet !). Des demi-mesures de la part des autorités qui loin d'arranger un tant soit peu enveniment la situation, en particulier à cause d'une jeunesse laissée en déshérence. Ainsi une bonne part de la violence est liée à cette submersion migratoire. Insécurité le jour qui faisait éviter les lieux isolés (on craint à présent de sortir dans la rue), insécurité la nuit qui fait que la population s'enferme et ne traîne pas sur les varangues, insécurité sur les routes pour ceux qui doivent se déplacer. Même les casernes de gendarmerie doivent soutenir des sièges ! Même les forces de l'ordre doivent souvent reculer sous les assauts ! 


Les files de voitures laissées pour passer le barrage à pied et s'organiser en vue de continuer une fois de l'autre côté. 


En plus de l'arrivée des voisins, encouragés et peut-être aidés par Azali (les Russes et Biélorusses n'ont pas été les premiers !) pour semer un chaos destiné, à terme, à force de tergiversations françaises, à annexer et faire de Mayotte la quatrième île de l'Union des Comores, pour des raisons de demande d'asile, après des Syriens un temps, Sri-Lankais ou Somalis, à présent, c'est une vague d'Africains des Grands Lacs qui a ajouté au désastre pour avoir monté leur camp de réfugiés sur le seul stade digne de ce nom à Mamoudzou. Bien sûr qu'on ne peut que regretter la guerre terrible du Nord-Kivu, la dévastation intentionnelle des vagins, les victimes par millions, le pillage des ressources par les Occidentaux sinon les Russes et les Chinois... Mais ce n'est pas être nombriliste que de considérer ces réfugiés comme la goutte d'eau ajoutant au tsunami récurrent de violences à Mayotte. Si la France continentale et de l'Outremer prenait sa part au lieu de toujours accabler lâchement une petite île, la population n'aurait pas à se révolter pour sa survie contre une situation invivable. 

Les responsables ? En premier lieu une marge de MAHORAIS cyniques, marchands de sommeil, employeurs au noir, laissant s'installer sur leurs terres, complaisants des mariages blancs, des fausses déclarations d'hébergement, d'adoption, dénonçant le clandestin de l'autre. Un état de fait qu'une gouvernance indigne de la part d'une France de toute façon amorale, autorise.  

* L'ADMINISTRATION : enkystée bien qu'hors sol, perpétuant quelque peu, la vision en serait-elle caricaturale, du temps des gouverneurs. De toute façon, on vient un temps à Mayotte, un purgatoire en quelque sorte mais bien payé et assurant ensuite une promotion, une mutation avantageuses. On vient un temps, alors pourquoi s'enquiquiner à s'impliquer dans une problématique qui dépasse... autant ne pas entraver son plan de carrière. Que le muzungu, le Blanc, ne fasse que passer sans trop mettre vraiment le nez, arrange les locaux dans leurs petites affaires. Et l'avancée de celui qui se dévoue reste malheureusement dans un tiroir (parfois pour ressortir des années plus tard... une réalité en tous points, lois, projets, très française... Est-ce que la piteuse éjection de la France en Afrique pourrait débloquer ce piétinement de petits pas, ces tergiversations à hue et à dia, ce en même temps véreux, ces affaires étrangères toutes en cachoteries, tout en promesses mensongères ? Faut être optimiste pour espérer un sursaut... 

Une partie du barrage dans sa version “acceptée” suite à l'enlèvement, dans un premier temps, des troncs, dans un second, des conteneurs. 

LE PRÉFET : après la négation du ressenti, Thierry Suquet fait croire que la vie continue, l'économie en étant le principal indicateur. Ainsi, de vivre avec une immigration non contrôlée et une grave insécurité liée pour une bonne part, représenterait un cadre normal et acceptable. À la population de s'adapter au mal chronique ! Samedi 27, le titulaire en poste depuis bientôt trois ans communique « la vie économique, sociale locale reprend son cours. Aucun barrage ne sera toléré...». Le fric, le fric ! et tant pis pour les droits des citoyens ! Résultat : vendredi 2 février : les barrages sont toujours en place (l'île attend le médiateur pour en avancer peut-être dimanche... Pardon de me laisser aller à un parallèle avec Bruno Lemaire mettant à genoux l'économie russe... 

Plus globalement, la solidarité gouvernementale fait que de la part de l'autorité, atténuation et banalisation de la réalité relèvent d'une malhonnêteté foncière ayant pour premier principe de contenir la contestation populaire quitte à promettre, à jouer la montre, à berner afin de toujours promouvoir les privilèges libéraux (voir par ailleurs, d'après Julien Bayou, la complaisance du ministre “ Léo Brumaire ” pour les milliards de Lactalis...). Concernant Mayotte, l'essentiel a longtemps été de mettre le couvercle sur l'huile en feu, rien ne devant remonter à Paris ; aspect positif de la modernité, le nom  “ Mayotte ” est de plus en plus prononcé, serait-ce pour des complications pouvant augurer de ce qui nous attend dans une métropole à la gouvernance assujettie à l'Europe puisque nos dirigeants promeuvent une souveraineté supra-européenne pourtant complètement anticonstitutionnelle . Allons-nous consentir au viol permanent dû au le libre-échangisme ? (Il ne suffit pas d'avoir le verbe batailleur pour convaincre, monsieur Attal ! ne parlons pas du “ tout et son contraire ” d'Emmanuel Ier !).  

Le lycée, camp retranché... 

