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vendredi 30 août 2024

INDIEN des vieilles LUNES, “ Tchécoslovaquie ” (29)

Staňkov, juste pour noter la présence parfois multiple d’églises dans le moindre village sinon de chapelles dans les hameaux (ici, Vránov, Krchleby, Ohučov), d’avant ou non la Contre-réforme.

La nationale est en très bon état.

Plus peuplé, Holýšov a été récemment rattaché au district de Plzeň-Sud ; pendant la guerre, un camp de prisonniers et prisonnières françaises (à la Libération, tous les camps accueillirent des suspects de collaboration ainsi que des Allemands trop âgés pour supporter l’exode / un de ces camps se situait à Mirošov, une localité à 11 km au sud d’Holoubkov, village de ses grands-parents).

Prix du gasoil (nafta, 34.90 Kc le litre soit environ 1,4 €, 60.07 litres. Incroyable ! il doit y avoir une erreur, 702 km parcourus… soit 8.5 l/100 km ! le calcul suivant donnera 10,1 l ce qui, pas exagéré du tout pour un engin de 2.5 tonnes, correspond davantage au carburant nécessaire à un moteur TD, de 2,5 l de cylindrée… brave bête !). Évitons Plzeň (l’autoroute étant libre pour décongestionner la traversée de la ville).



Plzeň_-_Náměstí_Republiky 2011 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license Author Txllxt TxllxT

Plzeň la blonde, celle des « Pils » imitées mais jamais égalées, de la bière Prazdroj pour la 12, du dimanche, du jour de fête sinon la décitka, la 10 de Gambrinus, moins forte, plus populaire (1).

Loin de dire “ la blonde ”, on disait “ la noire ”, « černá Plzeň » des usines Škoda… un nom que la démagogie nombriliste jacobine s’obstine à prononcer “ skoda ” au lieu de “ chkoda ”. Enfin… Škoda, du nom de l’ingénieur Emil Škoda (“ von ” même, par le père anobli peut-être) (1839-1900), entrepreneur en machines-outils, armes (gardons en mémoire que les calamiteux Accords de Münich de septembre 1938, en plus d’autoriser Hitler à dépecer la Tchécoslovaquie, lui feront disposer d’1/3 de matériel militaire supplémentaire récupéré chez les Tchèques… )

« Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre » aurait dit Winston Churchill.

Et quelle firme toujours aujourd’hui ! avec les voitures (elles ont remplacé depuis longtemps les Peugeot du Tour de France), les bus et autocars, les trains et motrices, les trams, trolleys et autres engins agricoles !

Était-ce en 1968 ? la nationale de Rozvadov passait dans une des usines ; souvenir d’une roue jockey qui talonne fort ; en cause les pavés inégaux ? la vitesse ? la suspension arrière de la 403 trop souple ? la caravane trop lourde ?


Plzeň_,_Synagoga 2011 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. Author Michal Ritter

Plzeň, la cathédrale Saint-Barthélémy au clocher le plus haut de Tchéquie (102,6 m) ; Plzeň, la grande synagogue (2), la troisième plus grande au moins en Europe, aux styles architecturaux mélangés, qui se remarque, que les nazis n’ont pas détruite parce que trop imbriquée dans les constructions voisines, de nos jours immense pour le peu de Juifs qui demeurent ; le hall central peut accueillir des concerts, Karel Gott (1939-2019), né à Plzeň, une célébrité, y a chanté.

Plzeň, à titre personnel, parce qu’il devra y aller un jour, c’est le restaurant « U Salzmannu », une auberge des années 1600, non loin de la cathédrale, là où les siens, en ville le temps d'une journée, pour leurs emplettes et affaires, allaient traditionnellement manger (soupe, lapin ou sanglier ou jarret de porc… compter quand même une vingtaine d’euros aujourd’hui).



Rokycany 1978 ?


Rokycany 1978.

Rokycany, RO sur les plaques minéralogiques d’alors (3), indiquant le district ; une des plus anciennes villes de Bohême (il en est fait mention en 1110
/ incendiée lors de la Guerre de Trente Ans) ; porte-t-elle ce nom à cause de l’archevêque hussite Jan Rokycana (1396-1471) ? ce doit être l’inverse plutôt… Du baroque s’est ajouté au gothique de l’église. Du baroque aussi jadis sur le panneau du marchand de fruits et légumes, sur l’étroit entre petite et grande place « demain peut-être y aura-t-il du chou-fleur »

(1) il en existe la 8 dont les ouvriers des hauts fourneaux, exposés à d’intenses chaleurs et déshydratation, disposaient ; en témoignait tonton Stanislav. Les 12, 10, 8 degrés mais pas d’alcool puisque la 10 ne titre que 4,3° d’alcool pur.

