dimanche 5 octobre 2025

Fleury-d'Aude, le 22 février 1998 (1).

« Bien chers Jean-François et Stani, 

C'est bien une heureuse coïncidence qui fait que je puisse m'adresser par lettre à vous deux en même temps et à une telle distance; j'espère que cette nouvelle missive va vous trouver en parfait état de santé et avec un moral à toute épreuve. j'espère aussi que Stani s'est vite habitué au climat de Mayotte ; sa première expérience de quatre mois en Guyane va lui faciliter l'acclimatation. Quant à nous, la santé se maintient ; maman s'est mise aux pâtisseries et pizzas ; nous savourons aussi de succulentes oranges bien juteuses : il faut en profiter car celles, l'été, d'Afrique du Sud, ne sont en rien à comparer avec celles de la province de Valencia. Les bananes ne valent pas les vôtres mais restent valables et souvent en promo. 

Le temps qui était très doux devient un peu plus frais, le vent dit “ du nord ” doit souffler demain en rafales à 130 km/h pour se limiter à 120 dans la soirée, si les prévisions se confirment. 

Je dois t'annoncer une triste nouvelle : la fin de Louis-Paul Fourès, le mari d'Yvette née Robert, fille de M. Robert qui fut ton instituteur quelque temps d'octobre 1956. Il aurait eu une hépatite foudroyante provoquant un ictère sévère et une montée du sucre à plus de quatre grammes. Lors de la messe j'ai appris son prénom de Louis-Paul alors que nous avons toujours dit « Louis ». Avec maman, nous étions allés à leur mariage le 8 décembre 1951, à une triste époque pour ma situation. Ils ont le caveau tout près de l'église, de l'autre côté du pont : il suffit de traverser la route, le vieux cimetière vieux se trouve à une cinquantaine de mètres. 

Autre mort : celle de Joseph Serres, notre voisin de la Place du Ramonétage, qui ne sortait plus depuis longtemps. C'était l'oncle d'André Molveau, notaire de Tuchan dont le fils Guy a pris la succession. Il avait 86 ans, les obsèques ont lieu demain lundi à 10 h 30. 

Pêcheurs_au_Nord_du_lagon_-_Mayotte 2016 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license Auteur Camille ABDOURAZAK-AUGUSTIN
 

En copiant le guide sur Mayotte, j'ai appris beaucoup de choses ; ils signalent l'accident survenu à ces “ marins d'eau douce ” qui n'avaient pris qu'une vingtaine de litres d'essence ; faites attention quand vous sortez afin de ne pas dériver cinq jours pour vous retrouver aux Comores comme c'est arrivé en 1996 (1). Tu dois t'en souvenir, nous venions d'arriver et en avions parlé avec Chantal. 

Mardi 24 février 1998. hier il faisait froid lors des funérailles, surtout à cause du vent, mais aujourd'hui ce dernier avait notablement faibli et nous avons fait notre tour habituel à Bouïsset, le soleil nous étant revenu. (à suivre)

(1) pirogue qui chavire, barque qui dérive, pêcheurs sans gilets de sauvetage, déjà deux ou trois détresses en septembre octobre 2025. 


samedi 4 octobre 2025

“ Langues O ”, goélette, Fleury le 8 mars 1998 (1)

Bien chers Jean-François et Stani, 

[...] Aujourd'hui nous avons certes vu le soleil et la température est toujours très douce (18°), mais le vent soufflait en tempête et nous ne sommes pas sortis. 

[...] Vendredi 13 mars 1998. Deux vendredis 13 de file: celui du départ de Stani et aujourd'hui qui serait le dernier du siècle (?) ce qui est faux puisque le 13 octobre 2000 sera encore un vendredi 13. Toujours cette faute grossière persistant à faire croire que le 1er janvier 2000 serait le premier jour du troisième millénaire, se trompant en cela... d'une année seulement !! 

Dominikánská 2015 (Brno) under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author GualdimG

[...] Mon ordinateur n'a pas chômé. Grâce à un remarquable et très beau livre que m'a prêté Momon « La République tchèque et la Slovaquie » j'ai noté un joli texte de Dagmar Hobzova 1. Le grand destin d'un petit royaume. 2. La République tchèque aujourd'hui ; l'auteure qui est de Brno est diplômée d'un doctorat d'études slaves à l'Université Charles de Prague (que je connais bien). Elle vit en France depuis 1967 « Universitaire, elle enseigne la langue et la civilisation tchèques à l'Institut des Langues et Civilisations Orientales » où j'étais étudiant (c'est l'ancienne ENLOV, Ecole Nationale des Langues Orientales Vivantes qui s'est masculinisée en INALCO mais doit rester “ Les Langues O ” à Paris, Rue de lille, où j'avais comme professeurs MM. Vey et Ondrovcik. Je pourrai maintenant rendre son livre à Edmond. 

Ici un froid relatif a refait son apparition : 4° ce matin et 11° seulement au plus chaud de la journée. Heureusement soleil splendide. 

Goélette à Mahajanga Madagascar 2007 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license. Auteur Lebelot
 

[...] Ce soir à 21 heures, un récital de piano avec chansons à la Maison Vigneronne par Etienne Bouchard, pianiste et chanteur québécois. je pensais y aller mais dans « Thalassa » on parlera de Madagascar, et je préfère. Je lis dans le journal « Bateau vanille en direct. Un documentaire français réalisé par Régis Michel et Frédéric Tonolli en 1998. La côte nord-est de Madagascar est la plus enclavée de l'île. Elle est aussi l'une des plus riches : la vanille, le café, la cannelle et le bois de rose y abondent. Le commerce maritime y revêt donc une importance particulière. Les pirates qui, jadis, appréciaient les abris naturels que leur offrait ce rivage du bout du monde, ont laissé derrière eux, dans chaque village, une solide tradition de charpenterie de marine qui fleurit aujourd'hui plus que jamais. C'est ainsi qu'à Antalaha, artisans et marins viennent de construire la « Sabrina », un “ boutre moderne ” imité des goélettes bretonnes mais doté d'équipements sophistiqués. Ses cent vingt tonnes de charge serviront à évacuer sur Tamatave les récoltes de vanille. D'autres projets, plus ambitieux encore, sont à l'étude. »  (à suivre)