   

LE RECTEUR : comme l'autre, dans la triste réalité de ceux qui ne feront surtout pas de vagues ; solidarité gouvernementale oblige, l'actuel zélé solidaire ne dit rien à la télé des violences dont notre jeunesse et toute la population sont victimes (un doigt coupé alors que la victime se laissait pourtant dépouiller de son portable, coups de machette sur les bras, la tête). Il faut absolument retourner à ce monsieur la citation qu'il vient de faire d'Einstein, à savoir qu'il est idiot de toujours faire la même chose en espérant des résultats différents. Encore un matois de la roublardise érigée en principe de gouvernement... Que ne dit-il rien, Jacques Mikulovic, des jeunes étrangers bacheliers interdits d'études en métropole parce que le titre de séjour territorialisé les bloque dans l'île ? Rappelons-lui charitablement les souvenirs laissés par ses prédécesseurs : un certain Jean-Marie Perrin qui a fustigé en son temps, le vagin des Mahoraises, un secrétaire général (Denis Lacouture), fort de son expérience au Niger et en Mauritanie (comme par hasard), se montrant tout colère parce qu'une de ses prérogatives n'était pas de construire des murs, sans doute ne voulait-il rien savoir des incursions violentes... Venez donc constater qu'entre les plaques en fer, les murs rehaussés, les rouleaux de barbelés, les établissements scolaires ont tout de camps retranchés... Et est-ce que les frais sont, comme ils le furent, défalqués sur des crédits d'enseignement, un budget devant déjà, comme pour la santé, la justice notamment, être partagé avec l'effectif  non pris en compte pour la dotation par habitant ? Plus grave, les enfants et adolescents qui doivent être retenus dans les enceintes quand les bandes montent à l'assaut ! Tout peut arriver !toujours vivre avec l'angoisse au ventre ! Un autre de ces lumineux personnages, souvent nomades des mers du Sud (l'un d'eux ne s'est -il pas publiquement vanté de concourir avec son beau-frère à celui qui collectionnerait le plus d'îles, le plus de nominations exotiques ?!) a remercié les Mahorais, d'être patients et gentils au point d'accepter les rotations, à savoir deux classes en roulement par quinzaine, matin ou après-midi dans un même local (et cette théorie du genre qui persiste, wokisme aidant !). Parlons encore d'une certaine Nathalie Costantini qui fait son chemin parmi les huiles, dont le principal leitmotiv à Mayotte fut celui de la "pause méridienne, la paus' méridien' "... sans afficher que c'était pour cadenasser le temps libre d'une jeunesse potentiellement incitée à commettre jusqu'à des violences. cela donne actuellement une majorité de parents qui, après être venu chercher l'enfant à dix heures ne le ramènent simplement pas quelques heures après pour l'après-midi ! 

Sinon, pardon, il y en a un qui, dans les années 90 a dû faire du bon boulot pour Mayotte parce qu'il a eu la Lozère en retour ! Doublement pardon de ma part puisque j'ai injustement oublié son nom.     

* les élus... les locaux, encore des matois campés sur leurs rentes de situation, aussi français sinon plus de ce point de vue que bien de nos édiles métropolitains, de ceux, qui, malins, restent un temps muets avant que de bien sentir d'où vient le vent.

LES SÉNATEURS alertent : Saïd Omar Oili écrit au premier ministre avant le chaos ; le sénateur Thani Mohamed Soilihi, désormais moins en marche et renaissance, soutient le mouvement sans réserve. Selon lui, les Comores ne sont pas un partenaire fiable. À l'image de ce qu'a initié le Royaume-uni, il veut appuyer pour déléguer la gestion des demandeurs d'asile à des pays tiers tels le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda... 

LES DÉPUTÉS 
Estelle Youssouffa (enfin une députée qui dépote !) : 
« J'ai demandé le départ du préfet de Mayotte parce qu'il a envoyé policiers et gendarmes employer la force sur des personnes âgées et des manifestants pacifiques mobilisés pour demander la sécurité alors qu'il n'a pas le même“ courage ” face aux criminels et délinquants qui traumatisent quotidiennement la population. Parce qu'il a été aux abonnés absents sur l'occupation du stade de Cavani qui prospère tranquillement depuis six mois. 
Ses déclarations alimentent la colère populaire. Il a failli à sa mission, il doit partir. 
Assez de dégâts ! » 
Mansour Kamardine dénonce les sous-effectifs dans les forces de l'ordre, l'enseignement, la santé, la justice ainsi que les carences de compétences dans les champs d'intervention obligatoires. 

ÉLUS LOCAUX. 
Le maire de Mamoudzou réclame l'état d'urgence. 
Jacques Martial Henry, élu d'opposition : « ...le préfet n'avait pas à ouvrir le service immigration en temps de crise : il faut se battre contre un Comorien pour récupérer son terrain, il faut se battre contre les Réunionnais* pour avoir un marché public, contre les Africains pour avoir accès au stade, les Mahorais sont spoliés par les étrangers, l'administration n'a pas à provoquer alors qu'ils débarquent tous les jours, occupent un stade. Au début on a laissé faire, aucun élu ne s'implique, le CD, les sénateurs, les députés doivent être les interlocuteurs de l'État... les associations qui s'occupent des immigrés sont financées... on ne s'occupe plus des Mahorais... Depuis le Congo, les Grands Lacs, tout le monde regarde Mayotte... »
* à la journaliste lui faisant remarquer que les Réunionnais sont français, il répond qu'à La Réunion pas une entreprise mahoraise ne peut se voir concéder un marché public. 

Après cet état des lieux malheureusement loin des solidarités et fraternités utopiques, plutôt reprendre sa respiration, après Duras, avec Le Clézio, par exemple, auteur d'un Sud-Ouest de l'Indien... le recul, la perspective lointaine devant permettre d'avancer...  

Sources principales : France Mayotte Matin, Kwezi, Mayotte Hebdo, Le Journal de Mayotte...