mardi 26 avril 2016

MAYOTTE (suite 2) Le Pétrole / La départementalisation / Les militaires.

5. Le PÉTROLE... certes mais en 1976, qui avait idée de ces gisements aiguisant aujourd’hui nos intérêts pour le Canal de Mozambique et les Îles Éparses autour de Madagascar. Dans une perspective historique, la route du pétrole a pesé sur les options nationales : ce fut le cas lorsque Mayotte a voté contre l’indépendance en décembre 1974, alors que le Canal de Suez était fermé. Il le resta huit ans, jusqu’en juin 1975. Ainsi le 8 février 1976, lorsque Mayotte décida de son maintien au sein de la République Française, la route du pétrole n’impliquait pas obligatoirement le contournement de l’Afrique (seulement pour les tankers de grande capacité). Toujours à propos de ce fameux approvisionnement, comment interpréter le « lâchage » par la France du Territoire des Afars et des Issas, autrement stratégique, à l’entrée de la Mer Rouge, Djibouti accédant suite à un référendum, à l’indépendance (juin 1976) ? 
6. LA DÉPARTEMENTALISATION comme récompense «électoraliste» ? L’intérêt des urnes a peut-être compté lors de la présidentielle de 1974 lorsque Giscard promit la nationalité à tout le monde, et pour les Comoriens sur la voie de l’émancipation et en tant que consolation pour les Mahorais potentiellement largués. Il n’est pas inutile non plus, de rappeler que même si le président a des pouvoirs de monarque, on ne peut lui devoir une départementalisation constitutionnellement prévue par la loi (demandée par les Mahorais depuis1958).

7. LES MILITAIRES.
Quant à la base militaire de choix, il n’est pas faux de dire qu’elle a présenté une solution au repli forcé de Diego-Suarez (1), les légionnaires partant dès 1973 et la marine en 1975.
Rappelons néanmoins que la location pour la base à Djibouti correspondait par le passé à environ 50 % du PIB du nouveau pays. L’expression « base militaire de choix » me semble donc toute relative même si la situation géographique permet de veiller sur les Îles Éparses réclamées depuis 1973 par Madagascar et aussi de tourner de « grandes oreilles » vers l’Afrique, depuis la Petite-Terre, le « réduit français ».
Pour ce qui est du service Militaire adapté (SMA), il concerne tout l’Outre-mer, DOM et TOM confondus (sauf St-Pierre & Miquelon et Wallis & Futuna ?). 

(1) Didier Ratsiraka à l’origine de "la mise à la porte" a, par la suite, passé pourtant 11 ans à Paris, dans sa maison de Neuilly-sur-Seine baptisée "Villa Madrid".
2013. La France l’utilise pour le coup d’État chassant Ravalomanana pro-américain.
Février 2015 : il semblerait qu’on ait compliqué l’obtention des visas pour toute sa famille, à l’occasion d’un voyage sanitaire en France.




photo autorisée Commons wikimedia / Îlots Choizil / auteur jeRome.
A 70 kilomètres seulement des côtes d'Anjouan. 

lundi 25 avril 2016

MAYOTTE SUITE / ÉTAT DE DROIT ET REFERENDUM...

photo archive 2011 / commons wikimedia / auteur Lebelot


3. LA POLICE N’A PAS TOUS LES DROITS...
Mars 2015, l’adjudant Roumiantseff, coupable du tir de flashball contre le petit Nassur a été condamné aux Assises, à deux ans de prison avec sursis, le Civil devant se prononcer ultérieurement sur les dédommagements.
Note : un jeune manifestant qui avait failli perdre un œil à Montreuil, dans des circonstances similaires, avait fait l’objet, de la part de la presse nationale, d’un empressement tout autre http://leplus.nouvelobs.com/contribution/205863-faut-il-un-mort-pour-que-les-medias-s-interessent-a-mayotte.html

4. UNE CONSULTATION, UN REFERENDUM DOIT ÊTRE CONSTITUTIONNELLEMENT ENCADRÉ
« Rappelons qu’en aucune manière, les Français n’avaient été consultés avant la départementalisation de Mayotte. »
N’en parlez pas comme si cela relevait d’un abus de pouvoir antidémocratique ! Est-ce que les Français ont été appelés à se prononcer sur le rattachement de Nice, de la Savoie, de Tende, de la Sarre (qui n’a pas voulu) ? Avaient-ils aussi leur mot à dire lorsque St-Pierre-et-Miquelon a choisi la départementalisation  puis a préféré revenir au statut antérieur ? Votre affirmation tient d’une interprétation dangereuse et heureusement que la Constitution n’autorise pas le pays à se prononcer sur l’autodétermination d’une de ses composantes. Sur le mot même «autodétermination», le 8 janvier 1961, De Gaulle a bien appelé les Français à dire s’ils étaient d’accord pour que l’Algérie décide de son devenir... ils ne leur a pas demandé de décider pour elle !  

photo commons wikimedia / auteur David Stanley (Canada)