mercredi 31 mars 2021

L'ETANG de CAPESTANG vu par Bettina / delta de l'Aude.

Auteur(e) textes & photos : Bettina Marchal-Gier

(Deutscher Text nach dem französischen)
Suite de la balade d’hier : l’étang de Capestang (34) qui, contrairement à celui de Montady (les deux communes sont limitrophes), n’est pas asséché, même si l’homme n’a eu de cesse au fil des siècles de gagner des terres, aidé en cela par les alluvions déposées lors des crues de l’Aude. Relié autrefois à la mer, les eaux de l’étang étaient alors salées et on y exploitait au Moyen Âge des salins. Aujourd’hui, c’est devenu un étang d’eau douce, principalement alimenté par les ruisseaux des environs. Classé site Natura 2000, l’étang de Capestang, d’une superficie d’environ 13 km², compte parmi les plus grandes roselières d’Europe et sert de lieu de nidification, d’alimentation et de refuge à de nombreuses espèces d’oiseaux. 
J’ai regretté hier ne pas avoir de jumelles avec moi ni savoir me servir d’un appareil photo avec téléobjectif, car on pouvait voir de loin plusieurs colonies d’oiseaux. Les photos ont été prises depuis différents endroits : Montels, toute petite commune rurale au sud de Capestang, ainsi que du côté de Bel Air et Le Viala à la pointe sud de l’étang. 
 
Fortsetzung des gestrigen Ausflugs: der Etang de Capestang (Département Hérault), der in Gegensatz zu dem Etang de Montady (beide Ortschaften grenzen aneinander) nicht trockengelegt wurde, wenn auch der Mensch im Verlauf der Jahrhunderte ständig bemüht war, Ackerland zu gewinnen. Dabei waren ihm die Anschwemmungen der Aude bei Hochwasser eine große Hilfe. Früher gab es eine Verbindung zwischen der damaligen Lagune und dem Meer und es wurde im Mittelalter Salz gewonnen. Heutzutage ist der Etang de Capestang ein geschlossener Süßwasserteich, der hauptsächlich von den Bächen der Umgebung versorgt wird. Als Natura-2000-Gebiet zählt der 13 km² große Etang de Capestang zu den größten Schilfgebieten Europas und dient zahlreichen Vogelsorten als Brut- und Futterstelle sowie Schutzraum. 
Ich habe gestern bedauert weder ein Fernglas dabei zu haben noch ein Fotoapparat mit Teleobjektiv bedienen zu können, denn man konnte von weitem große Vogelkolonien sehen. Die Bilder wurden von verschiedenen Standorten aus aufgenommen: in Montels, einer kleinen Landgemeinde südlich von Capestang, sowie in der Nähe von Bel Air und Le Viala an der Südsptize des Etang de Capestang. 











Capestang étang auteur Bettina Marchal-Gier












VOLEURS NATURICIDES, destructeurs et pollueurs / Ariège.

Ariège : plus de 300 chênes centenaires abattus sans autorisation dans les Pyrénées par des bûcherons espagnols

Plus de 300 arbres centenaires déracinés et coupés sur une dizaine de parcelles boisées de Perles-et-Castelet, une commune des Pyrénées ariégeoises. Les propriétaires, dévastés par l'action de bûcherons espagnols, montent une association pour porter l'affaire devant la justice.

Exit la forêt de chênes centenaires sur la commune de Perles-et-Castelet en Ariège. Elle n'est plus que souvenir pour les propriétaires des parcelles boisées qui ont été "exploitées" sans autorisation par des bûcherons espagnols.
Exit la forêt de chênes centenaires sur la commune de Perles-et-Castelet en Ariège. Elle n'est plus que souvenir pour les propriétaires des parcelles boisées qui ont été "exploitées" sans autorisation par des bûcherons espagnols. © Pascal Dussol / FTV

Des arbres abattus par centaines et des habitants abattus également devant l’ampleur du désastre. Les faits remontent à fin février 2021. Des bruits répétitifs de tronçonneuse attirent l’attention de Hélène Rameil, la propriétaire d’une parcelle sur laquelle se trouve une forêt de chênes centenaires. Elle et son mari sortent pour localiser l’origine du bruit et tombent sur des bûcherons espagnols en train de couper tous les arbres sur leur propriété. Le maire du village intervient et les hommes finissent par quitter les lieux. Au petit matin, le bois a disparu.

Hélène Rameil confie que ces chênes centenaires avaient été légués par les grands-parents de son époux. Au delà du préjudice financier, qui leur importe finalement peu, c’est surtout un préjudice moral pour leur famille.

On dirait qu’une tempête est passée, c’est un véritable « massacre à la tronçonneuse" ! Il y avait des chevreuils, des sangliers, des murs en pierre sèche construits par les ancêtres, il n’y a plus rien ! Cette nature ne nous appartient pas ! Elle doit être transmise à nos enfants.

Hélène Rameil, propriétaire d'une des parcelles de chênes centenaires

Un désastre écologique

Et au delà de cela, il s’agit aussi et surtout d’un gros préjudice environnemental. En effet, la zone a subi une grosse pollution au gasoil, des ordures ont été entassées, des murs en pierre sèche qui délimitaient les parcelles ont également été détruits, « les parcelles sont saccagées » comme le confie cette propriétaire emplie d’émotion.

Danièle Segato, une autre propriétaire de bois coupé et volé, confirme le « désastre écologique ». 

De la forêt entretenue par les propriétaires, il ne reste rien. Sauf l'impact écologique durable.
De la forêt entretenue par les propriétaires, il ne reste rien. Sauf l'impact écologique durable. © Pascal Dussol / FTV

Elle fait ainsi l’inventaire : « Certains arbres faisaient plus d’un mètre de diamètre. Le ruisseau a été dévié, il y avait des flaques de gasoil partout, des ordures laissées sur place. Ils ont tout détruit de manière inqualifiable. Et le pire, c’est qu’ils continuent à agir impunément dans l’Ariège et dans l’Aude »

En cause : une entreprise de bûcheronnage espagnole

Les auteurs des faits sont pourtant identifiés. Des bûcherons espagnols qui disent « ne pas parler français et obéir aux ordres de leur patron : tout couper ! ». Ce sont pas moins de 300 arbres qui ont été coupés sur une dizaine de parcelles en tout, même si toutes les parcelles sont impactées de manière inégale.

Danièle Segaro se confie, les larmes aux yeux et la gorge serrée : «cela fait 32 ans que nous entretenons cette forêt, que nous débrouissaillons, que nous faisons tout notre possible pour préserver la nature et aujourd’hui, nous sommes anéantis par ces actes »

La dizaine de propriétaires spoliés a décidé de monter une association « pour avoir plus de poids devant la justice et faire punir ces gens ». En attendant, le « saccage » continue sur d’autres communes, conclut-elle.