samedi 1 janvier 2022

BOUNO ANNADO 2022 !

 


Boun, brave, bel que siegue l’an nouvel e si sen pas pus, sioguen pas mens ! 

Avec 136.000 pages vues en 8 ans, pour partager le voyage, pour marquer l'attention que je vous porte, et parce qu'il n'y a pas de message sans destinataire, pour ce partage planétaire, je souhaite à tous le meilleur en 2022.  

 Dears loyals friends in the world or in the United States, accept my almond flowers to wish you the best in 2022. Good New Year. 

Chers et fidèles amis de la France aussi métropolitaine, ultramarine et francophone, recevez mes fleurs d'amandier pour une bonne et meilleure année 2022. 

Celé mé rodině z Holoubkova a Mělníka, našim českým přátelům z Prahy a z "mame radi Rokycansko" přejeme vše nejlepší do nového roku 2022. 

Cari e fedeli amici dall'Italia, con il mio sentimento molto mediterraneo, accettate il mio fiore di mandorlo per un buono anno nuovo 2022. 

Amis et lecteurs éparpillés du Monde entier, merci de votre fidélité et que ma fleur d'amandier vous porte le meilleur en cette année 2022. 

Дорогие и верные друзья России, от Санкт-Петербурга до Владивостока, примите мой цветок миндаля с новым 2022 годом.

Dears and faithfuls friends of green Ireland, since the song about the orange flower, accept my almond tree for a good new year 2022. 

 Шановні та вірні друзі України, незважаючи на мої страхи, прийміть мій цвіт мигдалю з новим 2022 роком. 

 Liebe und treue Freunde aus Deutschland, die die okzitanische Sprache ehren (es ist nicht der Fall in Frankreich), nehmen sie meine Mandelblumen für ein gutes neues Jahr 2022. 

 Queridos primos catalanes, queridos y fieles amigos de España, que siempre han sido tan cercanos, comparte mi flor de almendro para un bueno año nuevo 2022. 

Caros amigos portugueses tão hospitaleiros, partilhem a minha amendoeira em flor por um bom ano novo 2022. 

Drodzy polscy przyjaciele, z moją solidarnością jako Europejczyka, podzielcie się moim kwiatem migdałów na szczęśliwego nowego roku 2022.

Chers amis belges, acceptez ma fleur d'amandier pour une bonne année 2022.  Beste Belgische vrienden, aanvaard mijn amandelbloesem voor een goede nieuwjaar 2022. 

 Dears friends of the United Kingdom, accept my almond flower for a good new year 2022. 

Dragi prieteni români, din Bucovina până în Delta Dunării, primiți floarea mea de migdal pentru un an nou fericit 2022. 

 Dear friends from Hong Kong, with my solidarity, accept this almond flower for a good new year 2022. 

Chers cousins du Québec, amis du Canada, acceptez ma fleur d'amandier pour une bonne année 2022. 

 Kära vänner från Sverige, acceptera denna mandelblomning för ett gott nytt år 2022. 

 Teman-teman pulau Indonesia yang terkasih, terimalah bunga almond ini untuk menyambut tahun baru 2022.

 

jeudi 30 décembre 2021

DÉJÀ UNE PETITE CAMARGUE... et une agante* avec Brassens...

Je veux bien être l'imbécile heureux tant décrié par Brassens, bête et méchant, sûrement parce qu'il faisait partie lui-même de tous ces imbéciles prétentieux montés à Paris pour faire croire que leur possible réussite ne devait rien à leur lieu de naissance... 
 
"... habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts, 
La race des chauvins, des porteurs de cocardes, 
Des imbéciles heureux qui sont nés quelque part..."

 
"... Maudits soient ces enfants de leur mère-patrie
Empalés une fois pour tout's sur leur clocher..."

Non, non, Brassens, j'adore sauf qu'aimer quelqu'un c'est l'accepter dans son entier, sans dire amen à tout. Pas question en effet, au prétexte qu'on a un village, une église, une plage, de mépriser, comme il l'affirme, par chauvinisme, le reste du monde... Georges ajoute "cocardier", ce qui s'avère pour le moins, contradictoire. Et puis quand, outrancier, il se lâche en se référant à Moncuq, la localité, juste pour l'équivoque sur l'homonymie, c'est qu'il n'a pas d'argument à faire valoir... Ce n'est pas le tout de faire rimer mazette sur un hémistiche, cela ne vaut tripette... Enfin, c'est Brassens...   
 
"... Qui vous montrent leurs tours..."