(2) une synagogue se retrouve opportunément mentionnée alors que les actes antisémites se sont multipliés, dernièrement l’attentat contre la synagogue de la Grande-Motte (24 août 2024).

(3) aujourd’hui comme chez nous, s’est perdu le plaisir curieux de situer dans le pays d’où vien3nent les gens qui passent.

samedi 14 octobre 2017

DIX-SEPT ANS, IL Y A DES LUNES... / Holoubkov, Československo


La pleine lune qui met en relief le cimier des arbres me transporte aussitôt vers une autre lune, une autre nuit, une forêt plus boréale, peut-être perdue dans un passé presque galactique.

La porte fait passer par le couloir d’entrée où donne le guichet à présent fermé de la vente à la pression (točene), au litre, au pichet, là où défilent, surtout en fin de semaine, les pichets blancs, bleus, bruns (le džbanek des grands-parents est bleu ciel, celui du grand-oncle, blanc). 
 

Dans ce hall, la senteur amère du houblon l’emporte sur le tabac froid filtrant de l’ambiance si enfumée de la grande salle encore bien remplie.  
 
 

Une fois sortis, si un roulement de voix mâles mêlées de rires gras, fait tourner la tête vers les lourds rideaux sombres de l’hôtel (réputation des buveurs oblige) tombés sur la concupiscence à la bière de ces hommes, par ailleurs si durs à la tâche, c’est la nuit qui investit nos sens. Nous traversons la nationale Praha-Plzeň qui passe devant l’établissement. A cette heure avancée, les véhicules sont rares. Au loin, seulement, un bruit de moteur crescendo, amplifié par la saignée de bitume, la montagne russe entre les épicéas. 
  

Ensuite le carrefour de la route de Hůrky (1) avec le kiosque presse-tabac, jaune et rouge pétard, pour offrir un soleil d’Espagne au ciel trop souvent couru par les nuées d’ouest. Si je n’y achetais pas les “kubánsky”, ces brunes cubaines si exotiques au pays des blondes (2), je penserais à un arrêt de bus sauf qu’un tube métallique porte l’enseigne de la ČSAD juste à côté... 

  

Logique, sur ce carrefour, cette patte d’oie qui fait graviter le village autour. D’ailleurs, à l’opposé, vers Těškov et au delà Lhota-pod-Radčem, proche du tilleul et contre le mur de la salle de bal de l’hôtel, stationne souvent la remorque-passagers des autobus Škoda (3).  
  
La nuit est trop douce, trop claire pour qu’il n’y faille rien voir et au seuil de “Na Pekarně”, la descente si raide, faite, on dirait, pour les seuls piétons, s’annonce la symbiose mystérieuse entre l’univers, la nature et l’homme cherchant à s’en émanciper... (à suivre)      

(1) elle limite le quartier “Na Rud
ě” regroupant surtout des logements ouvriers, une promiscuité en apparence sereine pour les deux bâtiments du bas tandis que les deux du haut, plus individualistes (quatre logements de plain-pied mitoyens chacun) expriment une conception du logement social méritant une mention au même titre que les villas célèbres d'Holoubkov (dont la Markova vila de 1908 / architecte Jan  Kotěra). Mes grands-parents y ont habité jusqu’au début des années 60 ; tonton et ma grande-tante y résident.  Ils aiment rester dans le jardinet, juste un lopin de terre mais, plein de fleurs ! (presque sous la route et le kiosque). Le quartier est d’autant plus aimable que la vue, au-delà du lac, en bas, de l’usine souriant peut-être de se trouver à la campagne, puis de la voie ferrée, la gare, se perd dans la forêt jusqu’en haut de croupes sombres  
(2) lieu d’achat aussi des cartes postales, des timbres pour la France et des kři
žovsky de papa (le nom m'échappe).
(3) prononcez “chkoda” et non comme dans la pub pour les bagnoles ! 


Photos autorisées : 
1. Pixabay creativ common. 
2. Svátečni hospoda. Josef Lada. 1932. Kolorovaná kresba.
3. Kiosque à Rokycany. 
4. ČSAD csUserŠJů.
5. Bus Beroun,_DOD_Probotrans, RTO městské s vlekem Author Aktron Wikimedia Commons