Le port, le commerce maritime causant la peste, la fortune des armateurs, l’infortune d’Edmond Dantès, le départ de Marius sur la Malaysie, l’arrivée de thoniers d’Afrique-du-Nord dont un, colérique au possible contre une réglementation défavorable au pactole escompté. Non loin, le “ village ”, l’anse, la plage des Catalans où Alexandre Dumas met en scène Mercédès, la fiancée perdue de celui qui grâce à l’abbé Faria, codétenu au château d’If, deviendra le richissime comte de Monte-Cristo ; l’occasion, pour Dumas, d’écrire sur la présence des Catalans à Marseille :
« ...ils s’étaient abattus pareils à une bande d’oiseaux de mer, sans se mêler.../... se mariant entre eux, et ayant conservé le costume et les mœurs de leur mère-patrie, comme ils en ont conservé le langage... »
Guerre d'Algérie - L'impossible commémoration La Cliothèque photo autorisée |
Marseille a vu, notamment avec Port-Vendres en Roussillon, le débarquement de nombreux rapatriés surtout d’Algérie ; un grand port ne peut qu’attirer de grands voyageurs tels Arthur Rimbaud (1854-1891) qui y décède, Joseph Conrad (1857-1924) ; il représente aussi un refuge, le premier pas d’un exilé, Albert Cohen (1895-1981), fuyant avec sa famille l’antisémitisme de Corfou... Walter Benjamin (1892-1940) y passe dans son errance de persécuté (il se donnera la mort à Port-Bou).
Cathédrale_La_Major 2017 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author Vlad Mandyev |
Notre_Dame_de_la_Garde the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Author Benh LIEU SONG |
Des “ Hom-mes ” du paléolithique (la majuscule inclut les “ Fem-mes ”), à la population d’aujourd’hui forte de ses apports catalan, juif, piémontais, napolitain, corse, italien, arménien, pied-noir, maghrebin, comorien en passant par les Ligures, Phocéens, Wisigoths, Romains, Sarrasins et autres pirates, la ville est d’autant plus cosmopolite qu’elle est ouverte vers l’Afrique, historiquement « Porte de l’Orient » et de l’Asie. Une empreinte que le style romano-byzantin et l’époque de construction de La Major, la cathédrale, et de la Bonne-Mère, basilique Notre-Dame-de-la-Garde symbolisent... Quant au lien à la France, avec l’axe PLM, Paris-Lyon-“ Méditerranée ” (pour ne pas dire “ Marseille ” ?), retenons avant tout l’épisode de la Marseillaise ! 1792 : présenté aux volontaires marseillais, le Chant de Guerre de l’Armée du Rhin leur plaît tant qu’ils vont le chanter de clocher en clocher lors de leur longue marche vers Paris ; électrisée, la population va aussitôt adopter La Marseillaise (1) ;
(1) Délaissée par Napoléon, abandonnée par la Restauration, reprise en 1830 pour Louis-Philippe qui lui préfère « La Parisienne », interdite par Napoléon III, hymne national sous la IIIe République (1879), remplacée par la sénilité carriériste d’un maréchal décrépit (un plagiat qui plus est d’un air d’opérette, putain !), La Marseillaise ne saurait tolérer que quiconque y touchât, même de façon homéopathique avec VGE voulant en ralentir le tempo, ce qui n’avait rien de séditieux... ne parlons pas de ce fils de, acteur de naissance grâce à papa, qui nous fit une colère contre des paroles qu’il n’avait pas pris la peine de comprendre...
Une merveille sur Marseille . Merci pour ce beau récit .
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