Hola, en quel honneur cette entrée cavalière ? Si, si, je sais, il suffit de remonter dans mes chroniques : les petits oiseaux, le chemin d'école du grand-père, la garrigue, la fête de la Saint-Martin, les vendanges, Saint-Pierre-la-Mer, la plage, l'étang, la rivière... je ne suis que l'imbécile heureux né quelque part, et à y être, le demeuré, le ravi du Midi !

Brassens_TNP_1966 BNF wikimedia commons Author Roger Pic (1920-2001)

Mon pauvre Georges, en dépit de tout ce que tu as attaqué avec cette chanson, défendre ceux qui sont nés quelque part ce n'est pas plus pour les vanter que pour les montrer, juste pour ce qu'ils sont, ce qu'ils ont en commun... Malheureux ! sinon ils nous ont bien assez envahis comme ça, les gens nés nulle part, ils sont même plus nombreux que nous, nous, les indigènes en minorité... c'est comme ça, on n'a rien contre... ce sont des gens bien, en majorité... Maintenant cela doit-il nous interdire de dire qui nous sommes, d'un terroir, du cru comme tu le dis, avec un passé, une vie à partager, des fondements à rejoindre puisque eux viennent de partout... Ensuite, pour le futur, on verra bien ce que deviendra l'âme du pays, le présent n'a pas la main dessus et de toute façon, cela ne saurait en changer le passé... Au nom de tout ce qui précède, crois-tu que de ton endroit cosmopolite, il était aimable de tous nous traiter de jobards ? Aurait-ce à voir avec ceux qui te collaient aux basques, t'interdisant, célébrité oblige, de flâner à Sète, t'obligeant à chercher refuge dans les cabanes à Lolo, loin, à Balaruc ? 

Mais, imbécile que je suis, bien sûr que tu m'as fait marcher... Tu nous as signifié tant de choses, tu joues au provocateur alors que tu as souvent chanté le contraire... Ne nous dis pas : le petit cheval, les papillons, le chêne, l'amandier, la plage de Sète, Martin, Margot, Hélène, Bécassine, Gastibelza, de toi sinon des grands que tu honores, tout sent la province, l'humus, la campagne, le crottin qui te répugne... Si tu avais vu, d'une des maisons aujourd'hui rasée pour laisser, au nom d'un paraître comptant plus que la beauté intérieure, notre vieille église désormais orpheline des appentis entre contreforts, dont ceux pour abriter les chemineaux ou stocker les feux d'artifice du 14 juillet ! Notre église Saint-Martin, cathédrale à mes yeux d'enfant attendant l'entrée en scène d'Esmeralda, orpheline des maisons accolées laissant une touche moyen-âge... Pardon, j'ai laissé le crottin en chemin, celui des vieilles filles sorties aussitôt au cul du cheval, avec la balayette et la pelle ad hoc... si tu avais vu leurs géraniums ! 
Mais, suis-je bête, avec le bel accent que tu as gardé, bien sûr que tu es né quelque part et que c'est ce qui t'agace... Bien sûr que tu es resté celui de la Pointe Courte, du Rocher de Roquerols au milieu de Thau, des copains d'abord ; et si tu aimes chanter c'est que tu as de qui tenir, de cette colonie italienne venue de Campanie... Sur les quais de Sète, une fois, j'ai entendu un pêcheur qui ravaudait son filet... une voix magnifique, je suis resté un bon moment, j'en ai encore une larme à l’œil !  

Je savais que je devais t'aganter* un de ces quatre, sans savoir que je tomberais sur toi ce jour. Et dire que je voulais refaire la piste, depuis Saint-Pierre au pied de la garrigue, vers Les-Cabanes, par les sables vaseux de Pissevaches, les sansouires des Terres Salées, là où une pointe d'imagination suffit pour découvrir une vraie petite Camargue avec, vers midi, les découpures dansantes, les prismes colorés déjà cubistes de Cézanne, la silhouette de Mireille ou de Magali qu'un mirage disloque et floute à dessein : l'Arlésienne, toujours présente et jamais là, quatre petites pages d'Alphonse Daudet, pour celles qu'on a aimées, qu'on a cru ou aurait pu aimer, quatre petites pages à vous briser le cœur parce que le souvenir bouleverse, trop vivant, à cause de la pensée qui se refuse à l'amputation d'une parcelle de ce que nous fûmes, évaporée, devenue regret, remords, chagrin ou mélancolie... Tant pis, mon titre, je le garde. Demain, promis, le Cerç aura lavé et le ciel et mon âme. Nous irons, à la rage du soleil. 

* agante s.f. dérivé de l'occitan, querelle, chicane, bisbille, dispute, empoignade... 

En légende des photos, les paroles de la "Ballade des gens qui sont nés quelque part" G. Brassens.