mercredi 7 juin 2023

FRONTIGNAN (3), Achille Munier, le Thalamus.

" Qui cherche trouve "dit le dicton, pas toujours ce qui nous importait mais plus sûrement, ce qu'on ne cherchait pas...

La région proche m’arrête plus que prévu et va peser lourd alors que le Sud provençal jusqu’à l’Italie se fera plus léger au fur et à mesure de l’éloignement...      

« Notes sur Frontignan pour servir à son Histoire », Achille Munier 1874, deuxième édition, Montpellier C. Coulet Libraire-Éditeur, Paris E. Dentu Libraire-Éditeur, 376 pages. 

Villeneuve-lès-Maguelone_projet_de_canal_des_étangs_1742_-_Archives_départementales_de_l’Hérault domaine Public wikimedia commons

Pour avoir seulement picoré :

* page 172. D’après Pline l’Ancien (23-79 suite à l’éruption du Vésuve), les riverains de « l’Étang de Lates » (peut-être le Méjean actuel) se faisaient aider par les dauphins pour pêcher les bancs de mulets. Achille Munier en déduit donc que cette association devait se faire dans les autres étangs. Par contre, il constate qu’à son époque il y a longtemps que les dauphins n’approchent plus, les hommes étant trop intéressés par leur graisse.

En plus des explications historiques, l’ouvrage raconte bien des détails sur la pêche, la chasse, dont le procès contre les gens de l’évêque de Maguelone qui barrent les graus au moment du frai avec un filet prohibé nommé « brugine ». 

Grandes_compagnies_miniature_XIIIe_BNF domaine public wikimedia commons

* page 225. Un exemple des rudes temps (vers 1350, époque de Du Guesclin) d’insécurité avec la venue et la prise de Frontignan, à l’enceinte non close du côté étang, par Seguin de Badefol, anglais ou gascon selon les dires. Ce routier descend d’Auvergne avec 3000 soudards qui brûlent, pillent et ravagent. Après Aniane, Gignac, Villeveyrac, Pomerols, Florensac, c’est le tour de Frontignan.

Le Thalamus, de Montpellier, archive manuscrite sur trois siècles, jusque vers 1600, en témoigne « dans la langue de nos pères »... Surprise, c’est bien écrit en occitan ! (tous ceux qui se disent « fiers » du patois parlé par le papé ou la tantine, plutôt que de persister à ressasser « patois » « patois » sans réaliser que le mot a été imposé par l’envahisseur pour mieux soumettre, sont priés de dire désormais « occitan » ou « languedocien » concernant notre langue historiquement première... il n’y a pas de tradition qui tienne... ce n’est pas parce que mon père et mon grand-père acceptaient Pétain que je dois manifester une quelconque indulgence à l’égard de ce maréchal qui faisait le salut fasciste... Putain va !).

Donc, « En lan... de nostre senhor... MCCCLXI... en lou mes dabril... matin a la poncha del jorn a XII dabril, et intret ame sas companhas... per l’estanh... aqui non avia gis de mur... » Les assaillants perdirent deux-cents des leurs, les défenseurs trente. Mais les bandits restèrent sept semaines à piller, violer et incendier. Quand les troupes alliées au lieutenant du roi se mirent en branle, les bandits partirent au Vigan pour revenir en mai enlever plusieurs personnes. Absent pour défendre la ville, le capitaine-châtelain fut destitué par lettres patentes.

Arrêtons de picorer même si cette provende reste des plus intéressantes, entre autres, sur la naissance de la ville de Sète, quitte à revenir sur nos questions de territoire déjà évoquées ! 

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